La baie de Dovercourt

J’ai un gros faible pour les affiches de voyage d’une autre époque, et celle-ci faisant la promotion de la baie de Dovercourt est particulièrement belle, non?

J’ai un gros faible pour les affiches de voyage d’une autre époque, et celle-ci faisant la promotion de la baie de Dovercourt est particulièrement belle, non?

Mon passe-temps favori, c’est laisser passer le temps, avoir du temps, prendre son temps, perdre son temps, vivre à contretemps. (Françoise Sagan)
*toile de Fernand Toussaint

Dès que j’ai eu terminé la lecture de la quatrième de couverture de Wakolda lors de la récente vente d’élagage annuelle des bibliothèques de Montréal, j’ai tout de suite ajouté à ma pile de livres sélectionnés celui-ci. Sans aucune hésitation. En sachant qu’il s’agissait là d’un véritable roman, ce qui n’est pas le cas de La disparition de Josef Mengele.
Et j’ai dévoré ce roman autour du médecin allemand, qui se déroule à l’époque de son passage en Patagonie. Malgré la folie de cet homme. Malgré le côté horrible de sa passion pour la gémellité et les êtres parfaits. Malgré la fascination de Lilith, une fillette trop petite pour son âge, pour cet être néfaste. Oui, malgré tout cela.
Parce qu’il s’agit là d’un roman (et non pas d’une biographie romancée) mettant en scène un personnage qui n’est pas qu’un personnage, mais un homme qui commit l’irréparable au nom de la science et dont l’histoire n’est plus à raconter, Wakolda ne peut laisser quiconque indifférent. Probablement parce que tout y est plausible.
Or, j’ignorais tout de ce livre ce jour de mai où il s’est trouvé sur une des tables de vente. Je ne savais pas qu’un film avait été tourné à partir de celui-ci, pas plus que ce livre avait grandement médiatisé.
Je n’ai pas regretté mon achat impulsif tant ce livre m’a absorbée. Lucia Penzo est une telle raconteuse que j’ai lu le livre en quelques heures, tremblant pour la petite Lilith, me demandant quel sort allait lui réserver le monstre d’Auschwitz. Et en me demandant jusqu’où pouvait encore aller Josef Mengele.
Un roman brillant, troublant, qui vous rendra peut-être mal à l’aise, mais que vous ne pourrez déposer.

J’ignore d’où me me vient mon amour pour les portes. Cette carte postale me montrant celles de Riga a donc tout pour me plaire.

S’il y avait une seule vérité, on ne pourrait pas faire cent toiles sur le même thème. (Pablo Picasso)
*toile de Pablo Picasso

Avec Tu t’appelais Maria Schneider, la journaliste Vanessa Schneider livre un récit qui va au-delà du sujet abordé par celui-ci, à savoir sa cousine Maria Schneider, qui s’est éteinte en 2011 après une vie en dents de scie, sans avoir trouvé le bonheur ou une certaine paix avec elle-même, malgré la stabilité d’un amour qui s’est échelonné sur de nombreuses années.
Mais c’est le livre qu’elles auraient voulu écrire ensemble, affirme l’auteure, qui a choisi de ne pas faire les coins ronds, de ne pas enjoliver les personnages qui sont les membres de sa propre famille et de ne pas faire de Maria une sainte.
Cela nous donne un récit composé d’épisodes, plus qu’un suite chronologique des événements, ce qui n’est pas pour me déplaire. J’aime parfois me perdre dans le dédale des images qui surgissent, comme se plait à le faire Vanessa Schneider dans ce portrait de famille hors de l’ordinaire, un peu hippie, et surtout non conventionnelle, au sein de laquelle Maria a toujours trouvé refuge.
D’aucuns pourraient trouver que le récit va trop loin, que Vanessa Schneider verse dans le trop plein de détails, mais je pense qu’il lui était impossible de faire autrement, que la nécessité de dresser le véritable portrait de sa cousine était plus forte que tout. Alors, oui, Tu t’appelais Maria Schneider ne fait pas l’éloge de cet oiseau blessé qui a choisi de se détruire lui-même. Pas plus qu’il ne pardonne les chutes et rechutes de celle qui ne parvint pas à venir à bout de ses démons.
Vanessa Schneider a choisi le chemin de la vérité. Sans l’embellir. Mais avec beaucoup de tendresse pour celle qu’elle aurait voulu voir heureuse et sobre, et de laquelle elle aurait voulu être plus proche, malgré la différence d’âge entre elles.
Mais Maria a bousillé les cartes. Et le film de Bertolucci qui fit scandale n’est pas la seule raison de sa descente aux enfers, même s’il y a grandement contribué. La propre enfance de Maria, ses liens avec sa mère et le fait d’être la fille illégitime de Daniel Gélin l’avaient déjà fragilisée.
Tu t’appelais Maria Schneider est un livre vrai, sans pudeur inutile, et c’est là toute sa force.

Lors de leur récent voyage en Croatie, mes amis Pascal et Marie-Josée ont eu l’occasion de visiter le Musée croate d’art naïf de Zagreb, où ils ont notamment vu cette huile sur verre de l’artiste Ivan Generalic, intitulée Inondation.

Ce qu’on cherche est souvent beaucoup plus près de nous que ce qu’on croit. (Solène Bakowski)
*toile de John Melhuish Strudwick

Je fais l’effort de quitter ma bulle chaque jour. Car je sais que je la retrouverai dès ma journée de travail terminée, dès qu’une sortie prend fin, dès que je mets la clé dans la serrure.
Ce n’est pas parce que je n’aime pas vivre hors de ma bulle, loin de là. J’apprécie chacune des minutes à discuter, à partager un repas, à découvrir un lieu, à m’étonner. Mais j’aime tout autant, ces moments où je suis seule, avec mes livres et mes cartes postales. À communiquer à distance, au moyen de celles-ci, par courriel, ou en préparant des billets pour le pays de Lali.
Ma bulle m’est vitale. Et je ne serais pas surprise de lire que la vôtre vous est tout aussi essentielle.
*toile d’Alfred Stevens

En 1917, il vous aurait fallu une tenue de la compagnie Horrocks Ibbotson pour être à la page pour aller pêcher, alors qu’en 1923, les knickers de la compagnie Paul Jones se devaient de faire partie de votre garde-robe.

Petit plaisir de voir ces cartes publicitaires réimprimées et de les partager avec vous. Personnellement, je craque pour les chapeaux.