Lali

17 septembre 2008

Les vers de Nelligan 8

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

saintin-jules-emile.jpg

Et le livre est resté ouvert. Là. Précisément là. Et la lectrice d’Émile-Jules Saintin a su que ces vers de Nelligan étaient pour elle.

DANS L’ALLÉE

Toi-même, éblouissant comme un soleil ancien
Les Regrets des solitudes roses,
Contemple le dégât du Parc magicien,
Où s’effeuillent, au pas du Soir musicien,
Des morts de camélias, de roses.

Revisitons le Faune à la flûte fragile
Près des bassins au vaste soupir,
Et le banc où, le soir, comme un jeune Virgile,
Je venais célébrant sur mon théorbe agile
Ta prunelle au reflet de saphir.

La Nuit embrasse en paix morte les boulingrins,
Tissant nos douleurs aux ombres brunes,
Tissant tous nos ennuis, tissant tous nos chagrins,
Mon cœur, si peu quiet qu’on dirait que tu crains
Des fantômes d’anciennes lunes!

Foulons mystérieux la grande allée oblique;
Là, peut-être à nos appels amis
Les Bonheurs dresseront leur front mélancolique,
Du tombeau de l’Enfance où pleure leur relique,
Au recul de nos ans endormis.

Aucun commentaire »

No comments yet.

RSS feed for comments on this post. TrackBack URI

Leave a comment