Lali

30 janvier 2006

Prendre le thé avec Sonia

Filed under: Images indélébiles — Lali @ 19:48

thé

Chaque fois que je me fais du thé, c’est à Sonia que je pense. Et à ce soir de septembre 1985 où je suis allée la cueillir à la gare centrale en sortant du boulot.
Je vois encore sa jupe rose et un tas de sacs à ses pieds. C’était hier, c’était il y a vingt ans. Notre première tasse de thé, prélude à combien d’autres, je ne les ai pas comptées. Chaque fois pour suspendre le temps, pour nous raconter, pour partager.

Sonia débarquait à Montréal. La petite Parisienne, envoyée par Olivier, que nous avons si bien parrainée qu’elle appelle mes parents ses parents adoptifs, sera restée cinq ans parmi nous. Bien plus longtemps que le temps de sa maîtrise.

Et le thé me fera toujours penser à elle. À ce premier soir. Aux autres, rue Saint-Hubert, dans l’appartement-cagibi qu’on avait trouvé ensemble, où le balcon servait de frigo et deux plaques chauffantes de camping à la cuisine. À ceux chez moi, boulevard Saint-Joseph, appartement que nous avions aussi trouvé ensemble. Et puis aux fêtes, sur Parc La Fontaine, puis bien après, rue de l’Esplanade. Aux réunions de famille qu’elle n’a jamais manquées. Quand on parlait de Philippe et de François, on disait « nos » cousins.

Une telle complicité, ça ne se trouve pas souvent. Et je me demande si ce n’est pas la seule personne chez qui, en dehors de mes parents, je pouvais débarquer à n’importe quelle heure, sept heures du matin comme minuit. Chez So, il n’y avait pas d’heure, mais il y avait du thé. Comme il y en avait aussi chez Jasmine, sa sœur, à Boulogne-Billancourt, où je me suis arrêtée bien souvent.

So m’a appris beaucoup. Plus qu’elle ne peut l’imaginer. Qu’on peut vivre n’importe où; qu’il suffit de peu si on a du thé et des pâtes; que tous les jours sont des non anniversaires dignes d’être soulignés, voire même fêtés avec éclat; que la distance n’altère pas les liens quand ce sont ceux du cœur.

Je vois dans ma tasse un pique-nique sous la pluie au Parc La Fontaine, une cabane à sucre, son couscous moitié algérien moitié breton, le meilleure de tous parce que celui des siens. Je vois ses yeux qui pétillent et son amour pour la vie. Oui, tout ça dans ma tasse de thé.

Je nous vois aussi assises dans le gazon, juin 2005, à regarder l’éclairage de la tour Eiffel, à raconter les bouts d’histoire qui manquent. Je vois aussi Sonia arriver en retard au mariage de ma sœur, les fêtes chez Monique, une autre exilée, qui aura droit à sa page, et toutes ces images, ce sont celles du bonheur.

Et pourtant, nous aurons eu des moments de tristesse l’une comme l’autre, des déceptions et des désillusions. Mais ce soir, les moments heureux prennent toute la place. Comme ça devrait toujours être. Ce soir, le thé goûte les souvenirs et aussi tout ce qui s’inscrira car, je le sais, Sonia ne sortira jamais de ma vie. Il y a encore tellement de pages à écrire.

17 janvier 2006

Petite thérapie pour se réchauffer

Filed under: Images indélébiles — Lali @ 9:38

clegg

Quand il fait très froid, comme aujourd’hui, je cherche tout ce qui pourra me réchauffer… en plus d’un bol de café et d’un pull bien chaud. Ma quête n’a pas été bien longue. Un souvenir a surgi, il n’en fallait pas plus.

Été 1988, une chaleur à tout casser, la rue Sainte-Catherine est fermée à cause du Festival de jazz. Et avec Sonia qui est rentrée à Paris après quelques années ici, Pascal et Marie-Josée qui m’ont fait depuis le plus beau de tous les cadeaux en me donnant une filleule, Ève, je dansais dans la rue sous les rythmes endiablés de Johnny Clegg et Savuka.

