Lali

24 novembre 2011

Les vers de Marceline 5

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

J’avais froid

Je l’ai rêvé? c’eût été beau
De s’appeler ta bien-aimée;
D’entrer sous ton aile enflammée,
Où l’on monte par le tombeau :
Il résume une vie entière,
Ce rêve lu dans un regard :
Je sais pourtant que ta paupière
En troubla mes jours par hasard.

Non, tu ne cherchais pas mes yeux
Quand tu leur appris la tendresse;
Ton cœur s’essayait sans ivresse,
Il avait froid, sevré des cieux :
Seule aussi dans ma paix profonde,
Vois-tu? j’avais froid comme toi,
Et ta vie, en s’ouvrant au monde,
Laissa tomber du feu sur moi.

Je t’aime comme un pauvre enfant
Soumis au ciel quand le ciel change;
Je veux ce que tu veux, mon ange,
Je rends les fleurs qu’on me défend.
Couvre de larmes et de cendre,
Tout le ciel de mon avenir :
Tu m’élevas, fais-moi descendre;
Dieu n’ôte pas le souvenir!

Marceline Desbordes-Valmore, Poésies

*choix de la lectrice de Marc de Jong

Un magnifique album pour affronter les peurs

La grande dame et le petit garçon fait partie de ces albums qu’on ne peut oublier. D’abord par ce texte bouleversant qui met en scène la peur des enfants. Celle qu’on leur a inculquée au jour le jour en ajoutant à une liste déjà longue des endroits, des gens, des comportements dont ils doivent se méfier. Celle qui vient des contes de fées. On n’a qu’à penser au loup, figure dominante, ou à la sorcière, tout aussi présente sinon davantage.

Comment le petit garçon créé par Geert De Kockere ne pourrait-il pas avoir peur quand il aperçoit cette géante? Comment ne pas imaginer le sort qu’elle réserve aux enfants avec son grand parapluie pour les happer au vol? Comment pourrait-il en être autrement alors que des sons lugubres sortent de chez elle?

Mais la grande dame n’est pas si méchante que ça. Elle est juste un peu seule. Et cela, nous l’apprendrons en même temps que ce garçon fasciné par elle autant qu’apeuré puisqu’ils s’apprivoiseront au fil des pages.

Voilà là un bel album qui défait les préjugés et les idées préconçues. Un album, de plus, magnifiquement illustré par Kaatje Vermeire. Un album que je recommande avec enthousiasme.

Lu dans le cadre du Challenge « Littérature belge ».

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Pour oublier la neige

Filed under: Signé Chantal,Vos traces — Lali @ 15:49

Parce que je ne m’habitue pas à la neige toute neuve et même si je sais que demain le mercure va atteindre les 10 degrés et faire fondre une partie de celle-ci, laissez-moi vous offrir en ce jour de fête une rose d’automne « cueillie » il y a quelques semaines par Chantal. Pour oublier le blanc.

Ce que mots vous inspirent 543

Filed under: Ce que mots vous inspirent,Couleurs et textures — Lali @ 8:00

Il n’y a que les personnes qui ont de la fermeté qui puissent avoir une véritable douceur. (François de la Rochefoucauld)

*toile de Monique de Roux

Le pays de Lali a 2191 jours

Filed under: États d'âme,Couleurs et textures — Lali @ 0:00

C’était il y a six ans…
Je pensais sortir de mes bouquins pour parler uniquement des livres que j’aimais et de certains auteurs.
Je ne savais pas que je parlerais de voyages, de musique et de cinéma. Que je collectionnerais des toiles de lecteurs, que je ferais à nouveau des photos. Que j’aurais envie de partager anecdotes et états d’âme.
Je ne savais rien de tout cela.

Et surtout, je ne savais pas à quel point j’allais aimer me glisser dans la peau de Lali jour après jour.

*toile de Félix Vallotton

23 novembre 2011

Les vers de Marceline 4

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

Dors-tu?

Et toi! dors-tu quand la nuit est si belle,
Quand l’eau me cherche et me fuit comme toi;
Quand je te donne un cœur longtemps rebelle?
Dors-tu, ma vie! ou rêves-tu de moi?

Démêles-tu, dans ton âme confuse,
Les doux secrets qui brûlent entre nous?
Ces longs secrets dont l’amour nous accuse,
Viens-tu les rompre en songe à mes genoux?

As-tu livré ta voix tendre et hardie
Aux fraîches voix qui font trembler les fleurs?
Non! c’est du soir la vague mélodie;
Ton souffle encor n’a pas séché mes pleurs!

Garde toujours ce douloureux empire
Sur notre amour qui cherche à nous trahir :
Mais garde aussi son mal dont je soupire;
Son mal est doux, bien qu’il fasse mourir!

Marceline Desbordes-Valmore, Poésies

*choix de la lectrice de Pino Daeni

Une belle réussite

Filed under: À livres ouverts — Lali @ 19:04

Issue du monde de la publicité, Geneviève Jannelle n’est pas étrangère au monde du livre ni à celui de l’écriture. En effet, en 2009, elle avait agi à titre de directrice artistique de la campagne « Oseras-tu » pour le compte de Guy Saint-Jean éditeur, et la même année, avait soumis un recueil de nouvelles intitulé D’amour et de déviances fraîches au concours Nouvel auteur Archambault qui avait couronné Isabelle Fréchette grande gagnante.

La piqûre de l’écriture lui est sûrement venue de cette première expérience puisqu’elle a repris le personnage de Cayo, créé pour ce recueil, dans La juche, son roman qui vient de paraître au Marchand de feuilles, la dynamique maison d’édition fondée il y a dix ans par Mélanie Vincelette.

