Ce que mots vous inspirent 53
Le temps est notre supplice. L’homme ne cherche qu’à y échapper, c’est-à-dire échapper au passé et à l’avenir en s’enfonçant dans le présent, ou se fabriquer un passé ou un avenir à sa guise. [Simone Weil]
Les personnages peints par Fritz Wagner seraient-ils en train de débattre de la phrase du jour? Demande-t-elle une discussion avec autrui ou vous apparaît-elle simple et claire comme de l’eau?
À vous de voir ce que mots vous inspirent. À vous de voir si la phrase évoque quelque chose en vous. Elle restera là une semaine, comme c’est l’habitude depuis un an. Et si jamais la toile vous parle davantage que la citation, rien ne vous empêche d’écrire à partir de celle-ci. Il y a déjà suffisamment de règles dans la vie quotidienne sans en ajouter d’autres au pays de Lali.
Bon mercredi à tous et au plaisir de vous lire dans une semaine!
Antoine vient d’écrire quelques pages sur son dernier voyage en Inde.
Avant de continuer, il souhaite avoir l’avis de sa sœur Alice qui est toujours de bons conseils.
Leur père désire aussi les aider. Depuis la disparition de son épouse, tous les trois se sont toujours tenu les coudes et leur vie est bien remplie. Alice enseigne le français, Antoine voyage et écrit et leur père qui était bibliothécaire, lit beaucoup.
Ils ont pris place dans la pièce qui est à la fois le lieu de lecture, d’écriture et de discussions. C’est la pièce maîtresse.
Alice et Antoine se sont toujours bien entendu et Alice ne refuse jamais de rendre service à son grand frère voyageur. Antoine adore les voyages. En ce moment, ses pensées sont encore en Inde et il se revoit à parcourir les marchés d’étoffes, surtout la soie. A parler avec les marchands toujours aimables et très intéressants. Antoine n’a pas oublié de rapporter des mètres de soie à sa sœur qui adore les robes soyeuses.
Il pense aussi à son prochain voyage mais ne sait pas encore quelle direction prendre depuis Londres.
Pendant qu’Antoine est plongé dans ses rêves, Alice ne semble pas tout à fait convaincue sur la définition d’un mot. Elle en parle à son père qui lui a ouvert le grand dictionnaire.
Tous les deux semblent se mettre d’accord sur la définition du cari ou curry.
– Voilà, Antoine ! J’ai lu tes quatre premières pages mais avant d’aller plus loin, il me semble judicieux que tu développes la composition du curry. Cela intéresse toujours les amateurs d’épices de savoir que le curry est composé de gingembre, d’ail, d’oignon, de coriandre, de cardamone, de cumin, de cannelle, de curcuma, de piment, de poivre noir, de fenouil, de clou de girofle, de sel et de moutarde.
– Ensuite, tu pourrais apporter un peu de magie pour ceux qui te liront. Je te suggère de décrire les magnifiques contrées et paysages que tu as si bien su nous raconter. C’est du rêve pour les personnes qui n’ont pas ta chance de voyager et le rêve fait oublier bien des choses et panse certaines blessures de cœur. Alice sait de quoi elle parle puisqu’elle-même vient de vivre une grande désillusion. Elle ne veut pas s’étendre sur le sujet mais c’est dans les livres qu’elle retrouve le réconfort ainsi que près de son père et son frère. Leur maison est son refuge.
– Lorsque tu auras avancé dans ton texte, sache que je suis toujours prête à t’aider.
Chez eux, la bonne humeur est toujours présente, l’entente parfaite et lorsque leurs amis viennent leur rendre visite, ils s’y sentent bien. Ils discutent de tout sauf du passé, apprécient le moment présent même s’il est très fugitif et chacun parle de ses projets.
Il n’en faut pas plus à Alice, Antoine et leur père pour être heureux ! Pour eux, le principal, c’est d’être ensemble. C’est leur plus beau cadeau de la vie.
Comment by Denise — 3 novembre 2008 @ 15:34
C’est le seul problème de la vie… puisqu’il nous conduit à la mort ! Donc je propose avec l’ami Epicure une règle de vie !! Si, si, Lali, c’est une règle de vie car elle n’est pas facile à suivre et demande un effort constant: « Carpe diem » !
Et Montaigne a tout dit à propos du temps, et quel style !
« ..je veux arrêter la promptitude de sa fuite par la promptitude de ma saisie, et, par la vigueur de l’usage, compenser la hativeté de son écoulement ; à mesure que la possession du vivre est plus courte, il me la faut rendre plus profonde et plus pleine. »
Comment by Reine — 4 novembre 2008 @ 12:37