par quel bout commencer dire
ne pas dire cette chose là
– ne pas la dire ce serait un bout –
mais dire cette chose pourtant
le geste lent trancher par le milieu
dans le vif du ventre en extirper cette chose
qui ne demande qu’à
ne demande rien
qu’à premdre forme
Rodrigue Lavallé, Hors soi, penché
*choix de la lectrice d’Evgeniy Monahov
(photo de Martin Rak)
Il me semble qu’il y a longtemps que je ne vous ai offert des tulipes. En voici donc, tout droit arrivées de la République tchèque, envoyées par Eli.
Lumineuses.
or ce temps maillé
quand bien même envers
contre tout ce temps
un simple geste entraînerait
pas même volontaire
un autre puis un autre
la stupeur
d’un mouvement
Rodrigue Lavallé, Hors soi, penché
*choix de la lectrice d’Arnab Mitra (dont toute trace a disparu)
Faire le tour du monde sans sortir de chez soi, voilà un autre des plaisirs liés aux cartes postales. C’est ainsi que, grâce à Dani, je me suis retrouvée à Allerford, dans le Somerset, en Angleterre, devant un magnifique pont de pierre datant du XVe siècle.
Seules les folies entretiennent le goût de vivre. (Françoise Giroud)
*illustration de Jennifer E. Morris
il y a des regards des visages
des regards pleins de visages
contournés déviés
par peur du vide et
ce qu’on y fait
dedans
on
baisse les yeux
englouti par
Rodrigue Lavallé, Hors soi, penché
*choix de la lectrice d’Edith Mitchill Prellwitz
(photo d’Antonio Carrara)
Je ne me ferais pas prier pour prendre le petit-déjeuner avec Sylviane, comme elle me le propose par l’entremise de cette carte, si Paris n’était pas si loin!
Les épreuves qui te secouent, signifient que tu es vivant. Un arbre vivant accepte de se faire malmener par le vent, pour éviter que ses branches ne se rompent. Puis un beau jour, ses branches finissent par se couvrir de fleurs. (Kim Dong-Hwa)
*toile de Hugh Newell
Un rêve qui s’arrête
c’est la vie faisant grève
à l’usine du quotidien
Reprends le travail
Rêvons
Azadée Nichapour, Parfois la beauté
*choix de la lectrice d’Irina Sztukowski
C’est à Stade, en Allemagne, que se trouve la librairie Friedrich Schaumburg, qui a ouvert ses portes en 1840. Un endroit de rêve, affirme Heike, qui m’a envoyé cette carte. Je le crois sur parole!