Les poèmes de Paul C. 1
La plus blanche des colombes s’est envolée : j’ai le droit de t’aimer!
Dans la fenêtre discrète hésite la porte discrète.
L’arbre silencieux est entré dans la pièce silencieuse.
Tu es proche comme si tu demeurais ici.
Dans ma main tu prends la grande fleur :
elle n’est pas blanche, pas rouge, pas bleue — pourtant, tu la prends.
Où jamais elle ne fut, elle restera toujours.
Nous ne fûmes jamais, nous restons donc chez elle.
Paul Celan, Choix de poèmes
*choix de la lectrice de Nathan Spoon