C’est une des belles images de chaleur de ma vie. Chaleur à tous les niveaux, puisqu’il faisait très chaud même en soirée. Chaleur de cette musique d’Afrique du Sud qui a réuni les amoureux de la musique. Chaleur, surtout, de l’amitié, la plus importante, non pas la seule qui vaille la peine, mais bien celle qui rend ce souvenir aussi important.

Le corps et le cœur se trouvent du coup réchauffés quand un tel souvenir remonte à la surface. Et soudain, je ne suis plus seule, je ne grelotte plus. Il y a la musique et ceux que j’aime. Et mes mots pour le dire.

Il faisait chaud ce jour-là. Comme il fait chaud en moi malgré les vingt degrés sous zéro dehors, qui ne m’empêcheront pas d’aller déjeuner avec France tout à l’heure.

Le soleil est là. Vif, lumineux. Il va illuminer ma journée déjà marquée par Johnny Clegg, Sonia, Pascal et Marie-Josée.

7 janvier 2006

Rechanter Santing avec Annemarieke

Filed under: Images indélébiles — Lali @ 21:44

santing

il y aura toujours Haarlem
dans mes souvenirs zigzag
la pièce bleue et le chat qui y dort
le thé au pamplemousse
et la voix de Mathilde Santing
il y aura toujours Haarlem…
loin de mes jours à contre-courant
pour mieux me perdre et me trouver
à l’idée d’un printemps sans fin
dans l’improbabilité des espoirs roses
de l’encre au bout de mes doigts

(Lali, Haarlem, avril 1985)

Il est des moments incomparables, et s’ils font notre quotidien pendant quelque temps, ils sont d’autant plus précieux. Et chaque minute avec Annemarieke, chez elle, en 1985, puis chez moi en 1988, a été heureuse et complice. La vie ne nous a pas réunies depuis, elle longtemps au Zimbabwe par la suite, mais nous nous retrouverons. Berkenstraat, Haarlem, dans la maison qui était celle de son grand-père, une maison dédiée à la musique avec le piano et le violoncelle d’Annick. Porte-t-elle encore ce surnom que je lui avais trouvé et qu’elle avait adopté d’emblée ? Simone et Suzanne sont-elles aussi blondes et vives qu’elle ? Sont-elles musiciennes ? Aiment-elles les livres comme celle qui m’avait découvrir Harry Mulish ?

Annick écoute-t-elle encore ses 33 tours de Mathilde Santing comme je vais le refaire bientôt, car je vais m’occuper de remettre ma table tournante en état. Et je chanterai à nouveau « Behind a painted smile » et « I’ve grown accustomed to her face ». Et quand ce sera fait, une lettre partira pour Haarlem, la ville de Frans Haals. Et je renouerai avec Annick; les Pays-Bas et la Belgique, c’est limitrophe. Et j’emmènerai Nath avec moi voir Annick. De canaux en canaux, nous visiterons après ceux de Bruges ceux d’Amsterdam.

Bien sûr, me voilà en train de fomenter un nouveau rêve.
Rien de meilleur pour passer à travers les décombres. Il faut voir loin, renouer avec le passé, et chanter. Et surtout se laisser emporter par nos rêves.

3 janvier 2006

Montand en tête

Filed under: Images indélébiles — Lali @ 11:21

montand

Je me suis levée avec du Montand dans la tête. C’est comme ça. Je ne cherche pas la raison, sinon je risque d’y passer la journée. Il y a sûrement un lien qui mène à un autre et à un autre. Si je voulais, je finirais bien par trouver, mais pas envie de me casser la tête. J’ai Montand en tête et voilà.

Montand et ses pas de danse sur la scène du Théâtre Saint-Denis, le 28 septembre 1982. Montand et Le télégramme, avec la voix de Simone Signoret sur bande. Et La bicyclette, la préférée de Paul, qui la chantonnait à côté de moi. Et Les feuilles mortes et Barbara. Et toutes celles qui rappellent Paris, si présentes dans son répertoire. Et son humour. Et ses clins d’œil.