Ce roman des plus branchés et des plus clinquants met en scène Cayo, une créatrice de chaussures jetset qui n’a pas froid aux yeux, ainsi que ceux et celles qui l’adulent, amis de longue date comme celles qui rêvent de chausser une de ses créations et amants de passage.

Côté rythme, ça ne traîne pas. Côté action non plus. Rappelons que l’auteure vient de la pub, ce qui explique peut-être la chose. Il n’en reste pas moins qu’elle maîtrise moins les retours en arrière et que lorsqu’elle s’y adonne, le résultat est beaucoup moins heureux. C’est notamment le cas de la scène relatant la rencontre de Cayo et de celui qui va devenir son professeur de piano. En effet, on ne comprend pas qui de la tante ou de la mère tient à ce que la gamine apprenne la musique. C’est aussi le cas d’une scène qui nous raconte le sort réservé au professeur, mais dont je suis sortie quelque peu perplexe, pas très sûre d’avoir bien compris.

Or, dès que nous sommes dans le présent, dans l’action, dans la vie de Cayo comme dans celle de Jérôme qui ne sortira pas intact de sa rencontre avec celle-ci, tout va bien. Le rythme est alerte et il n’y a jamais de confusion. De plus, les personnages sont si bien dessinés, les scènes si réalistes qu’on a presque l’impression qu’il nous serait possible de croiser la boutique de la designer montréalaise dans la côte de la rue Saint-Laurent, entre les rues Ontario et Sherbrooke. Et c’est là la force de Geneviève Jannelle : créer des personnages, des situations et des atmosphères.

Ce premier roman, qui offre aussi une fin étonnante, est une belle réussite malgré les failles relevées. Il plaira à toutes celles qui aiment se jucher sur des talons hauts, d’où le titre du roman, aux fidèles de Sex in the City, ainsi qu’aux lectrices de Rafaële Germain dont on ferait facilement Geneviève Jannelle l’émule tant leurs univers ont de ressemblances entre eux.

Geneviève Jannelle, une auteure à suivre.

Texte publié dans

Titre pour le Défi Premier Roman

Monsieur Lazhar, un rendez-vous avec la vie

Filed under: Sur grand écran ou sur scène — Lali @ 14:38

Bachir Lazhar n’a plus rien à perdre : il a déjà tout perdu. Sauf ses souvenirs. Ceux avec lesquels il lui faudra vivre jour après jour. Ceux qui, parfois, empêchent même de vivre. Sauf si. Sauf si, comme lui, vous décidez de vous accrocher à la vie coûte que coûte, malgré tout, et parce que vous n’avez plus rien à perdre.

Alors qu’élèves, et enseignants, que parents et directrice sont encore sous le choc qui a suivi le suicide d’une jeune enseignante dans sa salle de classe, Bachir Lazhar vient offrir ses services afin de remplacer la disparue, ayant appris la nouvelle dans le journal. Il a, dit-il, enseigné en Algérie. Il lui manque quelques papiers. La directrice hésite. Les jours ont passé. On a changé la couleur des murs. Mais aucun enseignant en disponibilité ne veut prendre le relais et faire face à des élèves traumatisés.

Elle choisit donc de contourner les règlements. Parce qu’elle est fatiguée d’essuyer des refus. Parce qu’elle ne peut pas abandonner des enfants perturbés. Parce que, malgré tout, la vie continue.

Oui, la vie continue. Il le faut. Pour lui, qui attend un verdict qui confirmera ou non son statut. Pour eux, qui devront faire leur deuil, régler leurs comptes entre eux.

Oui, la vie continue. Avec tout ce qu’elle comporte de beauté comme de détresse. Avec les travers des uns et les qualités des autres. Et cela nous donne un très beau film. Humain. Dont on sort pour certains totalement bouleversé. À tout le moins, ému. Plus qu’un peu.

Pas étonnant que Monsieur Lazhar ait gagné le Prix du public et le Prix Variety au Festival du film de Locarno; le Prix du public et le Prix spécial du jury au Festival du film francophone de Namur; le prix du meilleur film au Toronto International Film Festival. Monsieur Lazhar est un beau film, un très beau film. Pas tout à fait réaliste, les classes étant en général beaucoup plus multiethniques que celle présentée, mais cela n’a pas d’importance. La richesse de ce film est ailleurs. Dans les liens qui se tissent entre certains personnages, dans l’image final. Inoubliable.

Le film sera distribué en Allemagne, en Australie, en Autriche, en Belgique, en Brésil, en Espagne, aux États-Unis, en France, en Luxembourg, en Nouvelle-Zélande, aux Pays-Bas, au Portugal, en Suisse et au Japon dans les prochains mois. Ne ratez pas ce rendez-vous magnifique avec la vie.

Résisteront-elles?

Filed under: Mon Montréal,Signé Lali — Lali @ 11:18

Curieusement, alors que tous les arbres autour d’elles sont dégarnis, elles tenaient bon hier encore. Souhaitons qu’elles aient avalé quelques gouttes de la potion de Panoramix afin de tenir le coup : la première neige les attendait ce matin.

Ce que mots vous inspirent 542

Filed under: Ce que mots vous inspirent,Couleurs et textures — Lali @ 8:00

Pour bien communiquer, ne cherchez pas à faire de « belles phrases », mais efforcez-vous d’écrire avec clarté et concision. (Jacques Bojin)

*toile de Daisy de Puthod

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