En vos mots 809

À huit jours de l’Halloween, j’ai choisi de vous offrir cette illustration de l’artiste Anastasia Stolbova, car elle m’a semblé parfaite pour souligner cette fête qu’aiment tant les enfants et bien des adultes.
À vous de lui donner vie, de nous raconter ce que cette petite sorcière est en train de concocter. C’est avec plaisir que nous lirons vos histoires dans une semaine, car aucun texte ne sera validé avant dimanche prochain, ce qui vous laisse amplement le temps de lire les textes déposés sur la scène livresque de dimanche dernier et d’écrire quelques lignes.
D’ici là, bon dimanche et bonne semaines à tous les envosmotistes et à celles et veux qui les lisent.
Elle est née comme ça,
Une petite sorcière.
Toute jeune déjà,
Toute curieuse et fière.
C’est pourquoi elle étonna
Sa famille tout entière.
Seul son cher petit chat
N’y voyait nul mystère.
A ses yeux tout cela
Etait bien ordinaire,
Et il l’encouragea
Beaucoup en la matière.
Alors elle s’entoura
D’un très varié bestiaire:
Une grenouille, un rat,
Et même une vipère.
Ensuite elle se tourna
Vers les fruits de la terre,
Et elle cultiva
Tout ce qui pouvait en naître.
Pavot, Artémisia,
Tout y faisait l’affaire.
Ainsi elle termina
Diplômée tisanière.
Commentaire by anémone — 24 octobre 2022 @ 8:26
Le monde des hommes me paraissait tellement loin dans ma mémoire que je me suis mis à douter de son existence. Au fur et à mesure que je marchais, je voyais les saisons s’aligner les unes à côté des autres. D’abord l’hiver. Froid, blanc et silencieux. Comme je les aime. J’ai pris quelques photos. Dans les branches sèches et austères, quelques stalactites transparentes étaient embellies par la couleur rose d’un soleil naissant. J’étais heureux.
Sans que je m’en aperçoive, le printemps est apparu. Le florilège des couleurs me laissait ivre de bonheur. Je ne voulais retenir que l’éternité de chaque fleur. Pour moi. Pour Michelle. Qui serait heureuse de deviner leur parfum. Heureusement que j’avais prévu des batteries de remplacement chargées au maximum pour que ma fidèle Canon ne manque de rien. Ce serait trop bête, sinon. Puis, l’été. Le soleil sans retenue et les corps dévêtus. Dieu que je remercie le ciel de me laisser le temps et le goût des corps libres, remplis de tatouages, abandonnés au plaisirs de la plage, des vagues, sans se soucier de la danse des mouettes ni de mon appareil photo, qui n’attendait que cette heure paisible où le soleil semble s’endormir et colorier la mer, comme un enfant qui s’amuse.
Le temps de cligner des yeux et les arbres se vident de leur feuillage en prenant des couleurs aussi majestueuses qu’il me vient en tête les mots de Toulouse-Lautrec : l’automne est le printemps de l’hiver.
Assis, un personnage qui me semble avoir toujours existé me prévient que nous arrivons à Halloween et qu’il est temps que je prenne garde, puisque par surprise, quand je m’y attendrai le moins, un monstre viendra m’effrayer. C’est alors que j’ai senti une main lourdement posée sur mon épaule. Un froid glacial m’a parcouru le dos. Et, à mon oreille, une voix en sourdine : Réveille-toi… Il est l’heure.
Commentaire by Armando — 29 octobre 2022 @ 7:58