Le ciel sera bleu
Le ciel sera bleu aujourd’hui. C’est ce qu’a décrété Denise qui a pris soin d’en peindre un juste pour nous. Alors, si vous voyez autre chose que du bleu par la fenêtre, revenez vite ici. Le ciel sera bleu toute la journée.
Le ciel sera bleu aujourd’hui. C’est ce qu’a décrété Denise qui a pris soin d’en peindre un juste pour nous. Alors, si vous voyez autre chose que du bleu par la fenêtre, revenez vite ici. Le ciel sera bleu toute la journée.
Il n’y avait rien là de nouveau. Une idée l’avait tiré du lit bien avant le jour. Peut-être plus tard que d’habitude, puisqu’il n’était pas rare que ça se produise au cœur de la nuit et qu’il descende écrire pour ne pas que s’envolent les mots. Et il s’était appliqué à les déposer un à un, à les laisser vivre hors de lui. Comme il le faisait quotidiennement. Et rien ne pouvait l’arrêter tant qu’il n’avait pas épuisé l’idée ou les mots. Tant qu’il n’était pas satisfait.
C’est pourquoi l’écrivain de Friedrich Nerly aimait tant la nuit du vendredi au samedi. Il pouvait faire fi du tic tac de l’horloge et du soleil qui se lève. Il pouvait faire abstraction de toute obligation. Rien ne viendrait contrer son inspiration. Et surtout : il pourrait retourner au lit. Content de lui. Voire même heureux.
La lumière n’a pas encore envahi la pièce : il est trop tôt. Mais elle ne pouvait attendre. La lectrice de Jessica McCain devait retrouver ces vers qui lui sont venus en tête dès qu’elle s’est éveillée. C’était urgent. Et elle a souri. Sa mémoire ne l’avait pas trahie.