En vos mots 760
Alors que je viens à l’instant de valider les textes que vous avez déposés sur la scène livresque de dimanche dernier, je vous propose cette semaine de découvrir l’univers de l’artiste suisse Carole Béatrice Perret et de donner vie à ce tableau.
Comme le veut l’habitude, aucun commentaire ne sera visible avant dimanche prochain. Vous avez donc amplement le temps d’écrire quelques lignes que nous nous ferons une joie de lire dans une semaine.
D’ici là, profitez bien des couleurs de l’automne, car de nombreux arbres sont encore couverts de feuilles même s’il y en a beaucoup au sol. Et retrouvons-nous dimanche prochain pour la suite!
On ne le dit qu’à mots couverts. En priant surtout de ne jamais le répéter. Puisque c’est un secret. Qu’on est incapable de préserver.
On le dit. Parce que. Trop lourd ou très cocasse. Croustillant ou indiscret. On le dit parce qu’il faut bien que d’autres sachent qu’on le sait. Peut-être. Ou pas.
Cela ne dure que le temps d’une phrase. Quelques secondes. Un rire. Un regard malicieux ou un air dépité. Une surprise. Un étonnement. Du dégoût. Parfois de la compassion.
Ce n’est rien d’autre qu’un secret. Une indiscrétion maladive. L’histoire de quelqu’un d’autre. Qu’on dénigre et qu’on blesse. Pour une frivolité. Une enfantillage de l’esprit. Une vérité ou bien un mensonge. Un poignard dans le silence. Un seul côté d’une vie. De quelqu’un d’autre. Qui nous aide à oublier la nôtre.
Et si souvent, la blessure….
Puisque ce n’est qu’un secret. Mais c’est quoi un secret?… Si c’est vraiment un secret, il faudrait l’oublier. Pour ne jamais le répéter.
Comment by Armando Ribeiro — 14 novembre 2021 @ 22:35
Elles ont reçu une lettre, et elles chuchotent, Maman, pour savoir comment le mieux te recevoir.
Avec quels honneurs, quelles douces paroles, quelle cérémonie digne de toi et appropriée.
Elles ont reçu une lettre pour les avertir que tu allais venir.
Et elles se réjouissent de t’accueillir, Maman.
Pour te consoler.
Pour te réparer.
Elles sont là, avec ta Maman que tu appelles, et qui te prendra dans ses bras.
Elles sont là avec toutes celles et tous ceux qui t’ont aimée, et qui sont là, déjà.
Ton Papa, ta grand-mère, mon Papa,
Et tant d’autres qui se souviennent de toi parce que tu as été une lumière dans leur vie.
Ici nous sommes aussi tous et toutes avec toi.
Et comme je crois que le temps n’existe pas, nous sommes tous et toutes déjà là, toutes et tous ensemble.
Ceux du haut et ceux du bas, ceux du ciel et ceux de la terre.
Dans ton délire tu mas dit hier « Je dois trouver un trajet ».
Ce trajet, je te le souhaite peuplé de fleurs et d’arbres,
Avec des chants d’oiseaux.
Comme la traversée d’une forêt, la forêt que tu aimes tant.
Accompagnée des renards, que tu aimais tant voir, et qui ces derniers temps te manquaient,
Parce qu’on ne les voyait plus venir le soir dans le jardin.
Ils seront là sur le chemin, avec toi, pour t’accompagner.
Tu pourras même les caresser, et ils te donneront leur infinie douceur à toucher, à regarder, à aimer.
C’est papa et toi qui m’avez appris à aimer la nature.
Tu aimais les promenades.
Et depuis longtemps, quand tu avais des difficultés à t’endormir,
Tu refaisais dans ta tête une des promenades dont tu te souvenais dans les détails.
Tu reconnaissais les arbres, disait Papa en riant.
Quand nous étions perdus, tu retrouvais toujours le chemin grâce à ton observation précise du paysage.
Depuis quelque temps, tu ne pensais plus à faire tes promenades en t’endormant.
Tu pleurais et appelais ta maman.
Reprends, je t’en prie, un de ces chemins de nature que tu aimes tant.
Et au bout du chemin elles t’attendent, ils t’attendent.
Avec les honneurs qui te reviennent, avec de douces paroles, et une cérémonie appropriée.
Pour te réparer.
Te consoler.
Te prendre dans leurs bras.
Te remercier.
Te dire leur bonheur de te retrouver.
Tu vas voir, ils et elles sont, et nous sommes tous et toutes avec toi.
Tu ne souffriras plus, tu seras entourée, accueillie dans la Lumière et la Paix.
Aimée.
Tu vas voir: ça ira.
Tu seras délivrée.
Toutes celles et tous ceux que tu as approché.es t’aiment, Maman, et te remercient de tout leur coeur
Pour le soutien constant que tu leur as apporté.
Je t’aime, Maman, et te remercie pour tout ce que tu m’as donné.
Tu m’as appris à ne pas m’en faire à l’avance.
Tu m’as donné de l’amour.
Tu ne m’as pas toujours comprise, mais tu m’as toujours écoutée.
Alors sois sereine, chère Maman, tout va bien aller.
On t’attend dans la Paix et la Lumière pour te guider.
Ils et elles sont en train de tout préparer.
Et nous t’enveloppons tous et toutes, du ciel et de la terre, de l’infinie douceur, de l’infinie tendresse
Dont ton coeur a besoin pour s’apaiser.
Nous t’aimons, chère Maman, nous t’aimons de tout notre coeur.
Je t’aime de tout mon coeur,
Pour toujours.
Comment by anémone — 20 novembre 2021 @ 3:23