Qui fréquente le pays de Lali sait combien j’aime les coquelicots. Personne ne sera donc surpris de lire que ce collage sur carte postale me plait énormément!
Pour ce dernier dimanche de novembre, j’ai eu envie de vous emmener dans un endroit où l’on peut boire un bon café, manger des croissants, des macarons et des cupcakes, et où les chats sont bienvenus. Le Coffee Shoppe de l’artiste Eeva Nukinen m’a semblé le lieu parfait pour cela.
C’est donc cette scène que je vous propose de faire vivre en vos mots. À vous de choisir un livre dans la bibliothèque ou de vous laisser inspirer par ce que cette scène évoque. Comme le veut l’habitude, aucun commentaire ne sera validé avant dimanche prochain. Cela vous laisse donc le temps de lire les textes déposés sur la toile de dimanche dernier, de les commenter si vous le souhaitez et d’écrire quelques lignes. C’est avec plaisir que nous vous lirons.
D’ici là, bon dimanche et bonne semaine à tous les envosmotistes et à celles et ceux qui les liront.
À l’heure où de nombreux documents sur papier accumulés au fil des ans se retrouvent dans la déchiqueteuse, parce que désormais inutiles ou parce qu’il ne sert à rien de les conserver plus longtemps, j’ai relu un échange de courriels datant de juillet 2002 dont je ne me souvenais pas et que j’avais pris la peine d’imprimer.
J’avais même oublié certains événements mentionnés dans ces courriels. Oubli volontaire parce qu’ils faisaient trop mal et que je m’applique depuis quelques années à effacer de ma mémoire ce qu’il vaut mieux ne pas retenir? Peut-être. Probablement.
Je ne suis pas fâchée que certains détails de cette vie d’avant soient désormais dans une zone floue dont même les contours se dissipent.
Les courriels imprimés vont donc subir le sort qui a été celui de vieilles factures, de contrats qui datent de Mathusalem, de reçus divers, de lettres d’amis disparus.
Ils ne me manqueront pas. Comment pourrait-il en être autrement, puisque je n’avais quasi aucun souvenir de cet échange?
J’ignore pour quelles raisons j’ai conservé autant de documents qui ne me serviront jamais et pourquoi je n’ai pas pris le temps de les détruire avant récemment. Mais je ne chercherai pas la ou les réponses. Il y a plus intéressant à faire que cela.
Un jour, j’irai voir la bibliothèque du Trinity College, à Dublin. Et je m’arrêterai sûrement dans cette section où les écrits de et sur Isaac Newton sont à l’honneur.
Je ne peux pas passer tout mon temps libre à régler la succession de mon père, à trier ce qui doit être conservé, jeté, donné tant chez moi que chez mes parents en vue de mon éventuel déménagement dans la maison familiale. Je dois prendre du temps pour moi. Pour écrire. Pour écouter de la musique. Pour lire. Pour lire. Pour lire.
La bonne littérature, en même temps qu’elle apaise momentanément l’insatisfaction humaine, l’accroît et, en développant une sensibilité critique non conformiste face à la vie, rend les êtres humains plus aptes au malheur. (Mario Vargas Llosa)
Les livres de Francis Dannemark, disparu trop tôt, alors qu’il avait encore sûrement de nombreux personnages en tête et bien des histoires à raconter, m’ont tous plu dès le premier que j’ai lu.
C’est encore le cas avec Aux anges, qui relate le voyage que font deux amis de longue date qui ne s’étaient pas vus depuis longtemps. Une expédition qui sert à l’un des deux de prétexte, car il doit visiter certains clients, mais qui devient pour les deux l’occasion de parler, d’écouter de la musique, de faire des rencontres en raison d’un problème mécanique, d’aller creuser dans leurs souvenirs et de dépasser la surface des choses.
Aux anges est un beau roman intimiste où il est question d’amitié et d’amour, de la vie comme de la mort, et surtout, de l’espérance qui nous pousse à franchir les frontières pourtant ténues que nous nous imposons, peut-être inutilement. La vie peut être si simple, finalement. C’est ce que nous apprend ce court roman. Un roman où l’optimisme prend la plus grande place en raison des rencontres imprévues, parfois surréalistes, des personnages colorés, des questions qu’ils se posent et que nous nous posons.
Le roman de Francis Dannemark va bien au-delà de la légèreté de la trame de départ. Il pousse à la réflexion, aborde la gravité de certaines situations, voire d’incontournables regrets.
Pourquoi l’amour ne triompherait-il pas? C’est cette option qu’a choisie l’auteur, mais pas du tout ce à quoi l’on s’attendait! Joli coup de théâtre pour ce roman bien ficelé et enthousiasmant!