Les oiseaux du printemps 15
Je suis le triste oiseau de la nuit solitaire
Je suis le triste oiseau de la nuit solitaire,
Qui fuit sa même espèce et la clarté du jour,
De nouveau transformé par la rigueur d’Amour,
Pour annoncer l’augure au malheureux vulgaire.
J’apprends à ces rochers mon tourment ordinaire,
Ces rochers plus secrets où je fais mon séjour.
Quand j’achève ma plainte, Écho parle à son tour,
Tant que le jour survient qui soudain me fait taire.
Depuis que j’eus perdu mon soleil radieux,
Un voile obscur et noir me vint bander les yeux,
Me dérobant l’espoir qui maintenait ma vie.
J’étais jadis un aigle auprès de sa clarté,
Telle forme à l’instant du sort me fut ravie,
Je vivais de lumière, ore d’obscurité.
(Siméon-Guillaume de La Roque)
*toile de Ludomir Slendzinski