C’est chez Kenza que j’ai découvert l’existence de Vingt-quatre heures d’une femme sensible de Constance de Salm, roman épistolaire d’abord publié en 1824 et que Phébus a réédité en 2007.
Constance de Salm, celle qu’on nomma le « Boileau des femmes », connue pour ses poèmes et pour le salon littéraire qu’elle a longtemps tenu, fut en son temps une femme de lettres accomplie, une sorte de touche-à-touche de la littérature, se frottant à presque tous les genres, doublée d’une féministe.
Vingt-quatre heures d’une femme sensible réunit des lettres, écrites principalement par la narratrice, suite à un épisode qui s’est déroulé à la sortie de l’opéra quelques heures plus tôt et qui va lui faire traverser toute la gamme des émotions en une journée.
Douleur, jalousie, indignation, négation, tristesse, larmes, incompréhension, détresse, chacune de ces émotions et bien d’autres se succèdent dans ces lettres finement écrites, dont certaines, oui, peuvent paraître excessives. Qu’elles soient plus modérées ou teintées d’excès, chacune de ces lettres donne à ce roman épistolaire la couleur de la passion, du désenchantement et de la jalousie.
Un livre qui a quelque chose de suranné. Peut-être. Et pourtant, on y trouve le tragique d’histoires semblables qui se vivent aussi aujourd’hui en 24 heures ou moins , par courriel ou messages textes.