Lali

21 novembre 2009

Deux jours dans mes souvenirs 3

Filed under: Couleurs et textures,Images indélébiles — Lali @ 2:01

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Il y avait cette robe que j’aimais tant, une vraie robe de princesse. Bleue, avec un nid d’abeilles devant et un motif brodé à la main. Une robe qui avait traversé l’océan et qu’avaient rapportée d’Autriche mon oncle et ma tante qui s’étaient mariés à Paris pendant que celui-ci y faisait son doctorat. Une robe que je voulais porter à toutes les occasions parce qu’elle ressemblait à une robe de poupée. Je n’avais que faire du fait que c’était une « robe du dimanche » et à trois ans, je ne connaissais pas encore Sissi et encore moins l’Autriche.

Je sais juste que quand je pense jolie robe, je pense à celle-ci et à aucune autre. Curieux tout de même que ce soit une robe venue d’ailleurs… Déjà l’appel du large?

*toile de Mark Alan Burnett

Deux jours dans mes souvenirs 2

Filed under: Couleurs et textures,Images indélébiles — Lali @ 1:01

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Je n’ai jamais eu de Barbie traditionnelle. La mienne était brune et elle n’avait pas de cheveux longs. C’était celle qu’on appelait l’American Girl. Elle avait d’ailleurs si peu de vêtements que l’habiller, la déshabiller et la rhabiller ne m’aurait pas occupé plus de dix minutes. Et puis, ce n’était pas ce qui m’amusait, de toute manière.

En fait, ce que j’aimais déjà, c’était installer des décors et me raconter des histoires. J’ouvrais des pochettes de 33 tours pour faire deux murs d’une pièce et je me servais de tout ce que je trouvais pour lui faire des meubles : coquillages, roches, petites boîtes, livres, bibelots, etc. Et quand elle était bien installée dans mon décor de fortune que je trouvais ravissime, je lui inventais une vie, une famille, des amis, un amoureux au loin qui lui écrivait des lettres, des bals pour qu’elle puisse enfiler sa robe longue (que m’avait faite une amie de maman).

Et je rangeais le tout. Avec la satisfaction de ne pas avoir une Barbie blonde aux longs cheveux qui passe ses journées à se peigner et à changer de vêtements…

*toile de Paul Albert Besnard

21 juillet 2009

Image souvenir

Filed under: Images indélébiles — Lali @ 19:02

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Quand j’ai trouvé cette image par hasard en me promenant ici et là, je n’ai pu m’empêcher de sourire. C’est toute mon enfance et une partie de mon adolescence qui ont surgi avec celle-ci. J’avais même une serviette de plage avec cette image… D’ailleurs, je me demande si maman ne l’a pas encore, faudra que je lui pose la question!

13 juillet 2009

Quand Tina Charles nous faisait danser

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Été 1976. Quinze ans au mois d’août. Premier jean. Bikini orange. Maillot de bain orange. Pantalon orange. Des heures à jouer les sirènes avec un pince-nez : je venais de découvrir la nage synchronisée. Le reste du temps à lire, à écouter des chansons françaises. Ou à danser sur I love to love de Tina Charles, qui sait encore aujourd’hui me faire trémousser.

*sur une toile d’Angel Luis Lopez Gimenez

24 avril 2009

Un des bouquets de Monique

Filed under: Images indélébiles,Signé Lali — Lali @ 17:44

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Il fut une époque où ma sœur passait des heures à concocter des bouquets de fleurs séchées avec art et passion. Des bouquets que nous conservons tous en espérant qu’un jour elle retrouvera le temps et le goût de nous en créer d’autres.

30 janvier 2009

Elles étaient quatre

Filed under: Couleurs et textures,Images indélébiles — Lali @ 20:11

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CAUSERIE FÉMININE

AUJOURD’HUI, le salon est plein de jeunes filles
Aux yeux noirs, aux yeux gris, aux yeux bleus, et gentilles
Elles causent très haut de bijoux enchantés;
Elles causent surtout de puérilités.

De cette foule monte un parfum de fleurs mortes,
Tiède et trop fort, formé d’extraits de toutes sortes.
Elles causent, – leurs cœurs ne sont pas indulgents
Et médisent avec plaisir des jeunes gens.

Elles se font des compliments sur leurs toilettes,
Et projettent toujours de nouvelles emplettes,
Et mutuellement se disent des secrets

Que chacune répète à l’autre, une heure après.
Le ton s’élève- On cause- Est-ce qu’on va se battre?
Elles sont bien quatorze ou quinze- Elles sont quatre.

