Camera obscura
Entrant dans le noir
l’on trouve le jour
où gît au centre
le plateau d’une terre
ronde et précise
vue d’une proche étoile
par l’œil d’un ange
ou celui d’une mouette
qui pêche en son éternité
cette mer et capte au loin
une musique née de silence
les pages d’une partition
où les notes
se déplacent infimes
et soudain seule frissonne
une soie obscure
Heather Dohollau, Une suite de matins
*choix de la lectrice de Jean-Jacques Mancardi
Il y a 35 ans aujourd’hui, je fêtais la Saint-Jean à La Rochelle avec ma sœur, mais pas juste avec elle.
J’avais retrouvé à l’aéroport Fadi, un vieil ami du cégep, et Alexandre, le frère de celui, avait accepté de troquer son siège pendant le vol afin que Fadi et moi puissions papoter un peu. Nous en avons profité pour faire connaissance avec Alexandra, la voisine de siège de Fadi, qui l’a par la suite promenée dans Paris.
Alexandra et moi nous étions donné rendez-vous le 24 juin devant la Tour de l’Horloge.
Elle est arrivée en bonne compagnie : les fils d’amis de son beau-père, chez qui elle logeait, son voisin Serge, aussi en vacances en France et le compagnon de voyage de celui-ci qui n’était nul autre que Marc, un de mes collègues étudiants du Département d’études françaises.
Petit monde.
Nous avons pris un verre à une terrasse. Discuté. Ri. Marché dans les rues qui restaient animées malgré l’heure tardive. Et jusqu’au port où nous avons regardé les bateaux.
J’avais 20 ans.
Un 24 juin à La Rochelle fait partie de mes beaux souvenirs.
Et cette carte postale dénichée au marché aux puces parmi les perles de ma collection.