Sur les traces de Pessoa 17
C’est la lectrice de Woldemar Winkler qui, la dernière, parcourra le recueil de Fernando Pessoa, Poèmes païens. D’autres, sûrement, s’offriront aux lectrices du soir dans quelque temps, après quelques incursions ailleurs, puisque plusieurs recueils attendent leur tour. Un dernier texte de Pessoa, donc, que voici :
J’aime ce que je vois parce que je cesserai
Un jour ou l’autre de le voir.
Je l’aime aussi parce qu’il est.
Dans cet intervalle placide où je suis ma propre fiction,
D’aimer, bien plus que d’être,
J’aime qu’il y ait tout et que je sois.
Mieux ne sauraient m’offrir, s’ils revenaient,
Les dieux primitifs
Car eux non plus ne savent rien.
