Lali

27 février 2016

24 heures devant vous

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 8:00

RENOIR (Pierre-Auguste) - 52

Voici des jours qu’il examine l’illustration de la semaine. Des jours que son dictionnaire des rimes est posé sur sa table de travail.

Il a encore 24 heures devant lui avant la validation des textes déposés.
Vous aussi, d’ailleurs.

*toile de Pierre-Auguste Renoir

Un commentaire »

  1. Entre deux pages.

    « On est où ici ?» Demande le voyageur l’air un peu perdu.
    « Bah ! … On est Nul-part ! »
    « A bon !… Merci Monsieur ! »
    « Faut pas m’appeler comme ça ! Là je ne sais pas à qui tu parles ! On m’appelle Plume ! »
    « Plume ? Plume !
    J’ai déjà entendu ce nom là me semble t’il ! »
    Marmonne le voyageur en fixant des yeux, l’air interrogateur ce vieux clochard.
    « Cherchez pas, c’est Michaux, oui Michaux, qui m’a envoyé voyager en m’affublant de ce sobriquet !
    Alors comme je ne veux pas avoir d’histoires inutilement et bien je voyage, mais en mes rêves à présent !
    Sans indiscrétion et vous comment on doit vous appeler? »
    « Moi ?… Eh ! … Je ne sais pas ? »
    « Vous n’êtes pas embarrasser par votre nom d’après ce que je comprends !
    Tandis que moi ! … Plume ! Plume ! »
    « Moi je crois que c’est l’Auteur qui m’a mis peut-être par mégarde en ce monde, avant même de m’avoir donné un nom ! » Reprend le voyageur d’un air contrarié.
    « Ah ! Mon brave Monsieur, ne me parlez pas des Auteurs !
    Moi le mien s’est plu à me faire voyager !
    Ouf ! Ici c’est le terminus !
    Et on est Nul-part !
    C’est bien Nul-part !
    Ah, Nul-part ! Ne peut pas faire mieux !
    Mais vous ? Vous étiez peut-être un personnage de roman ? »
    « Aucune idée, c’était je me souviens au début d’une page blanche, je vois encore l’Auteur l’air indécis, comme hésitant, poser sa plume sur la ligne, une goûte d’encre s’est faite, tremblotante, un peu comme effrayée de se trouver là !
    Un mot s’en est extirpé et avec bien du mal d’ailleurs, là tout au début de la ligne ! » Se remémore ce Voyageur, et continuant le regard comme perdu autre part :
    « Puis l’air embarrassé, cet Auteur fixant dans le vague par la fenêtre la Cathédrale de l’autre coté de la Place, enfin au bout d’un moment un deuxième mot s’est posé délicatement celui là, puis trois, puis un flot, une foule de personnages se bousculant en des pages et des pages !
    Moi au milieu de cette multitude, oublié, comme paumé !
    Et moi à présent je suis là, Monsieur ! Comme l’étranger, pas encore de nom, pendant que les lignes s’alignent, les pages se tournent, l’histoire s’envole !
    Et moi alors ?
    Je n’aurais pas le droit de m’y balader aussi en ces pages ?

    Pierre.

    Commentaire by 10Douze27 — 27 février 2016 @ 13:43

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