Mon livre de chevet 2
C’est la lectrice de Mara V. Daugaviete qui a ce soir ouvert Le Gardeur de troupeaux de Fernando Pessoa, ce livre que j’appelle « mon livre de chevet » depuis qu’il m’a été offert. Un livre qu’on parcourt dans l’ordre ou pas, auquel on revient toujours et duquel elle a tiré ces mots:
Mon regard aussi bleu que le ciel
est aussi calme que l’eau au soleil.
Il est ainsi, et bleu et calme,
parce qu’il n’interroge ni ne s’effraie…
Si je m’interrogeais et m’effrayais,
il ne naîtrait pas de fleurs nouvelles dans les prés
et le soleil ne subirait pas de transformation qui l’embellit…
(Même s’il naissait des fleurs nouvelles dans les prés
et si le soleil embellissait,
je sentirais moins de fleurs dans le pré
et je trouverais le soleil plus laid…
parce que toute chose est comme elle est, et voilà,
et moi j’accepte, sans même remercier,
afin de ne pas avoir l’air d’y penser…)