À l’instar de Patricia Lavila qui chantait Je n’ai jamais vu Jacques Brel chanter, chanson introuvable que je n’ai pas entendue depuis des lunes, je n’ai pas vu Jacques Brel chanter non plus. Mais j’ai vu Montand. Et il a su m’émouvoir et me transporter à un point tel que je suis sortie de ce spectacle dans un état second. Heureusement que le bras de Paul m’a retenue, je traversais la chaussée sans regarder: je n’étais pas là. Mais ailleurs. Dans une chanson ou dans une autre.

Et je chantonne À Paris tout en me préparant à sortir prendre un café.
Il suffit d’une image et d’un souvenir bien précis pour parfois sourire et faire d’une journée ordinaire au préalable une journée éblouissante et heureuse.
Montand va me la faire formidable, je le sens.

29 décembre 2005

Tremblements intérieurs

Filed under: Images indélébiles — Lali @ 6:45

queenmary

Le Queen Mary est un hôtel
Au large de Beverly Hell

chantait Peyrac, dans So far away from L.A.

Personne ne m’aura donné davantage le goût de la Californie que lui. Lui qui l’a aimée, lui qui y a vécu, lui qui a été déçu par elle. Lui qui l’a tant chantée. Lui qui m’a attirée là-bas en 1979.

Voir la Californie à 17 ans, c’est entrer dans un monde, car rien ne ressemble à la Californie. Un microcosme à elle toute seule. Où le non conformisme de San Francisco côtoie le tape à l’œil de L.A. Où les plages des beach boys défilent, alors que dans les banlieues avoisinantes, on parque les pauvres. Où la gastronomie existe même si elle côtoie le fast food à tous les coins de rues. Où on vit avec la crainte perpétuelle des tremblements de terre.

C’est d’ailleurs sur le Queen Mary que j’ai vécu mon premier tremblement de terre. Pas un gros, bien entendu. Mais un qui donnait l’impression que le bateau-hôtel pourtant bien amarré allait prendre le large dans la minute. Curieuse impression que ce roulis. Surtout quand on n’a pas pied à terre.

Pourquoi ce souvenir plutôt qu’un autre ce matin, à l’heure du café ? Est-ce l’arrivée prochaine de la nouvelle année qui me fait constater tous ces tremblements intérieurs de celle qui se termine ? Comment savoir ? Et pourtant, quelque chose se dérobe sous mes pas, comme chaque fois que je tourne les pages d’une année. Depuis toujours.

Les dernières heures d’une année font ressurgir des pans entiers de celle qui s’éteint, ouvrent les portes de celle à venir en se demandant ce qu’elle sera.

Je suis un peu à l’image de ce Queen Mary un après-midi de juin 1979. Amarrée solidement, mais prête à prendre la route au moindre tremblement.
Que sera 2006? J’ai encore quelques heures pour faire le tour de 2005, rêver l’année à venir et envoyer mes vœux. Je sais déjà une chose. 2006 me fera à nouveau traverser l’océan. C’est peut-être la seule chose que je sache, d’ailleurs.

15 décembre 2005

Truffaut, l’homme qui aimait les femmes

Filed under: Images indélébiles — Lali @ 23:51

hommequi

Chacun des films de Truffaut m’a marquée à divers titres et pour différentes raisons. Dans chacun, plus que l’anecdote, voire les personnages, c’est le regard du cinéaste qui m’a touchée, émue, bouleversée. Qu’il traite de l’enfance, dans L’argent de poche, de relations amoureuses, dans Domicile conjugal ou Jules et Jim, de septième art, dans La nuit américaine, ou de passion dans La femme d’à côté ou L’histoire d’Adèle H., c’est le regard de Truffaut qui me fascine.

Il possédait cette intelligence du cœur qui laisse de la place à ceux qui visionnent ses films. Des éléments tus, des silences, de l’espace. Et une histoire, et des dialogues, et des moments, des scènes.

