Lali

24 août 2008

En vos mots 72

Filed under: Couleurs et textures,En vos mots — Lali @ 8:00

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C’est chaque semaine un défi que de trouver une toile qui ne ressemblera à aucune autre qui vous ait été offerte depuis plus d’un an pour que vous nous la racontiez en vos mots. Et je le fais chaque fois, le cœur un peu tremblant. Et si la toile ne parlait à aucun d’entre vous? Heureusement, ça n’est jamais arrivé et autant Armando que Flairjoy n’ont raté aucun dimanche. Et Denise, bien peu. Quant à Denis, il nous est revenu plus en forme que jamais.

Et peut-être qu’avec le retour de vacances des uns et des autres y aura-t-il quelques autres visiteurs du pays de Lali qui se laisseront tenter par ce qui n’est rien d’autre qu’une activité ludique autour de l’écriture et où l’inspiration vient d’un tableau?

Celui du jour est signé N. B. Miller et il attend vos mots, vos histoires. Et comme c’est la règle, la seule ici, les commentaires qui arriveront au cours de la semaine, seront validés dimanche prochain et pas avant.

Vivement dimanche prochain pour que nous sachions ce que la toile aura bien pu vous raconter, et auxquels d’entre vous!

3 Comments »

  1. Elle ne connaissait pas de mots pour dire toute l’admiration qu’elle avait pour son Quintin.

    Maryka avait connu l’amour, jusqu’au jour où une maladie l’avait rendue aveugle. Son mari la trouvant inutile avait décidé de partir la laissant seule. Enceinte.

    Elle se rappelle les difficultés des premières années où il a fallu s’habituer à vivre dans le noir. Où il a fallu se rendre compte que désormais elle était seule au monde. Et que l’enfant qui allait naître allait avoir besoin d’elle autant qu’elle allait avoir besoin de courage.

    Elle avait trouvé refuge à l’Ordre des sœurs des sept souffrances. C’est là qu’elle a réappris à exister. À aider avec difficulté dans les tâches qu’elle faisait aujourd’hui avec aisance.

    Les sœurs lui ont permis d’enlever son enfant. Elles l’ont beaucoup aidée et soutenue, mais maintenant que l’enfant avait atteint l’âge de la puberté, il fallait penser à le placer dans un collège en interne. Le seul internat religieux pouvant accueillir Quintin était à 300 kilomètres au nord, après les grandes chutes d’eau. Elle avait peur de perdre le seul être qui la raccrochait encore à la vie.

    Quintin, élève modèle, lui avait promis qu’il allait tout faire pour aller dans le collège du village, où seuls les fils des blancs riches pouvaient entrer.

    Malgré les remarques de sa mère, pour qu’il ne se berce pas d’illusions, Quintin ne voulait rien entendre. Il l’avait décidé ainsi. Il serait le premier enfant noir à avoir une bourse d’études pour étudier dans le prestigieux collège The Hope School.

    Sa mère savait que Quintin était un brillant élève, que ses notes le prouvaient. Mais elle savait aussi que sa couleur de peau n’était pas suffisamment claire pour lui donner l’accès à une bourse d’études. Elle ne voulait pas que son fils souffre, comme elle avait souffert de la couleur de sa peau.

    Maryka avait reçu une lettre à l’enveloppe luxueuse. Avec des lettres en relief. Ça devrait être une lettre de quelqu’un d’important. Et elle avait bien questionné le postier quant au destinataire véritable de cette lettre. Le postier était formel. Elle étaitt adressée à Mme Maryka Marian. Et il n’y en avait pas d’autre dans le village.

    Elle avait donné la lettre à lire à Quintin. Ses jambes tremblaient tellement que le pauvre Quintin dut s’asseoir.

    -Alors, Quintin?… Qui m’écrit, mon fils?… Que me veut la lettre?…

    -C’est le recteur du collège The Hope School. Il te demande la permission d’avoir l’honneur de compter ton fils parmi ses élèves…

    Commentaire by Armando — 24 août 2008 @ 8:10

  2. LA LISTE

    Voici la liste des aliments
    Que Maple Leaf a rappelés.
    Tu s’rais gentil si pour maman
    Tu les enlevais du garde-manger.

    Ce n’est pas l’temps d’être malade
    Avant de commencer l’école.
    On pourra bouffer la salade,
    Les échalotes et la scarole.

    Tu jetteras les viandes tranchées,
    Les saucissons, le jambon rose,
    La dinde fumée, le boeuf salé,
    Tout ce qui cause la listériose.

    On va devenir végétariens
    Comme çà on aura plus d’problèmes!
    Même si on doit s’priver demain
    De toute la nourriture qu’on aime!

    Flairjoy

    Commentaire by Flairjoy — 28 août 2008 @ 6:42

  3. Haidar est un jeune garçon de treize ans adorable, aux petits soins pour sa maman. C’est une perle.

    Après le décès de son époux, Bahiya est partie pour l’Europe avec son fils, n’ayant de toute façon plus de parenté au Congo. Tous deux sont venus s’installer chez un oncle qui les a reçus les bras grands ouverts pour une durée indéterminée car ils attendent avec impatience leur permis de séjour.

    L’oncle a un petit logement et son travail d’ébéniste leur permet de vivre. Modestement mais heureux d’être tous les trois ensemble.

    Leur vie s’est bien organisée.

    Après l’école, Haidar fait les commissions et le ménage.
    Avec le peu de vue qu’il lui reste, Bahiya s’efforce de préparer les repas. Et avant d’aller dormir, son fils lui fait la lecture du journal ou parfois d’un livre.

    Près de chez eux, des cours de braille sont offerts aux malvoyants, grâce à des dons et Bahiya s’est inscrite avec l’aide de son fils. De cette façon, elle se sentira plus indépendante. Bahiya est une femme forte avec beaucoup de volonté. Sachant cela, son fils retrouve son enthousiasme.

    A l’école, Haidar est très apprécié par ses professeurs et ses camarades.

    Il sait que son chemin d’études est encore long mais il est très motivé. Il s’est fait la promesse de toujours prendre soin de sa maman car Haidar a souvent le cœur lourd de la voir se déplacer en tâtonnant les meubles et parfois, la buée ourle ses cils mais il ne dit rien à sa maman. Il doit être là pour elle et fait tout pour la soulager.

    Bras dessus-dessous, ils se promènent dans les rues de Bordeaux et il lui explique avec tendresse tout ce qu’il voit. Il est adorable et sa maman heureuse malgré son handicap.
    Combien de fois Bahiya s’est dit, comme je l’aime ce petit. C’est un cadeau du ciel et je suis certaine que son père nous voit, tout là-haut.

    Leur promenade se termine extrêmement bien. Le courrier tant attendu était dans la boîte aux lettres. Arrivés chez eux, Haidar en fit la lecture à sa maman.
    Tous les deux avaient de la peine à y croire mais ils étaient attendus le lendemain à la Mairie pour recevoir leurs papiers officiels. Bahiya encore sous le coup, porta sa main sur son cœur et fut profondément émue.

    -Haidar, nous aurons enfin une vie stable et nous annoncerons la bonne nouvelle à ton oncle, ce soir.

    Commentaire by Denise — 28 août 2008 @ 11:02

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