Lali

15 décembre 2014

Âme sauvage 2

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

VAN GOOL (José) - 7

Fragments

Donner comme œuvre achevée
ce qui est fragmentaire
incertaine
j’ai créé par mutilation
la composition de la vie
l’épuisement et l’envie
Aujourd’hui
c’est fini

Angéline Neveu, Âme sauvage

*choix de la lectrice de José Van Gool

Onze nouvelles, onze réussites

Filed under: À livres ouverts — Lali @ 19:36

vertiges

Il ne suffit pas d’observer ce qui se passe autour de soi pour être en mesure de décrire avec justesse des lieux et des personnages en les transposant dans un autre décor le temps d’un roman ou d’une nouvelle. Il faut bien davantage. Il faut savoir regarder. Or, c’est là une des forces de Véronique Bossé, lauréate du vingtième concours annuel de XYZ. La revue de la nouvelle, dont le premier recueil est un bel exemple de rigueur, de sensibilité et de souci du détail.

Réunies sous le titre Vestiges, les onze nouvelles du recueil sont autant de traces, de relents, de souvenirs, de ruines, de gestes manqués à effacer, à retenir, ou sur lesquels reconstruire ce qui n’est plus ou qui ne sera plus, avec cette crainte, dans certains cas, de ne pas y arriver. Cela pousse le lecteur à s’interroger sur ce qu’il a laissé et laissera peut-être derrière lui d’une histoire, d’un geste, d’un lieu, d’un objet ou d’une vie tant il est facile – et tentant – de se glisser dans la peau des personnages que nous offre Véronique Bossé.

Les thèmes abordés sont rarement légers, mais jamais l’auteure ne verse dans la dramatisation inutile, préférant plutôt ajouter un peu de rose au gris du quotidien ou, çà et là, un clin d’œil teinté d’humour. La technique est efficace. Le lecteur passe du rire aux larmes et de la noirceur à la lumière, pris au jeu qu’a inventé l’auteure à son intention.

Avec une grande maîtrise d’écriture qu’il est rare – et d’autant plus agréable – de trouver dans une première publication, Véronique Bossé nous offre une galerie de personnages que d’aucuns qualifieraient d’ordinaires. Ne vous laissez pas tromper. Chacun d’eux, à sa manière, n’a rien de banal : il n’est rien de moins que tout simplement inoubliable.

Le fait de réunir les personnages qui ont fait leur apparition au fil des dix premières nouvelles dans « Carrefour », la nouvelle qui boucle le recueil, est une jolie trouvaille. Une façon de pousser plus loin l’idée de toutes ces traces qu’on laisse derrière soi qui jalonnent le recueil. Une manière de leur donner un sens et de répondre à certaines questions laissées en suspens. Tout en laissant soi-même des traces. Un tour de passe-passe réussi.

Véronique Bossé n’a pas fini de nous étonner, je le sens. Puisse-t-elle ne pas trop tarder avant de nous donner de ses nouvelles.

Texte publié dans

Vous prendrez bien des coquillages?

Filed under: La carte postale du jour — Lali @ 15:43

photo de Katerina Twenty Fingers
(photo de Katerina Twenty Fingers)

Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais si c’est le cas, cette carte postale envoyée de Russie par Tanya devrait beaucoup vous plaire! Je crois qu’elle va demeurer sur mon réfrigérateur tout l’hiver…

Ce que mots vous inspirent 1336

Filed under: Ce que mots vous inspirent,Couleurs et textures — Lali @ 8:00

DEINEKA (Alexander) - 4

Il n’y a pas de traversée du désert, il n’y a qu’une marche vers l’oasis. (Jean Biès)

*toile d’Alexander Deineka

Loin de la frénésie des fêtes

Filed under: États d'âme,Couleurs et textures — Lali @ 6:19

BONOMO (Joseph)

Je sais bien que dans dix jours le père Noël aura fait sa tournée, qu’une partie des gens auront déballé une partie des cadeaux puisque le réveillon du 24 sera chose du passé et que pour la plupart des gens que je connais, c’est une enfilade de repas et des soirées qui finissent tard qui se préparent. Mais je ne connais plus la frénésie d’antan. Ou plutôt, j’assiste à celle des autres, aussi à la dernière minute quand il est question des fêtes que quand il s’agit de publier un communiqué, de faire réviser un dépliant ou de traduire quelques lignes pour le site Web.

La plupart de mes collègues n’ont pas acheté les cadeaux auxquels ils songent depuis des lunes. Ils n’ont pas plus pris soin d’acheter la dinde d’avance sous prétexte que ça prend trop de place dans le congélateur ou d’aller chercher quelques bouteilles d’avance pour ces soirées à droite et à gauche parce qu’ils ont « encore le temps ».

Mon petit doigt me dit que certains vont réaliser que nous sommes à neuf jours de Noël aujourd’hui, qu’ils ont un rapport à envoyer avant vendredi et qu’il faudra bien qu’il soit révisé. Tant pis s’il est écrit en morse ou en chinois, il atterrira sur mon bureau avec le mot URGENT écrit dessus. Mon petit doigt me dit aussi que certains doivent être en train d’étudier leurs « banques de temps » et de se dire qu’ils ont sûrement quelques heures de maladie inutilisées qui pourraient bien leur servir pour faire leurs achats.

Moi? Je ne ressens nulle frénésie et tente de subir le moins possible celle qui risque de s’emparer d’eux dans les prochaines heures. La frénésie créée par l’urgence et la désorganisation, teintée d’un peu d’excitation à l’idée des jours de congé, du premier Noël d’un enfant ou d’un voyage pour souligner l’arrivée de 2015.

Tout de même, me manqueront, comme chaque année, ces veilles de Noël à la pharmacie de mes parents et en librairie où, malgré tout, il y avait une ambiance et une chaleur qu’on ne trouve que dans les commerces de proximité où habitués viennent autant faire leurs derniers achats que leurs vœux, vous embrasser, vous apporter un café pour tenir le coup et parfois même, un plateau de biscuits.

*toile de Joseph Bonomo