Lali

20 janvier 2008

Les petits livres carrés de mon adolescence

mckenna

Y a-t-il encore parmi les lectrices du pays de Lali, certaines qui se souviennent des minuscules romans carrés que nous lisions à l’âge de la lectrice de Kathleen McKenna, dans la collection Mademoiselle Âge Tendre? Ils étaient tout droit issus de la revue du même nom, petite sœur de Salut les copains. Oui, je sais, ça fait un bail tout ça… Trente ans?

Je les avais tous. Comme j’avais aussi une montagne de ces deux revues. Et puis, à vingt ans, grand ménage. Je n’étais plus une adolescente. Je faisais des études littéraires. Pas question que mes amis d’université connaissent mon époque fleur bleue. Et pourtant… Je pouvais passer à quatorze ans de ces romans miniatures (dont certains écrits par Didier Decoin, pas encore lauréat du Goncourt) à Émile Nelligan ou Victor Hugo. Sans problème. Sans cas de conscience, non plus.

On ne peut pas tout conserver, c’est vrai. Et probablement que je n’aurais plus jamais touché aucun de ces romans… Je regrette tout de même de ne pas en avoir gardé un. Juste un, en souvenir de moi…

12 janvier 2008

Souvenir d’un thé en été

Filed under: Couleurs et textures,Images indélébiles — Lali @ 17:25

stubner

C’est l’heure du thé pour la lectrice de Robert Emil Stubner. Les tasses autour de la table semblent indiquer qu’elle ne sera pas seule, ou qu’elle ne l’était pas. La tenue, que le lieu doit être passablement chic même à l’heure du thé.

Et cela me fait sourire car il y a querlque chose dans ce décor qui me rappelle un merveilleux souvenir. On dira que c’était il y a dix ans pour faire un chiffre rond, car je ne suis pas tout à fait certaine de la date. On affirmera que c’était un après-midi d’été, sans se tromper. On dira aussi qu’il y avait autour d’une table des jardins du Ritz deux dames accompagnées de très jeunes demoiselles, qui n’avaient pas vingt ans à elles deux. On dira qu’elles ont toutes bu du thé, certaines avec beaucoup de lait dedans, en mangeant des scones et des muffins. Et qu’il était fort amusant de jouer ainsi aux dames.

La mère des deux demoiselles avait trouvé une sortie à la hauteur de ses filles qui avaient envie de mettre une belle robe. La marraine de l’une d’elles, qu’on appellera Lali, même si à cette époque on l’appelait surtout Christine, a fait de son mieux pour ne pas faire honte à sa filleule. Je crois qu’elle s’est en est bien tirée. Enfin, je crois. Pas de tache sur sa robe, pas de thé renversé sur la nappe… Pour une fois!

27 décembre 2007

Roses d’octobre

Filed under: Images indélébiles,Signé Lali — Lali @ 12:13

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Elles sont là depuis octobre, dans un vase sur la table. Certains diront qu’elles ont séché. Peut-être ont-ils raison. Moi, j’aime penser que la vie a déposé une caresse sur les pétales et que cette caresse a transformé des roses à peine écloses en roses éternelles.

9 décembre 2007

Meuble de rêve

Filed under: Images indélébiles — Lali @ 20:14

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Rien de tel que la toile pour faire des découvertes. Celle-ci, entre autres. Une très jolie publicité invitante annonçant Une table à écrire dans chaque maison. Exactement le genre de meuble dont j’ai toujours rêvé, avec ses petits casiers pour ranger les enveloppes et les feuilles, des tiroirs pour les timbres, l’encre, les attache-feuilles, et bien entendu la tablette qu’on rabat pour faire de l’utilitaire du décoratif. Le rêve!

