Lali

7 octobre 2007

Si nombreuses

Filed under: États d'âme,Couleurs et textures — Lali @ 11:15

serio

Je la regarde et je me demande à quoi tient cette urgence de se précipiter ainsi un dimanche matin. De ne prendre le café que lavée, habillée et maquillée.

Il y en a tant pourtant des femmes qui ressemblent à la lectrice d’Emilio A. Serio. Organisées, avec une place pour chaque chose, un horaire pour chaque corvée, se trouvant totalement démunie quand il faut modifier quelque chose à l’ordre établi selon des règles quasi immuables. Et qui me semblent si dérisoires.

Peut-être suis-je trop bohême pour comprendre cette énergie dépensée à des détails autres que vivre. Peut-être est-ce que je préfère un désordre organisé à un ordre froid? Peut-être est-ce ma façon d’être rebelle que de ne pas faire la lessive le lundi, l’épicerie le jeudi soir et la cuisine pour la semaine le dimanche? Peut-être.

Et pourtant, ces femmes parfaites sont si nombreuses. Nous en discutions justement Francine et moi ces jours-ci. Parce que nous avons l’une et l’autre au moins une amie ou deux qui sont telles. Qui ne laissent jamais traîner un pull ou un foulard. Qui nous regardent impatiemment quand on en prend trop de temps à finir le café qui clôture un repas alors qu’elle voudrait mettre le lave-vaisselle en marche avec, il va sans dire, la tasse que nous tenons à la main.

Elles sont si nombreuses. Mais sont-elles heureuses dans tout ça? Dans toute cette énergie déployée à tout organiser? Peut-être. Ou peut-être pas. La question ne s’est peut-être jamais posée pour elles.

3 Comments »

  1. Cela fait plusieurs fois que je vois passer des billets et des commentaires sur la question existentielle : doit-on oui ou non (cochez ! ) faire du ménage ou cultiver avec amour l’art de la toile d’araignée.
    Je me permets donc de venir avec ma pelle, mon balai, et mon plumeau que j’aime par-dessus tout pour son nom en panache et sa bonne volonté à déplacer tout ce qui peut nous faire éternuer. J’en ai un gagné un à une kermesse, doté de toutes les couleurs, volumineux et exotique, tellement vaporeux que je le regarde avec admiration et me garde bien de le faire travailler : c’est un objet d’art.
    Il en est du ménage comme des jardins à l’anglaise ou à la française. De belles haies bien taillées, des plates-bandes bien alignées, des allées dessinées avec élégance réjouissent nos yeux qui néanmoins sont tout aussi à la fête quand ils contemplent le judicieux fouillis aux couleurs savamment étudiées pour créer un effet de perspective des jardins à l’anglaise. Et de quelle ignorance fait preuve celui qui s’exclame : « On laisse pousser les fleurs comme elles veulent ! » Rien de plus étudié que le jardin de Monet ! Ne nous y trompons pas !! Un pêle-mêle qui réjouit nos yeux, où bouquins disques fleurs séchées tasses nappe coquillage bouton (complétez votre inventaire à la Prévert ! ) s’unissent dans un gracieux désordre pour nous surprendre est une caverne d’Ali Baba ! Mais attention ! Ali Baba est né d’une œuvre d’art « Les contes des mille et une nuits »
    Vous avez compris. Le désordre atteint un point de perfection quand il devient un art !
    Quant à notre jardin de Le Nôtre, soyez vigilants ! La satisfaction de l’esprit et la sérénité qui émanent des tapis persans vitrines napoléoniennes commodes Louis 00 bonheurs du jour ou tout simplement du polyester ou résine ou acier brossé qui font « modernes » sont vite déstabilisées quand on ouvre toutes ces belles carcasses : un fouillis bienheureux nous réconcilie d’emblée avec cette hôtesse qui nous accueille dans une maison « trop bien rangée ».
    Ne vous fiez pas aux apparences ! L’harmonie est toujours là quand notre nid est le nôtre, devant ou derrière, au premier plan ou en arrière plan comme dans un tableau.
    Même les greniers les plus fantasques ont leur propre alignement : celui des années.
    Je reprends ma pelle, mon balai et mon joli plumeau car pendant ce temps-là mes délicieuses araignées ont travaillé et je vais de ce pas les féliciter ou les mettre à la porte : je ne sais pas encore !

    Commentaire by Reine — 9 octobre 2007 @ 4:19

  2. Qu’on soit en couple ou célibataire, le fouilli provoque toujours à court ou à long terme… une scène de ménage! 😉

    Flairjoy

    Commentaire by Flairjoy — 9 octobre 2007 @ 8:42

  3. J’aime bien votre vision des choses à toutes les deux!

    Commentaire by Lali — 9 octobre 2007 @ 19:37

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