Lali

11 mars 2009

Des poèmes qui ont cinquante ans 3

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

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C’est toujours le cœur un peu tremblant que je laisse aux lectrices du soir un recueil que j’ai aimé. Et si elles ne l’aimaient pas? Pourtant, je n’ai nulle raison de m’inquiéter. Ce n’est jamais arrivé. Chacune des lectrices qui est venue s’asseoir dans mon salon devait sûrement me lire un peu et connaître mes goûts pour toutes se laisser séduire. La lectrice de Bernard Rolland ne fait pas exception. Elle a, semble-t-il, dévoré Langage du poète québécois Michel Garneau, avant de laisser une note m’indiquant quel poème elle avait choisi pour vous.

le puissant silence de la paume de ta main

me fait m’agenouiller dans ta poitrine

profondément ridicule en orgueil
du ridicule d’un animal qui pleure
burlesque comme un printemps de clown
de l’indécence d’un fou qui pleure heureux
le cœur pétrifié sur une pirouette humiliée

il faut prendre en patience la pitié
rendre l’amour la douleur au silence
aux mains sans mémoires douées de souvenirs
à nos clowns instantanés touffés de pleurs
du ridicule d’un animal qui meurt
amoureux du dernier geste de sable de la vie

Un commentaire »

  1. Séduction.. sans aucun doute !

    Comment by chantal — 12 mars 2009 @ 9:29

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