Dans l’œil des vestiges 4
le frôlement blessé
de ta bouche
sur la mienne
trêve fragile
cernée de poussière
Guillaume Lebel, Dans l’œil des vestiges
*choix de la lectrice de Daniel Von der Ahe
le frôlement blessé
de ta bouche
sur la mienne
trêve fragile
cernée de poussière
Guillaume Lebel, Dans l’œil des vestiges
*choix de la lectrice de Daniel Von der Ahe
Il y a très peu de texte dans Regarde, le livre! Vraiment très peu. Peut-être même une centaine de mots seulement. Mais chacun de ces mots a tellement de poids que quand l’enfant ferme le livre, il comprend à quel point il faut prendre soin des livres. De plus, il se réjouit du fait qu’un livre peut être lu et relu et encore relu, seul ou à plusieurs, ce qui, en quelque sorte, le rend éternel et chaque fois différent.
En fait, c’est sur les illustrations que repose grandement l’album de l’Australienne Libby Gleason. Des illustrations de Freya Blackwood toutes si douces qu’on aurait envie de prendre dans nos bras les personnages qu’elle a dessinés pour cet album hommage aux livres et à leur importance. Un album d’autant plus sympathique que le livre dont il est question dans Regarde, un livre! est justement celui que le lecteur a en main.
À offrir. Sans modération.
Lu dans le cadre du Challenge Le Nez dans les livres – Saison 2 
Dites merci à mon amie Gisèle. C’est elle qui m’a fait découvrir le travail de Christian Schloe, une artiste originaire d’Autriche à découvrir. Pour sa poésie. Son imagination. Et tous les rêves que ses illustrations suscitent.
L’écriture est une délivrance qui, phrase après phrase, mot après mot, devient un esclavage. (Alain Bosquet)
*toile de Nelson A. Primus
pour l’instant
viens
reste
contre l’appel
la frontière
à franchir
rien
n’est encore accompli
Guillaume Lebel, Dans l’œil des vestiges
*choix de la lectrice de Jan Toorop
C’est une petite chose. Une toute petite chose. Une chose qu’il a trouvée par terre et dont il espère beaucoup. Car cette petite chose ne peut pas rester ainsi. Elle va se transformer, il en a la certitude. Peut-être qu’elle va devenir un enfant pour qui il installera une balançoire. Ou une dame avec qui il pourra partager un banc. Ou un monsieur comme lui avec qui il pourra jouer aux échecs. Ou même un chien à qui lancer la balle. Pourquoi pas?
Le monsieur a tant envie de ne plus être seul.
Mais la chose ne se modifie pas. Elle reste une toute petite chose insensible à ce que le monsieur lui lit. Nullement intéressée par les films à la télé. Muette, même si elle est bien au chaud dans une boîte d’allumettes.
Décidément, il n’y a rien à faire de cette chose inutile. Il n’y a plus qu’à la jeter et à ne plus rien espérer de la vie. Ni des gens.
Vraiment? Et si la toute petite chose était une graine qui attendait un peu de terre, de la pluie et du soleil pour devenir un arbre qui tiendrait compagnie au monsieur devenu vieux?
Anne-Gaëlle Balpe a eu là une magnifique idée. Gabriel Alborozo a ajouté les couleurs aux mots.
Faites le tour de la galerie de la sculpteure Anne-Sophie Gilloen. Il y en a sûrement au moins un qui va vous plaire. Moi, je craque pour ces lecteurs!
Il ne faut avoir aucun regret pour le passé, aucun remords pour le présent, et une confiance inébranlable pour l’avenir. (Jean Jaurès)
*toile de Winnie Meisler
ta voix
en exil
debout
dans cette vague
chargée
de te briser
nos lèvres
égarent tout désir
Guillaume Lebel, Dans l’œil des vestiges
*choix de la lectrice de Tom Kerr
Certains albums sont d’une telle beauté que chacune de ses illustrations pourrait être encadrée. C’est le cas de L’enfant qui dessinait les chats, écrit par Arthur A. Levine et illustré par Frédéric Clément, de main de maître et avec la sensibilité qu’on lui connaît et que nous avons pu apprécier dans d’autres albums, notamment Le livre épuisé, Le peintre et les cygnes sauvages et Le luthier de Venise.
Le héros de L’enfant qui dessinait les chats est un jeune garçon que sa famille ne peut pas nourrir et que sa mère confie à des sages afin qu’il en fasse un prêtre. Mais tout ce que l’enfant aime dans la vie, c’est de dessiner. Des chats. Ce qui le fera renvoyer du monastère où il avait trouvé refuge. Dessiner des chats n’est d’aucune utilité dans un tel lieu. Mais ailleurs?
C’est ce que nous propose cet album que Frédéric Clément dédie à Hokusai où il est question du rôle de chacun dans la société. Et qui nous rappelle que tous les gestes comptent, pas juste les plus remarquables, et aussi que les artistes contribuent à leur façon à rendre le monde meilleur, ce que bien des dirigeants ont tendance à oublier.