Paru en anglais sous le titre The Bookshop en 1978, puis en français sous le titre La libraire en 1992, le roman de Penelope Fitzgerald a été réédité en 2006 avec un titre plus accrocheur, soit L’affaire Lolita. Or, il n’y a pas vraiment d’affaire Lolita, l’anecdote entourant la parution du roman de Nabokov ne prenant pas une place plus importante que toutes celles relatées.
Florence Green, veuve depuis quelque temps, décide d’ouvrir une librairie dans un coin reculé du Suffolk et se bute aux uns comme aux autres dans sa démarche à laquelle nul ne croit ou ne veut croire. Car Mrs. Green n’est pas née à Hardbourough et n’y a pas d’alliés, ou si peu. Elle ne fait partie d’aucun cercle et n’a que sa bonne volonté en cette année de 1959 où contre vents et marées elle arrivera à ses fins. Enfin, le croit-elle, puisqu’elle ne sortira pas gagnante de cette « expérience ». Ainsi, pourrait-on résumer ce roman qui n’est pas un roman sur le monde du livre — ce que j’espérais —, mais un roman sur la médisance. Et si on le prend pour ce qu’il est, un roman de mœurs, peut-être y trouvera-t-on plus de plaisir que je n’en ai trouvé, malgré des portraits assez réussis.