Lali

28 octobre 2007

En vos mots 29

Filed under: Couleurs et textures,En vos mots — Lali @ 8:00

morelli

La lectrice de Guido Morelli a les yeux fermés. Elle sommeille ou elle rêve. À vous de voir.

Elle est là pour que vous la racontiez. Et rien d’autre.

Le livre est fermé. On ne sait pas s’il est terminé ou pas entamé, ou en cours de lecture. À vous de décider.

La catégorie En vos mots est à vous dimanche après dimanche. Pour l’inspiration. Pour l’amour des mots. Pour vous raconter, pour inventer.

Puisse le calme de cette lectrice apaiser les tourments des uns et faire soupirer de bonheur ceux qui se reconnaîtront en elle. Et inspirer des histoires à lire dimanche prochain.

4 Comments »

  1. Elle a terminé son premier livre qui est là bien vivant sur son ventre accouché. Elle a fait son premier grand pas dans sa naissance et elle s’accorde le droit d’une pause heureuse enfin détendue car elle a donné beaucoup d’elle même dans l’écrire et le dire, elle pourrait même rire, sourire, mais c’est le silence qu’elle préfère, le silence qui la fait encore retourner à l’intérieur d’elle même et la fait rêver au livre suivant qui l’attend déjà .

    Commentaire by charlotte — 28 octobre 2007 @ 12:21

  2. En refermant les yeux, elle disparaissait
    Dans le monde fabuleux de Béa l’héroïne.
    Pour un instant précieux son coeur chavirait.
    Elle se voyait légère comme une ballerine.

    Au chapitre qu’elle lisait pour la énième fois
    Où Flamand revenait d’une lointaine contrée;
    Béa en plumes roses se jetait dans ses bras
    Et son équilibriste manquait de perdre pied.

    Flairjoy

    Commentaire by Flairjoy — 30 octobre 2007 @ 9:17

  3. Qu’il est bon de se laisser aller comme le fait Jeanne. Elle vient de terminer son gros volume, plusieurs histoires qui lui tenaient à coeur depuis longtemps. Plusieurs jours se sont écoulés pour qu’elle termine son livre et maintenant, la dernière page dévorée, elle a refermé son livre et savoure ce moment. Un grand moment de bonheur, enfin apaisée ! Toutes ces histoires défilent devant elle, certaines étaient belles, touchantes, d’autres moins, plus tristes, un peu comme sa vie mais ce qui la laisse ainsi sereine, c’est cette citation à la dernière page :

    « Il faut vivre des joies du passé, du bonheur présent et des sourires de l’avenir ».
    (E. Treuthardt)

    Commentaire by Denise Rossetti — 31 octobre 2007 @ 15:57

  4. Son émotion était forte. Au point de verser quelques larmes dans son cœur. Elle qui avait oublié comment on faisait pour pleurer. Elle qui s’était habituée a s’enfermer dans son univers. De peur de pleurer. Elle n’osait presque pas croire à l’histoire de son livre. Pourtant, selon l’auteur, l’histoire était basée sur des faits réels.

    Le livre racontait l’histoire d’un pacte ancien. Un de ces pactes qui lie les hommes en amitié toute une vie. Malgré les tempêtes, les déserts, les guerres, les incompréhensions, les autres. Malgré les distances.

    C’était l’histoire de deux hommes qui se sont choisis comme frères. Deux hommes qui se sont reconnus comme étant des frères. Pour que ne plus jamais seuls et perdus dans l’immensité des jours gris. Pour que quelque part quelqu’un sache que l’autre existe. Et qu’il jubile des joies de l’autre et qu’il pleure aussi ses peines.

    Elle se demandait comme il était possible que deux êtres qui se sont choisis puissent arriver à l’univers des mots amers. Elle se demandait quelle était véritablement la force de leur pacte, puisqu’il avait résisté à toutes les tempêtes avant la bataille de la mesquinerie et de la bassesse.

