Tombeau
Je voulais trouver les mots justes. J’aimerais ne pas demeurer silencieuse. Mais je ne parviens pas à exprimer ce que j’ai ressenti à la lecture de Tombeau. Je pressentais que ce serait ainsi, car cela fait des mois que je reporte cette lecture. Je me doutais que ce ne serait pas facile.
La raison est fort simple. Je n’ai toujours pas écrit le texte que je porte en moi depuis le décès de mon ami Normand en août 2022. Des images, des conversations, des souvenirs ne cessent de s’ajouter. J’ignore comment les organiser. Je me demande ce que je dois privilégier. Mais cela viendra. Oui, un jour ou l’autre, quand le moment sera venu.
Pour l’heure, je dirai simplement que le texte de Normand Chaurette m’a émue. Que ce livre hommage à Marie-Claire Blais, et à d’autres écrivaines, dont Monique Bosco, dont nous parlions souvent, est à la fois un poème, un opéra, une danse.
Il contient tant de phrases à retenir qu’il est difficile d’en extraire une seule. Je m’y suis essayée. En vain. Il y en aura deux, puisque l’une est la réponse à une affirmation.
On n’aime jamais trop. Vous êtes morte à présent que le temps en a décidé, et je reste vigilant de mon temps à moi ne comprenant pas pourquoi je suis encore sentimental et heureux dans une soif de vivre qui m’est encore allouée, quand Madame Bosco, Jovette, vous et toutes celles qui m’ont assemblé sont, définitivement, parties, et qui me posent la question à quoi je sers.