En vos mots 298
C’est à nouveau dimanche! Les semaines passent décidément très vite, semble se dire la lectrice peinte par Momcilo Simic. À moins que ses pensées soient bien loin de ce constat. À vous de nous le dire. En vos mots.
Comme le veut l’habitude, nous vous lirons dans sept jours et pas avant. Mais heureusement, il y a de quoi vous mettre sous la dent d’ici là. Les textes inspirés par la toile de dimanche dernier viennent tout juste d’être validés et vous attendent.
Bonne lecture et joyeux Noël à tous les envosmotistes, qu’ils soient fidèles au poste semaine après semaine, ou de passage, et à ceux qui les lisent, qui sont encore plus nombreux.

Une pause. J’avais décidé de m’accorder quelques jours de pause. Histoire de prendre un peu de temps. Et de recul. Un interlude entre deux rivages. D’un côté l’année qui allait finir de s’écouler dans quelques jours et qui viendrait additionner ses pages à tant d’autres années tout aussi vides. De l’autre côté de ce pont imaginaire le temps à venir. Une sorte de rivage qui n’avait que la couleur de mes rêves et des mes espoirs. Certainement beaucoup plus importante que celle de laquelle il ne me resterait que quelques souvenirs.
Je regardais par la fenêtre les illuminations de saison et j’avoue, je me suis laissée surprendre à esquisser quelques vœux. Un peu comme ces enfants qui regardent les étoiles en murmurant des souhaits qu’on dit innocents et tout en écrivant des lettres bourrées de fautes d’orthographe, à un père Noël auquel ils ne croient encore que par convenance. Et par intérêt. Le temps de voir grandir la quantité de cadeaux au pied du sapin, qu’ils ouvriront plus ou moins désabusés, sans perdre une miette du programme qui passe à la télévision et qui comble le vide de nos existences.
Et c’est presque par ironie que je me suis dit qu’elle est bien loin cette enfance dont parlait André Laurendeau quand il disait que : « L’enfance c’est de croire qu’avec le sapin de Noël et trois flocons de neige toute la terre est changée ».
Commentaire by Armando — 26 décembre 2012 @ 6:04
Ses parents l’avaient baptisée Mandoline, un nom à faire rêver mais aussi à faire se tordre de rire tous les enfants de son quartier. À longueur de journée elle entendait : « Allez joue-nous un petit air Mandoline! »
C’est pourquoi elle se réfugiait la plupart du temps dans sa chambre au grenier et regardait les autres s’amuser. Le pire dans tout cela c’est que sa mère musicienne jouait du luth dans un orchestre moyenâgeux et son père passait ses fins de semaine à s’exprimer dans un jeu de rôle médiéval-fantastique avec ses copains.
Mandoline rêvait d’une vie simple avec des parents pas aussi excentriques et surtout un nom sans équivoque et mignon comme « Choupette » par exemple. Pauvre Mandoline, comme elle n’était pas un Pic de la Mirandole même si elle lisait beaucoup, elle ne savait pas que Choupette est le nom de la Volkswagen Coccinelle dans un Amour de coccinelle! 🙂
Elle ne serait pas sortie de l’auberge comme on dit, ni du garage, ni de son grenier d’ailleurs 😉
Commentaire by Puff — 29 décembre 2012 @ 10:24
Voix intérieure
Dans tes yeux fenêtre encore béants,
Un jour,
La noirceur de la flamme éteinte,
Le repos de ton Âme.
Dans tes mains serrées,
Dans tes bras croisés,
Elle se couchera.
Les souliers de plomb déchaussés,
Le linceul assourdi, apaisée.
Dans tes jambes tendues,
Dans tes pieds nus soudés au récif,
Par tes blessures, Elle verra.
Les deux étincelles d’argent :
Le dernier battement d’aile,
Et l’ultime frisson.
Mais de ton corps pétrifié,
Aujourd’hui,
Statufié, stratifié,
Dans l’attente,
Dans mille rêves fissurés,
Ton Âme s’envole encore,
Toujours,
Le nectar du monde autour,
Encré en gouttelettes d’or,
À tes cils accroché.
Commentaire by Cavalier — 29 décembre 2012 @ 16:17