Ce que mots vous inspirent 1041
À travers les feuilles d’un bon livre, on pourra entendre un écho qui ressemble aux bruits des forêts. (Henry David Thoreau)
*toile de Joyce Grubb
À travers les feuilles d’un bon livre, on pourra entendre un écho qui ressemble aux bruits des forêts. (Henry David Thoreau)
*toile de Joyce Grubb
L’inconnu
Il m’habite
mot qui s’espace
qui foule
se disperse comme murmures
il m’arrive
d’aller à sa rencontre
Valérie Thibault, La déroutée
*choix de la lectrice d’Istsvan Boldizsar
Avec Mon île blessée, Jacques Pasquet aborde un sujet rarement exploité dans la littérature jeunesse, soit le réchauffement climatique. Et pourtant, ce sujet d’actualité mérite qu’on lui accorde une place de choix ailleurs que dans les médias et dans des essais très sérieux, loin des oreilles et des yeux des adultes de demain. Car c’est dès maintenant qu’il faut faire prendre conscience aux jeunes de ce qui est déjà en cours. Tout de suite qu’il faut leur parler de glaciers qui fondent.
C’est pourquoi l’album Mon île blessée est un titre important et nécessaire à l’heure où il nous faut nous impliquer et demander des lois et des gestes concrets de la part des instances gouvernementales, et l’appui des citoyens dans ce dossier « chaud » (toutes mes excuses pour le jeu de mots).
Le cri d’Imatvaluk, jeune Inuit vivant sur une minuscule île près du cercle polaire, quelque part entre la Russie et l’Alaska, est un véritable appel au secours afin de sensibiliser les plus jeunes. Quel enfant, en effet, ne se sentira pas interpellé en constatant la détresse d’une petite fille dont la maison doit être déplacée parce que l’île sur laquelle elle est posée est grugée de toutes parts par un terrible monstre né du réchauffement de la planète?
Jacques Pasquet sait à la fois toucher et expliquer. Marion Arbona, quant à elle, a su créer le temps de quelques planches des personnages dont on s’éprend immédiatement et des scènes qui font écho à ce que vit la jeune Inuit, dont l’univers est en train de basculer. Un superbe album.
Avant que ne débute demain notre tournée du Jardin botanique lors des Mosaïcultures Internationales de Montréal, qui ont ravi petits et grands de la fin juin au début octobre, voici quelques couleurs glanées ici et là dans ce jardin que je ne me lasse pas de parcourir trois saisons sur quatre.
Mont-Royal traverse la rue
piétine ma hanche
il me prend par la taille errante
boulevard bouleversé
le tracas me broie
je suis seule
même blottie sous les rayures
même quand la caresse courbe
Valérie Thibault, La déroutée
*choix de la lectrice de José Van Gool
C’est un album où le bleu domine que propose Éric Battut avec Le roi qui demandait la lune, lequel met en scène — bien évidemment — un roi. Un roi qui rêve de savoir ce qui se passe là-haut, de connaître les habitants de cette planète qui tourne autour de la sienne et qui est prêt à s’y rendre coûte à coûte et ;a emprunter tous les moyens pour le faire. Mais montgolfière et canon propulseur n’arriveront pas à réaliser le souhait le plus cher du monarque.
Mais il y a bien une façon de visiter l’astre de la nuit. Une manière que nous connaissons tous et que nous utilisons à l’occasion. Une manière presque sans danger sauf lorsqu’il est question de remettre les pieds sur terre. Certains atterrissages peuvent en effet se révéler assez brutaux à l’occasion.
C’est cette façon de voyager qu’Éric Battut a choisi pour le roi. Je parie que vous aurez envie de l’accompagner. Car, voyez-vous, c’est mon cas.
Existe-t-il en fait un chemin direct, quelque part? Le seul chemin direct, c’est le rêve, et il ne mène que là où l’on se perd. (Franz Kafka)
*illustration de Gretchen Goetz
Comme un vaisseau
qui sombre dans la mer,
je m’abîme dans la vie.
Aucune branche
pour s’agripper
que le ciel.
Alexandre Romanès, Paroles perdues
*choix de la lectrice de Craig Mooney