Trouvera-t-il les mots?
Le personnage peint par Henri Fantin-Latour trouvera-t-il les mots pour animer la scène livresque proposée dimanche dernier? C’est ce que nous saurons demain, à la même heure, et pas avant!
Le personnage peint par Henri Fantin-Latour trouvera-t-il les mots pour animer la scène livresque proposée dimanche dernier? C’est ce que nous saurons demain, à la même heure, et pas avant!
Le parfum
Il ressemble à son matin quand les draps hissent le jours
Aux fenêtres et blessent ses paupières eau de peut-être
Ou comme une rosée qui fume sur l’épaule prête au jour
Après les ailes repliées de la nuit vienne le leurre
L’ultime champ de fleurs qui raconte ses rêves couchés
Dans le fond avec le soleil pour timon à toute heure
Il est l’aube du mensonge qui pare la peau sans honte
D’une chasuble invisible comme le chasseur chante avec
L’appeau
Alain Duault, Nudités
*choix de la lectrice d’Henri Matisse
Certaines photographies représentant des livres sont aussi invitantes que certaines paysage. Entre autres celle-ci, envoyée d’Allemagne par Susanne.
Le souvenir est la plus noble des facultés dont peut se prévaloir l’être humain! (Fuyumi Soryo)
*toile de Steve Cavallo
Le dos
Tout s’y lit l’or bleu du désir l’eau qui dort sous
Le sable des caresses attendues le frisson du réveil
Comme une vague ramène le matin sur la peau
On voudrait s’y étendre y mourir à son tour
Et la fine rainure qu’on suit avec le pouce
De la nuque aux reins comme un poème vertébré
Partage l’est du sommeil et l’ouest des plaisirs
Quand il est l’heure de lire le menu de la nuit avec
Les doigts
Alain Duault, Nudités
*choix de la lectrice de James Martin
Astrid et moi nous envoyons l’une l’autre régulièrement des cartes ayant pour thème l’océan et les bateaux. Les coquillages. Enfin, tout ce qui a un lieu avec la mer.
L’une de ses plus récentes trouvailles, laquelle a traversé l’océan sans s’abîmer : une carte en bois.
La lecture n’est pas un acte facile. Elle exige un engagement, de la solitude, de l’attention, de la curiosité, une disposition d’esprit. (Michel Déon)
*toile d’Adriano Cecioni
Les doigts
Qu’ils désignent et son regard court vers ce qu’ils
Jouent sur le piano du jour ce large adagio silencieux
Qu’ils se posent sur son nom ses orages sur sa peau
Qu’ils pointent pour convaincre ou dansent ivres
Sous l’échelle des heures qu’ils recomptent rageurs
Pliés comme des chats qui se prêtent leurs griffes
Qu’ils arpègent son attente usent son dos se nouent ou
Se retournent à la balinaise l’essentiel est la lettre qu’
Ils signent
Alain Duault, Nudités
*choix de la lectrice de Cyril Mann
Ce n’est pas parce que Le jouet brisé est un conte de Noël que je ne peux pas en parler au mois de février, n’est-ce pas? Surtout que je suis totalement incapable d’attendre décembre pour le faire tant j’ai hâte de partager avec vous cet album magnifique, émouvant, tendre et d’une beauté à couper le souffle.
Écrit par Louis Émond et illustré par Jean-Luc Trudel, Le jouet brisé raconte l’histoire d’un homme qui a perdu son travail depuis des mois. Un homme brisé qui survit, mais dont la vie va changer presque malgré lui.
En effet, celui-ci a accepté d’enfiler un costume de père Noël pendant quelques jours afin d’accueillir les enfants dans un magasin. Pas l’emploi du siècle, mais c’est mieux que rien, pense-t-il.
C’est sans compter sur les surprises que la vie nous réserve parfois. Ainsi, cet enfant qui pleure sur son chemin, tenant dans ses mains un tracteur en pièces détachées ou une petite fille en larmes devant les morceaux d’une poupée bien abîmée. Des jouets qu’il réparera le soir pour le bonheur des enfants. De ceux-là et de bien d’autres qui, jour après jour, lui confieront leurs trésors marqués par la vie, auxquelles il redonnera une nouvelle jeunesse. Ce qui le met en retard et provoque la colère de son patron qui finit par le mettre à la porte.
Or, tout est bien qui finit bien. Je n’en dis pas plus, car la fin est aussi émouvante que cette histoire. Prenez le titre en note sans tarder. Noël arrivera plus vite que vous ne le pensez.
Quelle mignonne illustration que celle-ci, envoyée de Biélorussie par Darya! La scène est tirée du livre Pond Hill de Beatrix Potter, illustré par Susan Wheeler.