Lali

On ne possède pas un chat, c’est lui qui vous possède. (Françoise Giroud)

*illustration de Lee White

Quand votre chien saute sur votre lit, c’est qu’il adore votre compagnie. Quand votre chat saute sur votre lit, c’est qu’il adore votre lit. (Alisha Everett)

*illustration de Nicole Wong

La devise du chat : qu’importe ce que tu as fait essaie toujours de faire croire que c’est la faute du chien. (Jeff Valdez)

*illustration de Frances Yansky

Jeudi, j’ai passé près de trois heures au café Chat L’heureux en compagnie de mon amie Chantal, un lieu où les chats sont chez eux. Ils n’y règnent pas en rois et maîtres, mais ils ont le droit de circuler partout, de sauter sur vous ou sur la table, tant qu’ils ne s’attaquent pas à vos assiettes. Quant à ceux qui viennent y prendre une bouchée, ils ont le droit de les prendre en photo, de les caresser et de jouer avec eux, mais pas de les prendre dans leurs bras ni de les réveiller.

Cette pause m’a fait un tel bien que j’ai eu envie de consacrer ce dimanche aux chats. J’ai donc invité des lecteurs et leurs chats à se joindre à moi afin que nous parlions de ces derniers, en commençant par ceux de l’illustrateur George Ulrich. Parce que, comme l’a si bien dit Albert Schweitzer, Il y a deux moyens d’oublier les tracas de la vie: la musique et les chats.

La nuit,
les étoiles me consentent
un goutte à goutte
au sel de pierre.

Pourtant le matin
passe le gué,
efface l’écart : les années-lumière
où tu m’exiles.

Jeanine Salesse, Le pont de neige

*choix de la lectrice de Wladyslaw Bakalowicz

Je ne vais pas ranger cette carte que m’a fabriquée Astrid avec beaucoup d’amitié, mais la laisser bien en vue pour que je puisse la regarder chaque fois que j’aurai envie de sourire.
Lali s’appelle aussi Christine.

Marchant, soliloquant
relisant mille fois
les blancs d’une lettre
ça fait un poème
qui prend appui
sur les dernières anémones.

Des mots s’inquiètent
du destin de leurs pollens.
De celui de la tendresse
qui attend comme un enfant
qu’on n’est pas venu chercher.

Jeanine Salesse, Le pont de neige

*choix de la lectrice d’Elsa Backlund-Celsing

Certains ne veulent pas regarder derrière et ne s’intéressent qu’à aujourd’hui. J’ai une collègue comme ça. Pour elle, le passé est passé, et elle affirme à qui veut l’entendre qu’elle ne connaît pas ça, la nostalgie.

Or, si j’éprouve de la nostalgie, soit un certain regret pour des choses qui n’existent plus, notamment les 2 CV, comme le savent ceux qui fréquentent le pays de Lali, je ne pense pas vivre dans le passé malgré mon amour pour les cartes postales d’une autre époque.

Notamment celle-ci, du Kon-Tiki, cet endroit qui connut ses heures de gloire entre 1958 et 1981. Mes parents y ont fêté leur cinquième anniversaire de mariage, et mes amies de l’école secondaire m’y ont emmenée pour mes 18 ans afin de déguster un drink à base de jus de fruits et de rhum qui s’appelait le Volcano, si ma mémoire est bonne.

Trouver cette carte postale au hasard de mes promenades a été l’occasion d’en savoir un peu plus sur ce lieu mythique et sur la mode pop-polynésienne de l’époque grâce à cet article que je vous invite à lire. Pour l’anecdote, et pour faire plaisir à mon amie Marie-Anne, j’ai mangé quelques jours avant sa fermeture au désormais disparu Jardin Tiki, qui n’avait de l’original qu’une moitié du nom et une partie des décors. Mais pas, mais pas du tout, le bon goût ni la cuisine raffinée propre à celui qui avait inspiré cette pâle copie.

Je crois que la petite tristesse des choses quotidiennes est quelque chose d’intéressant. (Jirô Taniguchi)

*toile de George Oscar Baker

Quelques mots écoutés font un poème
où l’on garde à jamais
l’eau d’une voix.
On la met au secret
dans une gorge plus profonde
où seul on jouera de ses reflets
jusqu’à y perdre les siens.
Tout peut durer autour.
Dans leur déroute, la tendresse
toujours optimiste figure
l’entremetteuse.

Jeanine Salesse, Le pont de neige

*choix de la lectrice de John Badger Bachelder