Lali

19 octobre 2013

Un bandit sympathique

Filed under: À livres ouverts,Pour petites mains — Lali @ 19:03

Robin n’est pas un ange. Ce serait même plutôt le contraire. Nous l’apprenons dès les premières pages alors qu’il vient tout juste de voler la caisse du dépanneur. Ce n’est pas vraiment pour mal faire ni même pour profiter de ses larcins, mais par défi, par jeu, par envie d’adrénaline. Surtout que jamais jusqu’ici on ne l’a coincé. Mais cette fois-ci sera-t-elle identique aux précédentes ou Robin aura-t-il moins de chance? Les sirènes qui se rapprochent laissent présumer le pire pour le garçon de douze ans.

Ouf! Sauvé par une idée de dernière minute! Mais pas sauvé tout à fait de son vice, car Robin ressent une telle vocation pour la vie de voleur qu’il ne s’imagine pas une seconde la mettre de côté tant elle est attrayante et excitante. Et puis, quelle vie choisir si ce n’est celle-là?

Un concours de circonstances lui fera découvrir ce qui se passe véritablement dans son école. Car il n’est pas le seul malfaiteur dans le coin. Quelqu’un intimide les autres, un autre fait du recel. Ce qui semble à ses yeux beaucoup plus grave que ses propres crimes puisque dans les deux cas ce sont des jeunes qui sont les victimes. Une seule solution s’impose donc à l’esprit de Robin : il sera justicier. Comme Robin de Bois, dont il porte presque le nom. Il rendra aux détroussés leur bien et fera en sorte que cesse le taxage.

Mais pour cela, il lui sera nécessaire de faire preuve d’un peu de laxisme en ce qui concerne l’honnêteté et de contourner certaines lois. On ne venge pas les lésés sans leur servir la même médecine.

En mettant en scène un héros qui ne possède pas les attributs de ceux qu’on trouve habituellement dans les romans jeunesse, le premier roman de Geneviève Guilbault pourra sans doute déplaire à certains parents et enseignants qui verront là un mauvais exemple. Pourtant, l’auteure ne fait pas l’apologie du vol à la tire ou des entrées par effraction. Elle ne fait que constater la prise de conscience d’un adolescent mal barré. Aux lecteurs et lectrices de faire la part des choses et de voir dans quelle mesure les gestes de Robin sont louables ou à proscrire quand il passe de malfaiteur à justicier.

Pour le reste, en dehors du fait qu’il existe déjà un Robin Dubois dans le monde de la bande dessinée, de plus créé par Turk et De Groot, à qui on doit Léonard — ce qui à mon avis constitue un mauvais choix pour le nom de personnage — et le fait que le cousin de Robin porte deux prénoms (Baptiste et Bastien), ce premier roman destiné aux 8 à 12 ans tient la route et offre quelques scènes attendrissantes alors que se dévoilent petit à peu les autres personnages et les raisons qui ont poussé Robin vers le banditisme.

Chaque enfant apprend par l’exemple. Geneviève Guilbault ne l’écrit pas noir sur blanc.
Au lecteur de le lire entre les lignes.

Titre pour le Défi Premier Roman

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Un commentaire »

  1. J’avais deviné d’emblée, je ne sais pas pourquoi…, que c’était une relecture de Robin des bois 😉

    Comment by Anne — 20 octobre 2013 @ 9:42

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