En vos mots 716
Pour ce dernier En vos mots de l’année, je vous propose une illustration signée Friederike Ablang, qui ressemble beaucoup à comment j’aimerais passer les prochains jours. Du moins en partie. Car d’autres activités sont prévues. À l’extérieur, bien évidemment, et en respectant les deux mètres d’éloignement physique, il va sans dire.
À vous maintenant de vous glisser dans cette scène livresque, et de la raconter à votre façon d’ici dimanche prochain. En effet, comme aucun commentaire ne sera validé d’ici là, pourquoi ne pas lire les textes déposés pour animer la scène livresque de dimanche dernier avant de vous précipiter sut l’illustration du jour?
C’est avec plaisir que nous vous lirons dimanche prochain.
D’ici là, bon dernier dimanche de l’année et rendez-vous en 2021 pour la suite!
Des livres qui me tentent,
Et un bon oreiller,
La vie me réenchante.
A tous une belle année!
Comment by anémone — 3 janvier 2021 @ 4:28
Chaque lundi, c’était pareil. Suzanne arrivait au bureau le sourire large et la démarche heureuse. On dirait qu’elle appartient à cette catégorie rare de personnes qui ne connaissent jamais ni la solitude ni la tristesse.
On la dirait venue d’un autre monde. Indifférente aux sourires moqueurs et aux questions sarcastiques des collègues de bureau qui, avec amusement, ne pouvaient s’empêcher de lui demander : « Alors Suzanne, t’as passé une bon fin de semaine?… »
Ce à quoi elle répondait inlassablement : « Super! », sans accorder d’importance au ton cynique de la question. Pourquoi perdre son temps et ses énergies avec ceux dont la bêtise semblait une raison de vivre.
Un jour, Martha s’est faite la représentante officielle des commérages et profitant de ce qu’elle a cru être un moment de confidences, lui a demandé d’un ton faussement tendre : « Dis-moi Suzanne, les gens meurent d’envie de savoir ce que tu fais de tes fins de semaine. Tu es si secrète! »
Ce à quoi elle a répondu sans sourciller et avec une bienveillance apaisée : « Je fais des voyages, Martha, de si beaux voyages… si tu savais comment ils sont si beaux et si imprévisibles… »
Je me souviendrai longtemps des regards moqueurs et silencieux de ses collègues de bureau.
Je me souviendrai pour toujours, avec amusement, du sourire complice de Suzanne. J’étais le seul à connaître ses voyages.
Comment by Armando — 3 janvier 2021 @ 5:02