De chair et d’air 2
Estérel
Marée rouge tes vagues
suspendues dans le ciel
écarlate s’écartent
tempête pétrifiée
pour nous laisser passer
au milieu de la mer
fouler les pierres bleues
d’une baie de cobalt
éprouver ses assises
de la plante des pieds
plateau continental
assurer notre allure
sur un socle d’azur
conjurer le vertige
falaise horizontale
marcher dans l’insondable
abîme praticable
jusqu’à l’extrémité
du disque minéral
platitude parfaite
orbe de l’horizon
courbe de la planète
immuable en sa course
aux corniches de l’air
où s’accrocher une étoile
établie dans le vide
qui porte l’univers
Michel Collot, De chair et d’air
*choix de la lectrice de Marguerite Dyer