Je me rappelle ce jour de l’été 1997 où je suis allée aux puces de Saint-Ouen. Il serait trop long – et sûrement fastidieux – de faire la liste de tous les trésors que j’y ai vus. Clavecin, porcelaine de Limoges, premières éditions de certains livres, 78 tours et partitions, pour n’en nommer que quelques-uns. Et un secrétaire à abattant, très semblable à celui qu’on voit ici. Je suis restée à le caresser des yeux avant de l’examiner. Le rêve. Il existe. Je l’ai vu un jour de juillet. Peut-être qu’ailleurs, un jour, il sera à nouveau là, à m’attendre.

2 décembre 2007

Regard amoureux sur Lisbonne

Filed under: Images indélébiles,Signé Armando,Vos traces — Lali @ 7:11

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Début octobre. Lisbonne. La ville natale d’Armando commençait à s’animer alors qu’il la regardait amoureusement par la fenêtre. Cette ville qui ne le quittera jamais et à qui il dédie un magnifique billet sur du bleu dans mes nuages que je vous invite à aller voir et à commenter. Les photos qu’il a réalisées donnent envie de partir là-bas illico. Où est ma valise?

25 septembre 2007

Sans un mot

Filed under: Images indélébiles — Lali @ 7:15

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Et il s’en est allé, dans le silence. Laissant derrière lui des souvenirs. Des gestes. Cette photo qui dit tout. Sans dire tout l’amour qu’il y avait en lui. Sans dire peut-être aussi la tristesse de certains jours.

Je vous laisse parler de Marceau. Si vous en avez envie. Reine, la première, si elle veut, car je sais qu’il a su la toucher. L’émouvoir. Et qu’elle n’est pas la seule.

25 juillet 2007

Sous les arbres

Filed under: Couleurs et textures,Images indélébiles — Lali @ 6:39

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Ça me vient de l’enfance, de cette époque lointaine où un saule occupait presque toute la superficie de terrain. Un petit arbre de rien du tout devenu rapidement un saule magnifique, majestueux, qu’il fallait sans cesse arroser et dont les racines avaient fini pas s’étendre à un point tel qu’il a fallu le couper, puisqu’elles étaient en train de soulever la maison et de sortir de l’asphalte à force de chercher une issue entre les tuyaux.

Les saules pleureurs sont faits pour le bord de l’eau. Plantés ailleurs, ils cherchent une source où s’abreuver. Je l’ai compris le jour où son feuillage et l’ombre qu’il procurait à mes séances de lecture en sa compagnie ont disparu de mon quotidien. Et que je lise sous le marronnier de la cour de mes parents ou sous les arbres d’un parc, comme la lectrice de Michael Koch, ce sera toujours le saule de mon enfance qui m’aura fait aimer les arbres et leur côté protecteur.

1 juin 2007

D comme Dewaere

Filed under: Images indélébiles — Lali @ 21:06

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Parce que quelqu’un me parlait il y a quelques jours de Patrick Dewaere alors qu’il venait de s’offrir le DVD Un mauvais fils de Claude Sautet – qui fut un des plus grands rôles de l’acteur – et parce que j’avais depuis des mois envie de parler de lui, ce sera aujourd’hui. Peut-être bien parce qu’à Cannes, on a rendu hommage à Romy Schneider qui quittait la scène il y a 25 ans, la même année et de la même manière que Patrick Dewaere de qui on aurait pu aussi rappeler le souvenir. Et qu’on a tu.

Celui dont le dernier film, Paradis pour tous, sorti sur les écrans quelques semaines après son suicide, était en cet été 1982 et sans le savoir une source d’inspiration… Stéphane et moi avions 20 ans. Il aimait Adjani, j’aimais Dewaere, nous allions leur écrire un scénario. Oui, nous avions 20 ans. Car ce n’est qu’à 20 ans qu’on peut croire que des projets aussi ambitieux peuvent se concrétiser. Après, on se rend compte que les choses ne se passent pas vraiment comme ça.

Mais cet été de 1982, avant le fatidique jour de juillet, nous concoctions pour le pianiste de Beau-père, pour le héros romantique de F comme Fairbanks, pour le rêveur de Biarritz de L’hôtel des Amériques, pour le paumé de Psy, un film avec Isabelle Adjani.

