En vos mots 539
Quelle nouvelle peut bien faire la une du journal vendu par ces garçonnets peints par John George Brown? À vous de nous le raconter, en vos mots, comme vous le faites semaine après semaine, depuis plus de dix ans.
C’est avec plaisir que nous vous lirons dimanche prochain, car aucun commentaire ne sera validé d’ici là. Ce qui vous donne donc plus que le temps de lire ce qu’ont déposé à votre intention ceux d’entre vous qui ont fait vivre la scène livresque de dimanche dernier à leur manière.
D’ici là, bon dimanche et bonne semaine à tous!

Les nouvelles d’aujourd’hui
Sont-elles pires
Que les nouvelles d’hier?
Je ne le pense pas.
On ne garde que le meilleur du passé,
Et le reste, on l’oublie.
Oubliées les guerres, les famines d’ici.
Oubliés les enfants, mis au travail, dans nos pays.
On idéalise.
On occulte les marasmes, les crises.
Toutes les révélations scandaleuses du présent
Qui semblent soudain surgir d’aujourd’hui,
Ne sont que tardives émergences
D’un temps où tant d’abus, d’escroqueries,
Restaient bien protégés, dans le non-dit.
Comprenaient-ils, les petits crieurs,
Les nouvelles qu’ils cherchaient à vendre?
Savaient-ils lire seulement, privés d’enseignement, d’école?
Dans leurs yeux je vois l’enfance,
Que j’espère non dépourvue de jeux.
Mais au fond d’eux je vois aussi
Des êtres à qui on demande
D’être trop tôt adultes, trop tôt responsables.
Achetez, achetez, bonnes gens,
Toute l’actualité du jour, de la semaine!
Vous en aurez pour votre argent!
Pas autant que sur internet.
Pas autant qu’au vingt-et-unième siècle.
Pas autant que ce que vous devriez connaître,
Parce que vous y avez droit, en tant que citoyens,
Et qu’on ne vous dit pas tout dans la presse.
On vous ment.
Petits garçons, je vous imagine,
Usant de votre métier pour appeler de toutes vos forces
A la révolte, et réveiller les populations.
Je rêve tout soudain d’une rébellion,
Comme un mai soixante-huit, qui lui aussi émanait des jeunes.
Je vous vois tout à coup, avec vos obligations de grands,
Mener joyeusement et tambour battant
Une révolution internationale:
La Révolution des Enfants!
Commentaire by Anémone — 11 août 2017 @ 4:30
Je ne me souviens plus
De la mauvaise nouvelle
Ils tenaient à peine debout
Et regards sans étincelles
Des enfants dans les rues
Me tendaient leurs journaux
Dans leurs petites mains nues
Le temps avait écrit ses maux.
Et je me suis revu
Lorsque j’avais leur âge
En criant comme un fou
Le beau drame à la page
C’est vraiment la dernière
Et il ne faut pas la rater
Une tempête sur la mer
Un enfant s’est noyé.
Et le passant qui passait
En jetant un regard amusé
Un malheureux décès
Ne va pas nous arrêter
Après tout l’indifférence
Est un poison si doux
Qui depuis mon enfance
Chaque jour me tue.
Commentaire by Armando — 13 août 2017 @ 3:32