Elles étaient quatre. L’une d’elles était la propre sœur de celui qui a signé ce poème, le grand Albert Lozeau. Les trois autres étaient des amies de la jeune fille.

L’une d’elles s’appelait Marthe. La mère de celle-ci, modiste, louait des chambres à des étudiants venus étudier à Montréal. C’était avant la radio, avant la télévision.

Le soir, dans le grand salon d’Eugénie, sa fille Marthe accompagnait parfois au piano un violoniste. Albert Lozeau y aurait lu des poèmes. Et trois frères venus des cantons de l’Est, qui avaient formé un petit orchestre, se laissaient parfois tenter par ces soirées artistiques quand ils n’avaient pas le nez dans leurs livres.

Marthe a épousé un des frères, le tromboniste pour tout vous dire. C’était en 1925, elle avait 34 ans. Mais elle n’a jamais oublié le poème. Si bien que des décennies plus tard, elle le récitait toujours et que ce fut un des premiers poèmes que sa petite-fille a appris par cœur, du temps où elle s’appelait Cricri et pas encore Lali.

*sur une toile d’Ekaterina Nikiporenko

28 janvier 2009

Le menuet

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J’avais six ans. Ma grand-mère avait les doigts tordus par l’arthrite, mais il lui arrivait encore de pianoter, voire même de jouer le Menuet à l’antique de Paderewski, le grand pianiste polonais, idole de sa jeunesse qu’elle avait eu l’occasion d’entendre lorsqu’il avait fait une tournée nord-américaine passant par Montréal. D’ailleurs, ses yeux brillaient quand elle racontait comment il interprétait avec brio Chopin et Liszt.

C’est donc avec bonheur que j’ai mis la main sur ce CD qui contient des enregistrements du grand pianiste, datant de 1920. Avec bonheur que j’ai pu entendre le compositeur interpréter sa propre musique, ce Menuet à l’antique que ma grand-mère jouait, que ma mère joue encore parfois et que je n’ai jamais réussi à jouer aussi bien que l’une ou l’autre, mais qui fait partie de ces souvenirs auxquels je tiens. Avec bonheur aussi que je vous offre ce menuet en images et en musique, un extrait du film Moonlight Sonata (1937).

26 décembre 2008

Hier, à la même heure

Filed under: Images indélébiles,Signé Lali — Lali @ 17:00

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Je me régalais les yeux… et j’étrennais mon cadeau de Noël…

24 décembre 2008

La chanson de Bing Crosby

Filed under: Couleurs et textures,Images indélébiles — Lali @ 22:18

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Elle caressait les touches du piano, elle lisait à haute voix pour ses enfants qui attendaient le père Noël. Le plus souvent, elle était à la fenêtre à surveiller la rue, anxieuse s’il neigeait. Une horloge ponctuait les quarts d’heure. Les pharmacies fermaient à onze heures la veille de Noël à l’époque où Marthe chantonnait I’ll be home for Christmas.

Ses filles et elle s’asseyaient à tour du rôle sur le banc du piano. Ou elles lisaient. Le plus souvent, elles étaient toutes trois le nez collé à la fenêtre. Elle guettait les voitures dès le bout de la rue. Les pharmacies fermaient à dix heures à l’époque où Michelle chantait ce que sa mère chantait trente ans plus tôt.

Et même si je n’attends personne, le nez collé à la fenêtre ou plongée dans un livre, je chantonne aussi la chanson de Bing Crosby.

*sur une toile de Poul S. Nielsen

15 juillet 2008

Le hamac de Sonia

Filed under: Couleurs et textures,Images indélébiles — Lali @ 11:34

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En regardant cette scène, je ne peux m’empêcher de penser à Sonia, ma sœur adoptive, qui possédait le sens du bonheur et du bien-être comme peu d’entre nous n’en auront jamais. Si bien qu’elle avait installé un hamac dans son studio face au parc La Fontaine. Si, si. Pas un minuscule hamac, un vrai de vrai. Presque comme celui de la lectrice d’Emanuel Phillips Fox.

Je ne sais pas ce qu’il est devenu au fil de ses déménagements. Mais je croirais qu’il n’est pas loin. Probablement dans la pièce qui lui sert de bureau dans le XVe arrondissement. Prêt à être déployé…

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