Nous avions vu presque tous les films, étudié la voix, les gestes. On l’imaginait dans un rôle tout simple mais plein d’émotion. Un peu comme celle que recèle Un mauvais fils. Une émotion intense. De celles dont était capable ce grand acteur. Oui, je dis grand. Car il l’était. Même s’il nous a quittés trop tôt pour nous montrer la vraie mesure de son talent.

Il est des acteurs qui passent dans le ciel cinématographique comme des étoiles filantes. Il fut une de ces étoiles. De celles qui filent sans qu’on ait le temps de faire un vœu. Peut-être est-ce pour cette raison que certains l’ont oublié.

Mais au royaume des cinéphiles, Patrick Dewaere vit toujours. Demandez à ceux qui ne l’ont pas oublié.

6 mai 2007

Fanfreluche va raconter…

Filed under: Images indélébiles — Lali @ 2:40

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Nous avons parlé de Fanfreluche à table, hier. Fanfreluche, la conteuse d’histoires de notre enfance, celle qui s’immisçait dans les contes de fées pour notre plus grand plaisir. Et nos yeux brillaient comme ils brillaient sûrement autrefois quand nous nous précipitions pour voir comment notre poupée préférée allait encore se mettre dans le pétrin pour aller changer le cours de l’histoire ou sauver un personnage en détresse. Je vois encore le grand livre dans lequel elle entrait en guise de transition entre la réalité – Fanfreluche lisant le conte – et la fiction – Fanfreluche devenant un nouveau personnage du conte.

« Fanfreluche va raconter un beau conte pour vous amuser… » C’est par ces mots chantés qu’elle entrait dans notre monde télévisuel tous les mercredis. Or, l’émission n’a été en ondes que de 1968 à 1971, même si le personnage en soi avait été créé dans le cadre de La boîte à surprises. Comment donc avons-nous pu en conserver un souvenir aussi vif ?

Un souvenir si vif, si fabuleux, que le jour où son interprète, Kim Yaroshevskaya, a téléphoné à la librairie – encore un souvenir de ma vie de libraire -, j’ai failli l’appeler Fanfreluche en reconnaissant sa voix au bout du fil! Le Je vous le mets de côté, Madame Yaroshevskaya l’a émue. Elle n’avait pas dit qui elle était. Mais on n’oublie pas la voix qui a fait les beaux jours de notre jeunesse. On n’oublie pas Fanfreluche. C’est ce que je lui ai dit.

17 mars 2007

La visite à l’observatoire

Filed under: Images indélébiles — Lali @ 13:56

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Il y a cinq semaines, j’ai vu Saturne. Non, pas à la télé, ni dans un magazine. J’ai vu Saturne, de mes yeux vu. Bien entendu, pas à l’œil nu, mais grâce à un télescope installé à l’OSTI (l’Observatoire Sur le Toit Insensé), en banlieue de Montréal, là où le ciel est clair et où voit les étoiles. J’avoue que je ne suis pas une fan d’astronomie, comme l’est Luc, le grand manitou de l’observatoire et mari de mon amie Marie-Josée, même si je suis souvent dans la lune…

Tout de même, c’est impressionnant de monter au grenier, d’emprunter un escalier étroit qui mène à l’observatoire, de voir ce télescope tout aussi impressionnant, car ce n’est pas tout à fait le genre d’engin que les gens ont habituellement sur leur toit. Un toit qu’on a ouvert, ce qui non plus n’est pas courant.

Et puis, on suit les directives, on laisse l’œil s’habituer à la lentille et tout à coup, Saturne est là, jaune, comme dans les livres, mais c’est dans le ciel que ça se passe. Ça donne une drôle de sensation. Je ne pourrai plus regarder le ciel de la même façon. Saturne est là, je le savais, mais là je le sais davantage.

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