Ce que mots vous inspirent 48
Les mots ça fait vivre quand on a personne. (Marie-Claire Blais)
Le lecteur de Marta Moreu s’est arrêté sur cette phrase. Elle lui semble si vraie. Mais il préfère vous lire, lire ce que mots vous inspirent. Et c’est pour cette raison qu’il a laissé cette phrase ici. Poème, texte de fiction, citation, paroles de chanson, peu importe. Tant que la phrase suscite en vous quelques mots.
Il repassera mercredi prochain vous lire, a-t-il dit, puisque ce n’est qu’à ce moment que je validerai les commentaires, comme le veut l’habitude.

« Les mots ça fait vivre quand on a personne », aussi les mots d’Yves Duteil font vivre et rêver…Le lecteur, se sentant très seul, se dit que des mots si doux sont une bien agréable compagnie.
Regard impressionniste
Il y avait au jardin des bouquets de lumière
Le soleil traversait les couleurs du sous-bois
Au bord du bel étang un pêcher solitaire
S’endormait doucement, sa canne entre les bras
C’était un jour d’été, léger comme un dimanche
L’air était transparent sous le feuillage clair
Le bonheur était là, paisible, entre les branches
Et les reflets mouvants des arbres et des fougères
Le soleil inondait le bord de la rivière
Des couples enlacés dansaient sur le ponton
Près des tables encombrées de bouteilles et de verres
Des guirlandes accrochées croulaient sous les balcons
Une femme debout regardait quelque chose
Une lueur magique au fond de son regard
Son bras disparaissait sous un bouquet de roses
Elle était appuyée sur un divan bizarre
C’était au Grand Palais, sur des toiles de maîtres
Il y avait un Monet et deux ou trois Renoir
Le cœur dans les tableaux je me sentais renaître
Et en fermant les yeux je pourrais les revoir
Le monde a la beauté du regard qu’on y pose
Le jardin de Monet, le soleil de Renoir
Ne sont que le reflet de leur vision des choses
Dont chacun d’entre nous peut être le miroir
La vie nous peint les jours au hasard du voyage
En amour en douleur ou en mélancolie
C’est un peu de ce temps qu’on laisse en héritage
Enrichi du regard qu’on a posé sur lui.
Commentaire by Denise — 30 septembre 2008 @ 12:26
L’écrivain n’a jamais « personne », il est seul à tenir sa plume et à jouer avec les mots ou à se jouer d’eux. Les mots ne remplacent jamais une personne, ils la font vivre, au contraire. Que ce soit dans l’évocation d’un personnage de fiction ou celle d’un être cher vivant ou disparu, ils donnent corps et insufflent la vie à toute création. Celui qui « n’a personne » ne peut vivre de mots, sinon aucun écrivain ne se suiciderait ! Nerval, Nizan, Hemingway, Kawabata, Gary, Crevel, Zweig, Montherlant, Levi et autres… fréquentaient les mots. Certes les mots peuvent consoler, aider, nourrir et même distraire mais un temps seulement.
Peut-on « n’avoir personne » ? S’occuper de soi est déjà une bonne compagnie qui fait inévitablement aller vers les autres.
Ce ne sont pas les mots, mais les autres qui font vivre. Et là, nous avons certainement recours aux mots pour le dire.
Commentaire by Reine — 30 septembre 2008 @ 13:05