Lali

28 septembre 2008

Les vers de Nelligan 19

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 23:59

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Les mots sont parfois velours sur la peau autant qu’une caresse. C’est du moins ce qu’a pensé la lectrice de Frank Mason en lisant les vers de Nelligan, malgré toute la tristesse et la nostalgie qui se dégagent d’eux.

RÊVES ENCLOS

Enfermons-nous mélancoliques
Dans le frisson tiède des chambres,
Où les pots de fleurs des septembres
Parfument comme des reliques.

Tes cheveux rappellent les ambres
Du chef des vierges catholiques
Aux vieux tableaux des basiliques,
Sur les ors charnels de tes membres.

Ton clair rire d’émail éclate
Sur le vif écrin écarlate
Où s’incrusta l’ennui de vivre.

Ah! puisses-tu vers l’espoir calme
Faire surgir comme une palme
Mon cœur cristallisé de givre!

C’est tout ce que je nous souhaite…

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 23:01

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Une dernière fois aujourd’hui, nous serons assis à une terrasse, comme les lecteurs de Roger Williams. Puisse cette saison être douce et nous laisser à ce bonheur le plus longtemps possible… C’est tout ce que je nous souhaite…

L’automne de Cabrel

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 22:01

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Et ce chant dans mon cœur
Murmure, murmure
Et ce chant dans mon cœur
Murmure le bonheur
La feuille d’automne
Emportée par le vent
En rondes monotones
Tombe en tourbillonnant
La feuille d’automne
Emportée par le vent
En rondes monotones
Tombe en tourbillonnant

(Francine Cokempot, extrait d’une chanson interprétée par Francis Cabrel)

*toile de Jacqueline Tollet-Loeb

J’ai rêvé d’un septembre

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 21:01

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J’ai rêvé d’un septembre
Sans feuilles mortes, fleurs fanées
J’ai rêvé d’un automne
Sans son escorte au temps passé

J’ai rêvé d’un septembre
Sans un nuage et sans la pluie
J’ai rêvé d’un automne
Qui n’ait pas d’âge et cheveux gris

J’ai rêvé d’un septembre
Où quand on aime, on aime enfin
J’ai rêvé d’un automne
Sans chrysanthèmes et sans Toussaint

J’ai rêvé d’un septembre
Sans son image à souvenirs
J’ai rêvé d’un automne
Qui n’est pas sage à l’avenir

J’ai rêvé d’un septembre
Où, pour te plaire, on a vingt ans
J’ai rêvé d’un automne
Qui pourrait faire un faux printemps

Mon amour, car je t’aime
Mais pour moi tu n’es qu’une enfant
Tu seras jeune encore
Lorsque j’aurai des cheveux blancs

J’ai rêvé d’un septembre
Sans feuilles mortes, fleurs fanées
J’ai rêvé d’un automne
Sans son escorte au temps passé

Viens m’embrasser

(Georges Gosset, chanson interprétée par François Deguelt)

*toile de Pauline Roche

Les amants de l’automne

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 20:01

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Automne à Paris
Chanson qui fleurit
Au soleil de l’amour
Les baisers sont des fruits
Que mordent tour à tour
Les amants sous la pluie
Les amants de l’automne à Paris

(M. Robin, extrait d’une chanson interprétée par André Claveau)

*toile de Bonnie Mincu

Il automne

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 19:01

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Il automne, à pas furtifs,
Il automne à pas feutrés,
Il automne à pas craquants
Sous un ciel pourpre et doré.
Sur les jardins dénudés
Se reflètent. en transparence
Les brumes d’automne rouillées,
Rouillées
Dans la forêt de tes cheveux
Aux senteurs de poivres mêlés
Et sur nos nuits de mi-novembre,
Il automne miraculeux,
Il automne miraculeux.

Il automne, il automne des chrysanthèmes
Sur leurs deux cœurs endeuillés.
Il automne des sanglots longs
Sous un ciel gris délavé
Et, de la gare au cimetière
Où ils reviennent chaque année,
De banc de bois en banc de pierre
Et jusqu’à la dernière allée,
On les voit d’escale en escale
Qui n’en peuvent plus d’être vieux.
Sur ce chemin de leur calvaire
Qu’ils refont depuis tant des années,
Il automne désespéré,
Il automne désespéré.

