Lali

9 août 2020

Un dimanche avec Charles Cros 5

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 10:01
Caresse

Tu m'as pris jeune, simple et beau,
Joyeux de l'aurore nouvelle;
Mais tu m'as montré le tombeau
Et tu m'as mangé la cervelle.

Tu fleurais les meilleurs jasmins,
Les roses jalousaient ta joue;
Avec tes deux petites mains
Tu m'as tout inondé de boue.

Le soleil éclairait mon front,
La lune révélait ta forme;
Et loin des gloires qui seront
Je tombe dans l'abîme énorme.

Enlace-moi bien de tes bras
Que nul ne fasse ta statue
Plus près, charmante! Tu mourras
Car je te tue - et je me tue.


(Charles Cros)

*toile de Ronnie Roberta McCullough (dont toute trace a disparu)

En vos mots 696

Filed under: Couleurs et textures,En vos mots — Lali @ 8:00

Alors que je viens à l’instant de valider les textes déposés sur la scène livresque de dimanche dernier, que je vous invite d’ailleurs à lire et même à commenter si vous en avez envie, il est temps de vous proposer autre chose.

C’est sur une magnifique illustration de Julie Grugeaux (alias Julie de Terssac), que Chantal reconnaîtra puisqu’il s’agit d’une carte postale qu’elle m’a envoyée, que s’est arrêté mon choix.

La suite vous appartient désormais. Choisirez-vous la prose ou la poésie? Vous glisserez-vous dans la scène ou y installerez-vous des personnages? C’est ce que nous saurons dimanche prochain au moment de la validation des textes déposés et pas avant, comme le veut l’habitude.

D’ici là, bon dimanche et bonne semaine à tous!

Un dimanche avec Charles Cros 4

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 6:01
Berceuse 

Il y a une heure bête
Où il faut dormir.
Il y a aussi la fête
Où il faut jouir.

Mais quand tu penches la tête
Avec un soupir
Sur mon cœur, mon cœur s'arrête
Et je vais mourir...

Non ! ravi de tes mensonges,
O fille des loups,
Je m'endors noyé de songes

Entre tes genoux.
Après mon cœur que tu ronges
Que mangerons-nous?


(Charles Cros)

*toile de Shawn Zendts

Un dimanche avec Charles Cros 3

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 4:01
Avenir

Les coquelicots noirs et les bleuets fanés
Dans le foin capiteux qui réjouit l'étable,
La lettre jaunie où mon aïeul respectable
A mon aïeule fit des serments surannés,

La tabatière où mon grand-oncle a mis le nez,
Le trictrac incrusté sur la petite table
Me ravissent. Ainsi dans un temps supputable
Mes vers vous raviront, vous qui n'êtes pas nés.

Or, je suis très vivant. Le vent qui vient m'envoie
Une odeur d'aubépine en fleur et de lilas,
Le bruit de mes baisers couvre le bruit des glas.

Ô lecteurs à venir, qui vivez dans la joie
Des seize ans, des lilas et des premiers baisers,
Vos amours font jouir mes os décomposés.


(Charles Cros)

*toile de September McGee

Un dimanche avec Charles Cros 2

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 2:01
À travers la forêt des spontanéités

À travers la forêt des spontanéités,
Écartant les taillis, courant par les clairières.
Et cherchant dans l'émoi des soifs aventurières
L'oubli des paradis pour un instant quittés,

Inquiète, cheveux flottants, yeux agités,
Vous allez et cueillez des plantes singulières,
Pour parfumer l'air fade et pour cacher les pierres
De la prison terrestre où nous sommes jetés.

Et puis, quand vous avez groupé les fleurs coupées,
Vous vous ressouvenez de l'idéal lointain,
Et leur éclat, devant ce souvenir, s'éteint.

Alors l'ennui vous prend. Vos mains inoccupées
Brisent les pâles fleurs et les jettent au vent.
Et vous recommencez ainsi, le jour suivant.

(Charles Cros)

*toile d’Anatoly Shapovalov

Un dimanche avec Charles Cros 1

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 0:01

Le 9 août 1888 s’éteignait Charles Cros, poète et inventeur. Ce qui m’a donné l’idée de vous proposer une dizaine de ses poèmes, même si au fil des ans, vous avez eu droit à quelques autres.

Et pour débuter, celui-ci, choisi par la lectrice peinte par Catherine Solier :

À ma femme endormie

Tu dors en croyant que mes vers
Vont encombrer tout l'univers
De désastres et d'incendies;
Elles sont si rares pourtant
Mes chansons au soleil couchant
Et mes lointaines mélodies.

Mais si je dérange parfois
La sérénité des cieux froids,
Si des sons d'acier ou de cuivre
Ou d'or, vibrent dans mes chansons,
Pardonne ces hautes façons,
C'est que je me hâte de vivre.

Et puis tu m'aimeras toujours.
Éternelles sont les amours
Dont ma mémoire est le repaire;
Nos enfants seront de fiers gars
Qui répareront les dégâts,
Que dans ta vie a faits leur père.

Ils dorment sans rêver à rien,
Dans le nuage aérien
Des cheveux sur leurs fines têtes;
Et toi, près d'eux, tu dors aussi,
Ayant oublié, le souci
De tout travail, de toutes dettes.

Moi je veille et je fais ces vers
Qui laisseront tout l'univers
Sans désastre et sans incendie;
Et demain, au soleil montant
Tu souriras en écoutant
Cette tranquille mélodie.

8 août 2020

Une lettre de 1907

Filed under: La carte postale du jour — Lali @ 12:00

Me croirez-vous si je vous dis que cette photo prise en 1907 est tout à fait dans mes goûts?

7 août 2020

Tout à fait vrai!

Filed under: La carte postale du jour — Lali @ 12:00

C’est tout à fait vrai, le café me rend heureuse. Surtout le premier bol du matin. Sara, qui m’a envoyé cette carte d’Autriche, l’a deviné.

Ce que mots vous inspirent 2796

Filed under: Ce que mots vous inspirent,Couleurs et textures — Lali @ 8:00

Mieux vaut rester silencieux et passer pour un imbécile que parler et n’en laisser aucun doute. (Abraham Lincoln)

*toile de Rita Haan (dont on ne trouve aucune trace)

6 août 2020

Schweppes!

Filed under: La carte postale du jour — Lali @ 12:00

Une publicité d’une autre époque, comme je les aime tant!

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