Parce qu’il a fait partie de ma jeunesse et que son charme continue d’agir sur moi, parce qu’il donne l’image d’un homme serein en vieillissant, j’ai envie de partager avec vous Maybe this time, titre extrait de son plus récent album intitulé Here’s to the Ladies. Mesdames, messieurs, voici Tony Bennett.
16 novembre 2011
Ce que mots vous inspirent 537
Plus profondément le chagrin creusera votre être, plus vous pourrez contenir de joie. (Khalil Gibran)
*toile de Marcel Duchamp
15 novembre 2011
Le jour qui s’attarde 4
Comment lire un visage,
le regard appuyé
aux premières heures?
Les cils
déguisent à peine
nos fautes.
Christophe Condello, Le jour qui s’attarde
*choix de la lectrice de Berthe Bouvier
Sur fond de Première guerre mondiale
Si le quatrième de couverture avait annoncé d’emblée que le narrateur, fasciné par des carnets laissés par un grand-oncle fortement marqué par ce qu’il a vu lors de la Première guerre mondiale, serait aux prises avec des bêtes immondes et sanguinaires, il n’est pas dit que j’aurais eu l’idée de lire ce livre. La littérature fantastique n’est en effet pas ma tasse de thé.
Le roman d’Elie Hanson n’est pas mauvais, loin de là. Il est habilement construit et met en scène des personnages comme des situations plausibles, où s’entrecoupent le passé et le présent. En effet, le jeune romancier a choisi de nous livrer en parallèle le contenu des carnets d’Henri et écrits à peu près au jour le jour au cours de son séjour en France comme militaire, et l’enquête menée par Alain sur les pas de son aïeul, à partir des indices glanés au fil des pages des carnets. Cela ajoute à l’efficacité de ce roman qui est un véritable roman d’atmosphère où la peur grandissante agit comme élément principal.
Un psychiatre étrange qui a pour adjointe une jeune femme au comportement erratique, un conférencier qui avance des faits qui dépassent l’entendement, voilà les personnages croisés par Alain au cours de son enquête. Notamment dans une abbaye auquel on ne peut accéder en totalité, des souterrains gardés par des sbires redoutables et un château abritant un monstre sanguinaire.
Le résultat est un roman qui plaira sans doute aux adolescents fervents de littérature fantastique. Ceux qui, comme moi, préfèrent l’histoire aux monstres seront déçus et reprocheront à l’éditeur de ne pas avoir mentionné qu’il s’agissait non pas d’un roman historique, mais d’un roman mettant en scène monstres et autres gargouilles avides de régner sur l’univers.
Il n’en reste pas moins qu’Elie Hanson sait écrire, qu’il sait mener une histoire et qu’il a le sens du rythme, des qualités nécessaires pour se tailler une place dans le monde de la littérature.
Titre pour le Défi Premier Roman 
Quand Anne-Sophie Mutter s’amuse
Le critique musical britannique Edward Greenfield avait affirmé, lors de la sortie de l’album Carmen-Fantasie en 1999, qu’il avait « rarement eu l’occasion d’entendre Anne-Sophie Mutter jouer avec autant de liberté et de chaleur » que dans cet album qui met à l’honneur les compositeurs Gabriel Fauré, Maurice Ravel, Giuseppe Tartini, Jules Massenet, Henryk Wieniawski et Pablo De Sarasate, ce dernier six fois plutôt qu’une.
Et parce que cet album m’a séduite et qu’il est le parfait antidote pour les journées grises qui s’annoncent à mesure que nous avançons vers l’hiver, il me vient l’envie de vous offrir Tzigane de Maurice Ravel où Anne-Sophie Mutter, accompagnée de l’Orchestre philharmonique de Vienne dirigé par James Levine, est tout simplement brillante.
Un peu de jaune
Bien que certains arbres soient dégarnis, d’autres, plus résistants, semblent tenir le coup. Pour mon plus grand plaisir.
Ce que mots vous inspirent 536
Ce qui compte ne peut pas toujours être compté, et ce qui peut être compté ne compte pas forcément. (Albert Einstein)
*toile de Joseph Siffred Duplessis
14 novembre 2011
Le jour qui s’attarde 3
Hier,
des mots ont disparu.
Peaux dérobées
sous les caresses.
La bouche ne s’ouvre plus
qu’au secret.
Christophe Condello, Le jour qui s’attarde
*choix de la lectrice de Najat Bouzid
Irina Poignet
Elle ne s’appelle Irina que quelques heures par semaine, le temps de gagner suffisamment d’euros grâce à son habile poignet pour défrayer les coûts du médicament onéreux qui va peut-être sauver la vie de son petit-fils, dont ses parents se sont désintéressés. Ce petit-fils qui est tout ce qu’elle a et aussi le seul être à qui elle tienne.
Elle s’appelle Marguerite ou Maguy chez elle, pour ses voisines, à l’hôpital. Pas Irina. Bien que ce prénom et l’activité qui y est reliée ne lui répugnent plus. Malgré le sordide de la chose. Mais il fallait bien trouver une façon de gagner de l’argent raidement. Elle qui avait été hôtesse à la RTBF n’avait jamais touché un clavier de machine à écrire. Encore moins celui d’un ordinateur. Le travail de bureau lui était donc inaccessible.
Elle s’appelle Irina quelques heures par semaine. Et c’est cela que Philippe Blasband raconte. Ces quelques heures dans un endroit de passage pour les filles comme pour les clients. L’amitié entre elles. La compétition. Sans juger. Sans faire le moralisateur.
Et si le geste est beau, si l’auteur ne fait pas un drame de la situation, il s’est tout de même laissé prendre à son propre jeu en s’attachant lui-même à Irina Poignet au point de guérir son petit-fils, dans un premier temps et d’offrir au roman une fin qui n’a (presque) rien à envier aux romans à l’eau de rose.
Mais ces deux irritants ne sont pas assez importants pour détruire la force de ce roman, pas plus que les questions qu’il soulève. Pas assez importants non plus pour qu’on ne s’attache pas à cette grand-mère hors normes, moderne malgré elle.
Lu dans le cadre du Challenge « Littérature belge ».