Dans L’homme qui aimait les femmes, avec Charles Denner criant de vérité, il livre une partie de lui-même, je crois, car il lui fallait beaucoup aimer les femmes pour leur donner de si beaux rôles. Les Jeanne Moreau, Catherine Deneuve, Isabelle Adjani, Fanny Ardant et autres ont défilé. Chacune brillante. Et lui les laissait vivre, entrer dans le personnage, donnant quelques pistes.

Autant les actrices ont passé dans ses films, autant les femmes ont passé dans la vie du héros incarné par Denner. Si bien que, le jour de ses funérailles, il n’y a que des femmes au cimetière.

J’imagine bien quelques hommes qui sont passés dans ma vie dans une telle scène. Non pas celui avec qui j’ai vécu, qui était en rogne contre les femmes en général et ne les aimait pas, mais d’autres. L’homme de mes vingt ans qui sait encore trouver les mots pour me faire rougir. D’autres qui m’ont désirée à des années d’écart, d’autres pour qui je suis restée un rêve, d’autres que j’ai inspirés.

Je préfère les hommes qui aiment les femmes. Je préfère ceux qui apprécient leur intelligence. Je préfère ceux qui savent les mots pour les séduire. Et maintenant, jusqu’à quel point suis-je une femme qui aime les hommes? Ou alors une femme qui aime les hommes qui aiment les femmes?
Voilà la question.

12 décembre 2005

Loulou forever

Filed under: Images indélébiles — Lali @ 21:32

lb2

Conservatoire d’art cinématrophique, Université Concordia, automne 1985, festival Louise Brooks.
Le classique Loulou de Pabst (1929), pour la énième fois, et d’autres films, moins importants dans lesquels elle a tenu de petits rôles, comme A girl in every port.

Mais surtout ce vieux monsieur venu nous parler d’elle, décédée au mois d’août précédent, qu’il a connue à l’aube de ses 20 ans, alors que l’ex-danseuse et ex-star du cinéma muet habitait le même immeuble que lui à New York. C’était l’époque où elle exerçait divers métiers, en radio et en publicité. C’était l’époque d’avant Rochester où elle a fini sa vie, loin de tous, dans sa solitude choisie, après avoir écrit sur le cinéma.

Le vieil homme avait les larmes aux yeux quand il parlait de Louise Brooks. Il avait sûrement aimé en secret cette femme de quinze ans son aînée. Elle avait été sa muse, son inspiration. Il n’a pas eu à le dire, car rarement ai-je vu des épaules affaissées se relever autant, exceptionnellement ai-je vu des yeux teintés de gris devenir aussi bleus.
La passion animait le vieil homme.
Visiblement, il était perdu sans celle qui avait illuminé sa vie.

La projection terminée, alors qu’il ouvrait son parapluie, livré à lui-même, je suis allée vers lui. « Thank you » ont été les seuls mots que j’ai pu lui dire. Il n’en fallait pas plus, je l’ai vu dans son regard.

Louise Brooks, la brillante interprète de Loulou, serait à jamais une inspiration pour lui. Comme elle l’est pour moi depuis vingt ans, alors que se tisse un roman autour d’elle que je ne parviens pas à terminer. Et qui restera peut-être inachevé, je ne sais pas.

Je sais d’elle tout ce que j’ai lu au fil des ans. Son non-conformisme, son esprit libertaire, son indépendance, sa fidélité envers ses amis. Je sais d’elle sa passion pour les mots et pour la vie.

Louise Brooks n’est pas une étoile filante, mais une de celles qui brillent dans mon firmament.

10 décembre 2005

Peyrac, trente ans et des poussières

Filed under: Images indélébiles — Lali @ 11:20

peyrac

Je me rappelle de cette minute, comme si c’était hier. Et pourtant, trente ans ont passé depuis cet après-midi d’août. Francine Marchand animait « Les samedis de Léopoldine » à CFGL, j’avais 14 ans, et j’écrivais des poèmes.
C’était l’époque des 33 tours et ce jour-là, la découverte de Nicolas Peyrac avec So far away from L.A.
Coup de cœur. Pas que pour moi, mais pour l’animatrice qui nous repasse tout de suite la chanson tant elle aussi a aimé.

