Ce que mots vous inspirent 1632
Quand votre esprit est étroit, les petites choses vous agitent facilement. Faites de votre esprit un océan, rien ne l’agitera plus. (Lama Yéshé Losal Rimpoché)
*illustration de Sara Burrier
Quand votre esprit est étroit, les petites choses vous agitent facilement. Faites de votre esprit un océan, rien ne l’agitera plus. (Lama Yéshé Losal Rimpoché)
*illustration de Sara Burrier
La photo
Qu’a-t-elle volé de son visage quelle peau
Qui n’en sera plus caressée ce regard arraché à
L’instant vendu à quelle éternité ce geste nu
N’était-ce qu’un jeu ou un aveu le mouvement
Seul eût pu le dire mais là figé comme un amer
Tout en est perdu n’en reste que la trame à peine
Le contour un frisson sans couleur une question
Dont la réponse est déposée ailleurs à qui
La faute
Alain Duault, Nudités
*choix de la lectrice de Sigmund Joseph Menkes
J’aurais tant voulu aimer ce livre. Le titre était si beau, la couverture si attirante. Mais je n’y suis pas parvenue. L’impression de départ de me retrouver dans un roman s’apparentant au film de Bertrand Blier, Trop belle pour toi, ne m’a jamais quittée. Même si Serge n’a rien de Depardieu. Parce que Lucie a quelque chose de Carole Bouquet, et que je ne sais pas si Suzanne a une quelconque ressemblance avec Josiane Balasko.
J’aurais tant voulu aimer ce livre. Mais je n’ai pas cru à cette histoire, ou plutôt à ces histoires. Celle de cette homme, à l’aube de la soixantaine, qui a tout pour être heureux, et qui paraît l’être. Mais qui, au détour de sa route, va croiser une femme qui va changer le cours de sa vie.
Suzanne n’est pourtant ni belle ni jeune. Elle est même banale. Et pourtant, c’est avec elle qu’il ne joue pas. Auprès d’elle qu’il enlève son masque. À elle qu’il livrera le secret qu’il porte depuis l’enfance. Parce que c’est elle. Sans penser que cette histoire pouvait en cacher une autre, peut-être pire encore.
Mais je n’ai cru à aucune de ces histoires. Je suis demeurée là, figée, en me demandant si j’allais aller jusqu’au bout de ce roman dont il ne me restera rien, malgré des phrases bien tournées et quelques scènes réussies.
Dommage. Le titre était si beau.
La belle époque des cartes géographiques illustrées avec imagination et nombreux détails semble révolue. Mais, heureusement, certaines sont réimprimées pour le plus grand plaisir des cartophiles, comme celle-ci, une création de Joe Fehér, datant des années 1950, envoyée tout droit des îles d’Hawaï par Aya.
Que de routes prend et que de raisons se donne le cœur pour en arriver à ce qu’il veut! (Alexandre Dumas fils)
*toile de Marc Chalmé
La mer
Elle s’enroule à la hanche du jour sa blancheur
Son infusion d’iris et ses longs doigts qui s’étirent
Sur le sable du dos quand la lune écume son souffle
Comme un cheval salé s’emballe entre les bras aimés
Ses larmes elle les rassemble en bouquets écarquillés
Contre les pierres ou sur la courbe enceinte des bateaux
Le vent qui jaillit de ses flancs elle en fait des oiseaux
Elle en fait la roue sur les rochers elle roule enfle elle est
Le battement
Alain Duault, Nudités
*choix de la lectrice de Gwen Meharg