En vos mots 733

Alors que je viens à l’instant de valider les textes déposés sur la scène livresque de dimanche dernier, que je vous invite d’ailleurs à lire, je vous propose de faire un tour à Paris afin de faire le tour des boîtes vertes des 200 bouquinistes. Ils ne sont peut-être pas tous au poste en temps de pandémie, mais certains le sont et attendent jour après jour des visiteurs qui ne sont pas au rendez-vous.
Remontons donc le temps. Retrouvons les personnages de Jean Béraud, quai de Tournelle ou quai du Louvre, et partons à la recherche de trésors…
La suite vous appartient.
Ce n’est que dans sept jours et pas avant que je validerai les commentaires déposés pour faire vivre cette toile, ce qui vous laisse amplement le temps de l’examiner sous tous les angles et d’écrire quelques lignes.
D’ici là, profitez des beaux jours et retrouvons-nous dans une semaine!
Par tous temps elle se rendait
Sur les quais des bouquinistes
Et même si fort il ventait
Elle y venait en touriste.
Bien lui prit d’affronter le vent
Car elle devait rencontrer
Tout en marchant et en rêvant
Celui qui serait son aimé.
A la faveur d’une bourrasque
Ils se trouvèrent projetés
Dans une accolade fantasque
D’une rare efficacité!
Depuis, vent ou pluie, on les voit
A la recherche de merveilles
Sur les quais ou d’autre endroits,
Rayonnants comme deux soleils.
Commentaire by anémone — 30 avril 2021 @ 17:15
Dans la maison de ma mère, les ombres du passé s’accrochent aux mots fatigués.
Il y a des silences sans âme et des mots qui ne racontent rien.
Et sur les murs sans joie, de vieilles photos-souvenirs ont élu domicile.
Le Saint Mari, déjà parti. Le Fils qu’elle a bercé. La belle-fille qui ne dit mot. Les petits-enfants qu’elle appelle « mes petits ». Et puis,
il y a un grand poster du fils de la voisine, qu’elle prétend beaucoup aimer et qu’elle appelle « ma fille » devant moi. Et la voisine,
heureuse, fait tout comme si.
Dans la maison de ma mère, il y des gens qui entrent comme s’ils étaient chez eux.
Sans jamais frapper. Sans besoin de demander la permission. Car ils ont une clef. Comme Le Fils de ma mère.
Dans la maison de ma mère, il y a du poulet rôti chaque dimanche. Et des silences vides, jusqu’au « c’était très bon… à la semaine
prochaine ».
Et les ombres de ses pensés reviennent enjoliver ses soupirs épuisés.
Qu’elle murmure, seule, devant sa télé.
Dans la maison de ma mère, il y des livres qui meurent d’ennui, sur lesquels personne ne s’attarde jamais. Et les regrets d’une vie qu’on n’a pas
envie d’entendre.
Et puis il y a moi. Qui passe de temps en temps. Et qui sonne. Et qui attend comme un visiteur quelconque. Et qui gémit, comme dans un mauvais souvenir : « Ouvre, c’est moi… »
Commentaire by Armando Ribeiro — 1 mai 2021 @ 4:09