Lali

31 octobre 2006

A time for me à défaut d’A time for us

Filed under: Images indélébiles — Lali @ 23:25

pianokeys

Combien d’heures à caresser les notes, à me battre avec une partition rebelle, en onze ans de leçons de piano ? Combien d’heures à souhaiter la maîtrise d’un prélude de Chopin ou d’une pièce de Bach ? Combien d’heures en gammes et en arpèges pour délier les doigts ? Et combien d’heures à tricher, à chercher les notes d’une mélodie à la radio, à m’attaquer à une chanson de Sanson en chantant, plutôt que d’aller, mesure après mesure, à la conquête d’un Czerny qui n’avait pas toujours l’heur de me plaire ?

Combien d’heures d’amour/haine en compagnie de cet instrument sur lequel je pose toujours les doigts quand je vais chez mes parents ? Il m’aura trahi comme je l’ai trahi, ne tentant pas le meilleur de moi-même à cause d’une trop grande envie de butiner ailleurs que dans le programme imposé. Et si je n’avais pas souvent failli à la tâche des heures de pratique pour rêver sur les mélodies qui m’étaient interdites, aurais-je réussi à tirer le meilleur des pièces ou n’aurais-je jamais franchi que l’étape des balbutiements qui octroie une note correcte afin de passer à de nouvelles obligations ?

Et s’il n’y avait pas eu tous ces examens, ce programme qu’il fallait traverser, mais aussi des pauses pour s’amuser, se détendre, aurais-je vécu avec le piano un amour plus harmonieux ? Je me demande souvent si les méthodes d’aujourd’hui qui allient le ludique à la formation rigoureuse, ne m’auraient pas davantage servie, sans pourtant en connaître la réponse.

Je sais seulement ce désir qui ne m’a pas quitté de caresser les touches, de reprendre cette invention du Bach, ce prélude de Chopin et « A time for us », la chanson-thème de Romeo and Juliet de Zeffirelli composée par Nino Rota. Et je ne sais que ce désir, ce désir d’apprivoiser une fois pour toutes ces mélodies tant de fois entamées mais abandonnées au profit d’autres ou de moments à rêver.

romeo

2 Comments »

  1. Le piano, c’est bien. Mais avec une plume comme la tienne, il faut ecrire des nouvelles, des fables, des romans … et hop il faut sauter le pas !

    Commentaire by Francois — 1 novembre 2006 @ 4:51

  2. Mais je fais cela… aussi !
    Des poèmes dans un recueil collectif ou des revues; une pièce de théâtre écrite et mise en scène; des nouvelles publiées dans des périodiques littéraires ou des collectifs (traduites en espagnol dans le cas des collectifs); deux romans pour les jeunes…
    Le pas est sauté !
    Et toujours ce besoin d’écrire tout le temps, plus fort que tout.

    Commentaire by Lali — 1 novembre 2006 @ 5:25

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