    Ils en étaient arrivés à jeter aux oubliettes du temps tout ce qu’ils avaient vécu pour ne garder que l’amertume et la stupide certitude que l’autre avait tort. D’ailleurs, les phrases de M. Brunaf étaient toutes coupantes comme des lames de couteaux :

    « Je sais que tu ne vas une nouvelle fois pas croire ce que j’ai à te dire… ; Je savais évidemment, te connaissant, que ce que j’écrivais dedans te déplairait, et que tu allais de nouveau déformer mes propos, comme tu le fais systématiquement … ; … tu n’as pas cherché à te mettre à ma place, tu l’as lu de manière négative, alors que si tu le relis normalement … ; … je voulais t’aider à redevenir toi-même, car tu sais aussi bien que moi que tu ne l’es plus … ; … c’est seulement toi qui encore une fois vois le mal là où il n’est pas … ; … Je sais que tu me considères comme un traître. Je sais que tu te fous complètement de tout ce que je viens de t’expliquer, que tu es absolument certain que c’est toi qui as raison.
    Je sais que tu veux maintenant couper les ponts avec moi aussi. … ; je sais que tu crois que j’ai encore été un fumier … ; … j’ai l’habitude d’être accusé à tort depuis un moment … ; … vu l’opinion que tu as de moi maintenant … »

    Comment Brunaf pouvait-t-il enchaîner son ami dans un labyrinthe de non-réponses et baigné par la négation constante ? Comment Brunaf pouvait s’acharner à renvoyer inlassablement à son ami Arlu une image négative de celui-ci.

    Il répondait lui-même d’avance à tout ce son ami n’avait pas donné une réponse, lui laissant uniquement la liberté de dire « oui » à toutes ses affirmations.

    Arlu a hésité longtemps, mais il n’avait plus de mots à offrir à son ami. Il les avait cherchés partout pourtant. Mais il n’avait plus la force de le faire. Puisque Brunaf disait connaître jusqu’au fond de ses pensées.

    Alors, il n’a su que pleurer quelques lignes qu’il a envoyés a Brunaf, comme seule réponse :

    J’entends des bruits de pas
    On dirait qu’ils s’éloignent
    C’est un ami qui s’en va
    Ou bien mon cœur qui saigne?

    Je ne connais rien à la vie
    J’ouvre mon coeur comme un enfant
    Parfois c’est de la folie
    D’autres fois c’est du vent
    On s’est promis des mots d’hier
    On s’est dit c’est pour toujours
    Il y avait tant des choses à faire
    Avant de se noyer dans nos discours

    J’entends des bruits de pas
    On dirait qu’ils s’éloignent
    C’est un ami qui s’en va
    Ou bien mon cœur qui saigne?

    Je n’ai pas pu serrer ta main
    Et encore moins te serrer dans mes bras
    J’aurais voulu te dire, tu sais demain
    Je serai toujours et encore là
    Va-t-en faire le tour de la terre
    Voir d’autres bien meilleurs que moi
    Va-t-en le cœur en guerre
    Et que la paix soit avec toi

    J’entends des bruits de pas
    On dirait qu’ils s’éloignent
    C’est un ami qui s’en va
    Ou bien mon cœur qui saigne?

    Je t’ai aimé comme un frère
    Je t’aimerai encore beaucoup
    Demain autant qu’hier
    Ton visage sera partout
    J’irai pleurer sûrement
    Et je me dirai « quel petit con »
    Mais je ne jetterai jamais au vent
    Une seule lettre de ton nom

    J’entends des bruits de pas
    On dirait qu’ils s’éloignent
    C’est un ami qui s’en va
    Ou bien mon cœur qui saigne?

    Je ne sais pas pour quelle raison
    Alors que je t’ai dit tu m’as blessé
    Tu ne m’as jamais demandé pardon
    Je t’aurais c’est sûr pardonné
    Mais au diable les remords
    La vie continue son chemin
    Il n’y a que les hommes morts
    Qui ne connaîtront plus le chagrin

    J’entends des bruits de pas
    On dirait qu’ils s’éloignent
    C’est un ami qui s’en va
    Ou bien mon cœur qui saigne?

    J’entends des bruits de pas
    C’est sûr qu’ils s’éloignent
    Moi je resterai seul avec moi
    Avec mon amitié qui saigne

    La lectrice se demandait, alors que ses doigts tremblants glissaient sur l’écriture en braille, comment les hommes peuvent être si aveugles.

    Commentaire by Armando — 2 novembre 2007 @ 10:14

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