Il automne, il automne,
Il automne des pommes rouges
Sur des cahiers d’écoliers.
Il automne des châtaignes
Aux poches de leur tablier.

Regarde les mésanges
En haut du grand marronnier.
Il y a des rouges-gorges
Au jardin de Batignolles
Et les enfants de novembre
Croient que sont venus du ciel
Ces petits oiseaux de plumes
Echappés d’un arc-en-ciel.
Pour les enfants de novembre
Qui ramènent, émerveillés,
Un peu de l’automne rousse
Au fond de leur tablier,
Il automne le paradis
Bien plus beau que le paradis.

Il automne, il automne
Il automne à pas furtifs,
A pas feutrés,
A pas craquants
Et, sur nos nuits de mi-novembre,
Il automne miraculeux,
Miraculeux, mon amour…

(Barbara)

*toile de Lana Lisitsa

Ce que dit Gilbert Choquette de l’automne

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 18:01

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Une saison enchanteresse, brillante, secrète, féérique, poétique, rutilante, flamboyante, rêveuse, solennelle, splendide. (Gilbert Choquette)

*toile d’August Macke

La lune d’automne

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 17:01

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Et la lune d’automne
Brillera pour moi ce soir
Et mon cœur de pomme
Rougira d’espoir
Dans l’nord d’la ville
D’une ville du nord
Y a un ti-cul qui cherche encore
Le fil de sa mémoire
Et la lune d’automne
Brillera ce soir

(Michel Rivard)

*toile de Mary Hubley

À quoi ressemble l’automne

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 16:01

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L’automne ressemble à une sonate pour orgue et hautbois. Le premier instrument développe son chant comme une nape de brume qu’il pousse devant lui au bord du fleuve; le second, comme la robe d’une corneille qui brille dans un orme où il ne reste plus une feuille. Ils sont ensemble. (Jean-Pierre Richard, L’an quatre-vingts)

*toile de Karin Jurick

Les soleils de septembre

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 15:01

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Les soleils de septembre

Sous ces rayons cléments des soleils de septembre
Le ciel est doux, mais pâle, et la terre jaunit.
Dans les forêts la feuille a la couleur de l’ambre;
L’oiseau ne chante plus sur le bord de son nid.

Du toit des laboureurs ont fui les hirondelles;
La faucille a passé sur l’épi d’or des blés;
On n’entend plus dans l’air des frémissements d’ailes :
Le merle siffle seul au fond des bois troublés.

La mousse est sans parfum, les herbes sans mollesse;
Le jonc sur les étangs se penche soucieux;
Le soleil, qui pâlit, d’une tiède tristesse
Emplit au loin la plaine et les monts et les cieux.

Les jours s’abrègent; l’eau qui court dans la vallée
N’a plus ces joyeux bruits qui réjouissaient l’air :
Il semble que la terre, et frileuse et voilée,
Dans ses premiers frissons sente arriver l’hiver.

Ô changeantes saisons! ô lois inexorables!
De quel deuil la nature, hélas! va se couvrir!
Soleils des mois heureux, printemps irréparables,
Adieu! ruisseaux et fleurs vont se taire et mourir.

Mais console-toi, terre! ô Nature! ô Cybèle!
L’hiver est un sommeil et n’est point le trépas :
Les printemps reviendront te faire verte et belle;
L’homme vieillit et meurt, toi, tu ne vieillis pas!

Tu rendras aux ruisseaux, muets par la froidure,
Sous les arceaux feuillus leurs murmures chanteurs;
Aux oiseaux tu rendras leurs nids dans la verdure;
Aux lilas du vallon tu rendras ses senteurs.

Ah! des germes captifs quand tu fondras les chaînes,
Quand, de la sève à flots épanchant la liqueur,
Tu feras refleurir les roses et les chênes,
Ô Nature! avec eux fais refleurir mon cœur!

Rends à mon sein tari les poétiques sèves,
Verse en moi les chaleurs dont l’âme se nourrit,
Fais éclore à mon front les gerbes de mes rêves,
Couvre mes rameaux nus des fleurs de mon esprit.

Sans l’ivresse des chants, ma haute et chère ivresse,
Sans le bonheur d’aimer, que m’importent les jours!
Ô soleils! ô printemps! je ne veux la jeunesse
Que pour toujours chanter, que pour aimer toujours!

(Auguste Lacaussade)

*toile de Donny Finley

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