Un dimanche avec Michel Delpech 2
Comme vous, interprétée par Michel Delpech
*accompagné par la musicienne peinte par Raimundo de Madrazo y Garreta
Comme vous, interprétée par Michel Delpech
*accompagné par la musicienne peinte par Raimundo de Madrazo y Garreta
Michel Delpech n’aura jamais 70 ans, il nous a quittés quelque trois semaines avant son anniversaire. Pour lui rendre un dernier hommage, musiciens et chanteurs ont sorti leurs partitions afin d’accompagner le chanteur une dernière fois.
Pour débuter ce dimanche, la chanteuse peinte par Jan de Bray a choisi Wight is Wight.
Les amants ont un abri
sous le ciel muré.
Un élément secret leur donne souffle
et ils portent les pierres en la bénédiction
et tout ce qui croît et pousse trouve encore auprès d’eux
une dernière terre d’asile.
Les amants ont un abri
et pour eux seuls chantent encore les rossignols
et ils n’ont pas péri dans la surdité
et, légendes à voix basse des forêts, les chevreuils
en douceur souffrent pour eux.
Les amants ont un abri
ils trouvent la douleur cachée des soleils du soir
en sang sur le rameau d’un saule –
et dans les nuits en souriant s’exercent à l’agonie,
cette mort à voix basse
avec toutes les sources qui s’écoulent en nostalgie.
Nelly Sachs, Éclipse d’étoile
*choix de la lectrice de Jin Wicked
Quelle jolie photo que celle-ci, envoyée de Berlin par Kissy. C’est aussi votre avis?
Combien serez-vous à vous laisser prendre au jeu d’écrire quelques lignes pour animer la scène livresque déposée à votre intention dimanche dernier? L’écrivaine peinte par Angelica Kauffmann sera-t-elle l’une des envosmotistes? C’est ce que nous saurons demain, à la même heure, alors que nouvelles et poèmes seront validés en bloc.
Nuit, nuit.
pourvu que tu ne te brises pas en débris,
maintenant que le temps aux soleils déchirants
du martyre
sombre en ta profondeur océane –
les lunes de la mort
le toit effondré de la terre
passent dans le sang figé de ton mutisme –
Nuit, nuit,
tu fus une fois fiancée aux secrets
parée des lys d’ombre –
Dans ton sombre cristal s’irisaient
en mirages les êtres de nostalgie
et l’amour avait épanoui pour toi
sa rose matutinale –
Des peintres oniriques tu fus une fois
miroir d’outre-tombe et bouche oraculaire –
Nuit, nuit,
maintenant tu es devenue cimetière
pour l’effroyable naufrage d’une étoile –
sans voix le temps s’immerge en toi
avec ses signes :
la pierre qui sombre
et l’étendard de fumée!
Nelly Sachs, Éclipse d’étoile
*choix de la lectrice de Gu Ying King
Sur cette photo prise en Espagne – et envoyée de Finlande – se trouve un bateau fantôme. Le voyez-vous?
La parole n’est pas faite pour couvrir la vérité, mais pour la dire. (José Marti)
*toile de Connie Chadwell
Le collectionneur de pierres
Tu as ramassé le silence des temps de la terre
Dans les pierres.
Combien d’aubes roses dans le béryl
Combien de lointains dans le cristal brillent
Avec l’abeille qui sur un pois de senteur
Distilla le miel millénaire,
Pourtant l’opale au regard visionnaire
Depuis longtemps te confia ta mort.
Détaché des nuits de l’homme
Tu parles la langue de la lumière surgie des failles –
Celle que l’on parle quand la gangue est percée
Et dont nous ne savons que les étincelles.
Nelly Sachs, Éclipse d’étoile
*choix de la lectrice d’Alper Kara
Dès que j’ai vu cette carte envoyée de Russie par Tatyana dans ma boîte aux lettres, j’ai tout de suit souri. Vous aussi?