Lali

J’ai laissé la lectrice de Francesco Curradi partir avec le recueil de Roberto Piccamiglio, Minuits partagés. Elle l’avait tant aimé. Et puis, elle avait choisi un si bel extrait.

Dépliée d’amour

Alors les oiseaux joyeux
reviennent dans leurs nids
ils disent des mots légers
et nous regardent nous déplier
d’amour dans un lit rond
à l’éclaircie soudaine.

La Néerlandaise Fay Claassen a revisité Chet Baker, avec tellement de rythme, de justesse et de talent qu’on lui a décerné le premier Chet Baker Award en 2006 pour son album double intitulé Two Portraits of Chet Baker.

Je vous offre pour ce dernier mercredi soir de février Let’s Get Lost qui, j’en suis certaine, vous donnera envie de tout écouter de cet album qui tourne ici en boucle tandis que je suis plongée dans un livre…

La lectrice peinte par Richard Piloco serait-elle en train de rêver de Bruxelles? Ces quelques photos devraient lui donner envie de partir!

Les livres auraient-ils donc une âme? C’est ce qu’on peut croire à la lecture de Dix mille, un bref roman au je – 85 pages – où le narrateur est un livre. Mais pas n’importe quel livre. Un livre paru dans les années 30, qui a eu ses heures de gloire et même une jolie jaquette du temps de sa jeunesse. Un livre qui a déjà eu trois propriétaires et qui attend le quatrième, puisque le voilà installé dans un coin pas trop à la vue d’une librairie d’occasion qui fermera ses portes dans quelque temps et dont les « occupants » invendus finiront au pilon.

Ils m’ont mis sur une étagère dans un angle, assez loin de l’entrée. De l’extrême bout de l’œil, nous pouvons apercevoir une portion de ciel, modeste en vérité; à la différence des autres étagères, souvent exposées au soleil des heures durant.

Notre livre est donc loin de la porte d’entrée, pas dans le champ de vision immédiat des clients et surtout, il est angoissé. Lui qui a tant à offrir à qui voudra bien l’acheter ne veut surtout pas finir au pilon. Et tandis que nous vivons avec lui l’attente de son quatrième propriétaire – et que nous l’espérons avec lui -, il nous livre quelques morceaux de son existence, nous parle des lecteurs qu’il a eus et nous fait part de quelques anecdotes sur les livres qu’il a cotôyés au fil des ans, parce que sur une même tablette, une même pile sur une table, une même caisse ou une même tablette de librairie.

Andrea Kerbaker, avec Dix mille, nous donne un récit hors de l’ordinaire. Fin, subtil, plein de tendresse pour ceux qui sont plus que des objets et qui, sûrement, ont une âme.

Aucun moment de cinéma ne vaut un moment de vie. (Isabelle Huppert)

Elle a lu et relu la phrase, pas certaine du tout que ce soit vrai. Pas convaincue que certains moments de cinéma ne sont pas plus beaux que ceux de la vie. Si bien que la lectrice de Sandra Amicucci a décidé de faire appel à vous.

Dites-nous ce que mots vous inspirent. Simplement. Comme ça vous vient. Nous vous lirons dans une semaine, moment où tous les commentaires seront validés d’un coup.

D’ici là, bon mercredi et bonne semaine à tous!

Mais non, on fait LES ponts! Et avec Denise, en plus. Rien de mieux pour relier les deux premiers jours de la semaine de travail aux deux derniers. Comme quoi, les mercredis, ça sert à quelque chose!