Parmi mes meilleurs souvenirs de ma vie de libraire, il y a plus d’une vingtaine de 24 décembre. J’ai tellement aimé travailler la veille de Noël, même si cela signifiait que je ne tiendrais pas la route et ne serais pas en mesure de réveillonner tant une journée comme celle-là venait à bout de ce qu’il me restait d’énergie.
Je revois des visages, je pense à l’un ou à l’autre. À ce célibataire sans enfants qui gâtait les enfants de sa famille et de ses collègues. Ce que j’aimais trouver ce qui leur plairait. Je pense aussi à tous ces clients de dernière minute réalisant qu’ils ont oublié quelqu’un. Et aussi à ceux qui passaient juste pour souhaiter un joyeux Noël.
Quand je prendrai ma retraite, j’offrirai mes services gratuitement à une librairie pour retrouver ce plaisir unique de travailler la veille de Noël.
Après quatre semaines de grève, les employés de Postes Canada ont été sommés de retourner au travail. Les négociations reprendront au printemps.
Mais plus question pour moi d’envoyer des cartes de Noël. Il est trop tard pour cela. Ce sera la première fois depuis que j’ai une dizaine d’années que je passe outre cette habitude que j’aimais tant. Peut-être enverrai-je des cartes pour célébrer l’arrivée de 2025. Je ne sais pas.
Je n’ose rien déposer dans une boîte aux lettres pour le moment. Je me demande combien de lettres attendent d’être triées puis livrées. Mais tout de même, j’ai un peu hâte à lundi. Y aura-t-il une carte postale ou deux dans ma boîte aux lettres? Combien de temps me faudra-t-il pour reprendre le fil de mes correspondances interrompues?
Elle souhaitait ce soir terminer le roman entamé il y a quelques jours. Mais la musique l’appelait. Et plus particulièrement cet album qu’elle écoutait inlassablement quand elle était adolescente.
Tout est moche dehors. Il y a du café et des scones sortis du four qui n’attendent que moi. J’aurai peut-être même le temps de lire un peu avant de commencer ma journée de télétravail.
Ce n’est peut-être pas LE bonheur, mais il en a le goût.
Il y a quelque temps que j’ai lu La dame du Ritz, mais j’ai, semble-t-il, oublié de vous parler de ce roman que j’ai tout simplement dévoré.
La
dame du Ritz, c’est Blanche Auzello, l’épouse du directeur du Ritz, à
Paris, un des personnages secondaires et énigmatiques du roman de
Philippe Collin, Le barman du Ritz, que j’ai lu tout récemment.
Blanche, de nom de jeune fille Rubinstein, est née à New York dans une famille juive. Actrice à l’époque du cinéma muet, elle traverse l’océan et s’installe à Paris. C’est là qu’elle fait la connaissance d’un prince égyptien, avec laquelle elle entretiendra des liens intimes une grande partie de sa vie, même après son mariage avec Claude Auzello, lequel est loin d’être un mari fidèle. Mais tous deux semblent très bien vivre cette situation particulière, et là n’est pas le sujet du roman.
C’est son rôle au sein de la Résistance qui est au cœur de ce roman inspiré de faits véridiques. Mais pas que cela. En effet, la vie quotidienne au Ritz occupé par les Allemands a une place tout aussi importante, de même que tout ce qui se rapporte aux faits et gestes de Claude Auzello. La femme du Ritz prend quelques libertés avec l’Histoire, on s’en doute. Mais il le faut si on souhaite écrire un roman d’atmosphère et non un roman uniquement axé sur les faits.
Il est rare que je lise rapidement en ce moment. Or, j’ai lu quasi d’une traite La dame du Ritz. Comme on lit un roman policier. Parce qu’on veut savoir comment tout cela va se terminer. Blanche sera-t-elle arrêtée? Comment réussira-t-elle à s’en sortir? Et son amie Lily?
Qui s’intéresse à cette époque et plus particulièrement à l’Occupation de Paris devrait tout comme moi ne sera pas être en mesure de déposer le roman très longtemps. À chaque fin de chapitre, on a hâte au suivant!
Quand je serai installée dans la maison familiale, donc quand j’aurai fini le tri de ce que je tiens à conserver de celle-ci et de mon appartement, ce qui va prendre des mois, aurai-je envie d’avoir des cactus comme dans mon premier appartement? Ceux de mon bureau n’ont pas survécu à mon absence pendant la pandémie… Mais je n’éloigne pas cette idée de mon esprit!