Lali

13 mai 2013

Les vers de Claire 4

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

Nos rêves nous échappent à l’heure de l’étreinte
et la soif fait flamber nos bouches
remplies à ras bord par les ronces complices
j’entends de très loin
ta voix à la respiration rare
qui me supplie d’apaiser ta langue
mais la terre s’est déjà entassée
entre nos deux épaules

Claire Genoux, Poésies 1997-2004

*choix de la lectrice de Kim Roberti

Délit de fuite

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 19:44

Nul ne peut sortir indemne de la lecture de Délit de fuite de Christophe Léon. Nul ne peut fermer ce roman destiné aux adolescents sans une foule de questions en tête, la fin proposée par l’auteur étant ouverte. Nul ne peut prédire ce qui arrivera au père de Sébastien dans les pages blanches, ni s’il sera possible à Sébastien et à Loïc de rester amis en sachant que le père du premier est le chauffard responsable du coma dont vient à peine de sortir la mère du deuxième.

Il a suffi qu’un soir, trop pressé, un homme choisisse de ne pas s’arrêter après avoir heurté une femme qui sortait de sa voiture. Il a suffi qu’il fasse flamber à des kilomètres du délit la voiture incriminante. Pour que lui oublie. Fasse semblant que rien ne s’est pas passé. Mais pas son fils.

Car Sébastien est obsédé par ce qui s’est passé. Il n’arrive plus à penser à autre chose. Et avec raison. Quand on a quatorze ans et qu’on vit avec sa mère à temps plein sauf un weekend sur deux qu’on passe avec son père dans sa maison de campagne, comment arriver à faire abstraction d’un tel crime? Comment ne pas l’avoir continuellement en tête? Comment dormir alors qu’on voudrait crier?

Une femme est peut-être morte. Pas question pour Sébastien d’oublier ni d’en rester là. Il doit faire quelque chose. Savoir. Internet lui apprendra que son père, même s’il a commis un délit de fuite, n’a tué personne. Un coup de fil lui permettra d’en savoir plus. Une visite à l’hôpital fera le reste.

Délit de fuite prête voix aux deux adolescents à tour de rôle. Deux adolescents qui ne se seraient peut-être jamais rencontrés s’il n’y avait eu ce geste irréversible. S’il n’y avait eu ce besoin de savoir de l’un. Ce besoin de sortir de l’isolement de l’autre. Ce besoin d’un ami de la part des deux.

Mais peut-on être l’ami du fils de celui qui a rendu sa mère amnésique? Peut-on lui faire confiance quand on apprend qu’il n’a pas menti en disant qu’il n’avait vu sa mère qu’une seule fois, mais que cette fois-là c’était le soir de l’accident, détail qu’il a bien sûr caché?

Nul ne peut sortir indemne de Délit de fuite, pas plus les lecteurs que les personnages. Délit de fuite est un roman bouleversant. Grave. Poignant. Un grand roman.

Le gainier rouge

Filed under: Mon Montréal,Signé Lali — Lali @ 11:47

Sans le petit écriteau du Jardin botanique, jamais je n’aurais su que c’est un gainier rouge qui est au centre de ce magnifique décor…

Ce que mots vous inspirent 923

Filed under: Ce que mots vous inspirent,Couleurs et textures — Lali @ 8:00

Il en est des jardins comme des livres, ils appartiennent en priorité à leurs spectateurs, ou lecteurs, plutôt qu’à leur auteur. (Didier Decoin)

*toile de Vladimir Volegov