Lali

22 février 2009

En vos mots 98

Filed under: Couleurs et textures,En vos mots — Lali @ 8:00

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Mais quelle scène peut bien se dérouler là sous nos yeux? Le peintre Gaetano de Las Heras a bien semé quelques indices ici et là, mais il n’en reste pas moins qu’il y a là une histoire à raconter. Une histoire que vous saurez tisser en vos mots, à votre façon, en prose ou en vers.

Et bien entendu, la toile sera là une semaine. Afin que vous puissiez l’examiner à loisir, que vous puissiez écrire au moment où vous en aurez envie, et cela bien entendu, sans lire ce qu’elle a inspiré à d’autres que vous!

Rendez-vous donc dans une semaine pour la suite et bon dimanche à tous!

3 commentaires »

  1. Au café du passé,
    Des regards échangés
    Où perlent les larmes
    D’un Amour manqué.

    Lui, avait choisi
    Ce qu’il pensait son destin,
    Refoulant son Amour
    Pour un autre dessein,
    Un amour Absolu.

    Elle, cœur transi
    Et lourd de chagrin
    S’était pour lui effacée,
    Respectant son destin,
    Dernier acte d’Amour.

    Au café du passé,
    Enfouie dans leur mémoire
    L’ombre tenace
    D’un Amour partagé.

    Destinée tragique pour lui,
    Destinée accomplie pour elle.
    Vains regrets
    Ne pourront rien changer.

    Des années écoulées,
    Et pour seul témoin
    Un mouchoir caché
    De larmes séchées.

    Comment by chantal — 22 février 2009 @ 12:08

  2. MONOLOGUE

    Les regards zigzaguent d’un personnage à l’autre,
    De la dame tout en blanc jusqu’au fond de la salle.
    Pourquoi fuient-ils ainsi leur regard et le vôtre?
    Le peintre les voit-il? Moi je n’en sais que dalle!

    Flairjoy

    Comment by Flairjoy — 23 février 2009 @ 9:44

  3. Le roi de l’investigation journalistique s’était promis de faire éclater la vérité. Toute la vérité, sans ménagement.
    Il avait goûté au regard jalousé des autres lors de la remise des prix du journaliste de l’année. Depuis cinq ans que le prix lui revenait.

    Les dossiers secrets liés au trafic du gaz c’était lui. Le dossier sur la voiture écologique gardé dans le plus grand secret des industries c’était encore lui. Le scandale des bulletins trafiqués aux élections de Soledad-les-Bains, toujours lui.

    Il était redoutable. Il maniait la plume comme personne, et arrivait toujours à se procurer des documents introuvables et incontestables, les déclarations inattendues et imparables. Il n’avait en mire que la vérité, rien que la vérité. Comme il le disait fièrement : « la vie sans vérité ne vaut rien ».

    Ses collègues de travail disaient qu’ils préféraient être de son côté que dans son chemin. Il devenait comme un fou obsédé, dans cette recherche insatiable de ce qu’il appelait la vérité. Il ne s’attardait sur aucun sacrifice, sur aucun tabou, sur aucune frontière. Il fallait que ça explose. Il lui fallait la première page. Avec cinq colonnes et son nom en guise de signature. Marc Lester.

    La petite bourgade de Soledad-les-Bains se souvient de ce matin de février, juste quelques jours avant le carnaval, quand le journal local a publié en toutes lettres Maître Franchon, accusé d’attouchements sur un mineur!

    Faut dire que Maître Franchon était dans la petite ville depuis tellement longtemps qu’il avait connu des générations d’élèves. Une figure. Affable et chaleureux avec tous. Veuf depuis longtemps, il menait une vie entièrement dédiée à son école et ses élèves. Quelquefois sévère. Il y avait qui avaient gardé un mauvais souvenir de son exigence en classe.

    Maître Franchon avait eu une seule fille, qu’il adorait, mais que la vie professionnelle avait éloignée de lui. Elle était ambassadrice auprès d’une grande institution internationale et dans l’austérité de son bureau il y avait deux photos. Une de l’école de son village et l’autre de son maître d’école préféré depuis toujours.

    La nouvelle à peine croyable a fait le tour du village. La police est venue chercher Maître Franchon, pour l’emmener comme un vulgaire assassin, dans une camionnette fermée au commissariat. Des cris de haine saluèrent son passage. Des cris d’hommes et de femmes qui encore hier lui souriaient chaleureusement, avec cette reconnaissance et cet orgueil d’avoir été ses élèves.
    Heureusement que la police était là pour le protéger. Le village l’aurait lynché sinon. En quelques heures, le maître aimé, estimé, insoupçonnable et sans histoire, était devenu une brute immonde et sans cœur.

    Marc Lester, fils du village, avait été sans complaisance. Dès la première heure.

    C’est lui qui a recueilli les premières plaintes de Josette. Une fille joyeuse mais caractérielle à qui il ne fallait rien refuser. C’est elle qui avait prétendu que Maître Franchon l’avait touchée. Certes, ses propos n’étaient pas trop clairs et les premiers examens ne montraient aucune trace, mais pour Marc Lester, la vérité sort toujours de la bouche des enfants… Il fallait agir très vite. Avant que le bruit se répande.

    Une semaine plus tard, le père de Josette s’est présenté au commissariat, les yeux en larmes. C’était un homme abattu. Voir un gaillard de plus de 100 Kilos pleurer comme une jeune fille n’était pas courant.

    Josette avait tout invité. Elle avait voulu se faire remarquer auprès des autres qui l’avaient exclue du groupe. Elle avait voulu montrer à toutes les autres qu’elle aussi avait une histoire aussi intéressante que celles que ses amies rapportaient tous les jours à l’école. Elle aimait bien Maître Franchon et elle ne comprenait pas pourquoi on lui voulait tellement du mal. Pour elle, ce n’était qu’un jeu. Rien de plus.

    Le père de Josette prétendait qu’il donnerait sa vie pour rétablir celle de Maître Franchon, mais c’était trop tard. Le vieux maître n’avait survécu à la honte et à la disgrâce. Il s’était pendu dans sa cellule le matin même.

    La fille de Maître Franchon avait cherché Marc Lester toute la nuit. Partout. Elle l’avait trouvé dans un bar sordide dans la partie vieille de la ville.

    Elle voulait qu’il ait le courage de la regarder dans les yeux. Elle était prête à attendre le temps qu’il fallait. Parce que la vérité a toujours un prix. Quelle qu’elle soit.

    Comment by Armando — 26 février 2009 @ 5:17

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