Le lundi, je partais en quête de l’album. De nombreux ont suivi. Je les ai encore tous. Et les cassettes, puis les CD. Il ne me manque aucun titre de Peyrac.

Depuis cette minute où il est entré dans ma vie, il ne m’a plus quittée. Ses mots, sa musique, son engagement, tout a fait qu’il ne pouvait que rester présent, et moi fidèle. Au fil des ans, quelques photos de scène lors de spectacles, des rencontres brèves mais toujours empreintes de partage, d’attentions, de pure amitié.

Et en 1994, un roman, Qu’importe le boulevard où tu m’attends.Titre tiré d’une de ses chansons.
Un beau roman. Et aussi l’occasion pour moi d’une rencontre télévisuelle entre Nicolas et moi.
Je le vois encore assis sur le sofa, à Montréal où il a élu domicile, les yeux qui brillent, parce que celle qui lui pose des questions n’est pas une étrangère, plus qu’une fan, et qu’elle a lu le livre, qu’elle connaît toutes ses chansons par cœur. Et que ce moment de partage est tout simplement beau.

Deuxième grande minute. Pour clôturer l’entretien, Nicolas sort sa guitare et chante pour moi seule.

Depuis trente ans, Nicolas fait partie de ma vie. Je retourne à ses chansons comme je retourne aux nouvelles de Sternberg. J’écoute Nicolas et j’ai 15 ans, 20 ans, 30 ans. Il est dans ma vie depuis si longtemps lui qui a chanté:

Tu rêvais de mappemonde
De voyage autour du monde
De quelques temples mayas
Qui n’attendraient plus que toi
Tu rêvais de vivre un jour
Un peu comme un grand amour
T’emportant loin des solitudes

4 décembre 2005

Gand… sans jamais y être allée

Filed under: Images indélébiles — Lali @ 11:10

benvenuta

Vingt-deux après avoir vu ce film, sans occasion de le revoir, je conserve de Benvenuta d’André Delvaux, l’émotion intense des confidences, de la passion et de Gand comme toile de fond.

Jeu de la vérité entre un cinéaste et une romancière, le film va au delà de l’anecdote.
Il y a eu roman, mais jusqu’où le roman colle-t-il à la vie de celle qui l’a écrit ? Où a-t-elle puisé son inspiration ? Quelle part d’elle-même a-t-elle mise dans l’histoire de Benvenuta et de Livio ?
C’est ce que le cinéaste-enquêteur tente de percer, lui qui veut adapter cette histoire.

Tandis que se dévoile l’histoire d’une passion écrite et vécue par la romancière, se tisse aussi entre le cinéaste et la femme de lettres une complicité, voire même un jeu de séduction troublant.

Encore aujourd’hui, j’ai en tête deux images quand je pense à ce film.
Françoise Fabian, qui incarne l’écrivaine, marchant aux côtés de Matthieu Carrière, dans le rôle du cinéaste, dans les rues de Gand.
Et Vittorio Gassman (Livio) débarrassant Benvenuta (Fanny Ardant) de sa jupe avec une dextérité qu’on ne voit sûrement qu’au cinéma.

Me faudrait-il relire le roman de Suzanne Lilar qui a inspiré le film ? Devrais-je revoir Benvenuta pour savoir si les mêmes images s’inscriraient à nouveau, aussi fortes que celles que je conserve ?
Des deux femmes, à laquelle m’identifierais-je davantage aujourd’hui ? Ou si, comme à l’époque, je serais toujours un amalgame des deux ?

Nous faut-il relire certains livres ? Revoir certains films ? Retourner sur des lieux marquants ?
C’est à cela que je pense en ce dimanche matin, le corps à Montréal et la tête à Gand, dans un film.

« Page précédente