Les vers de Nelligan 6
La lectrice de Carlos Blanco tient le recueil de Nelligan tellement fort contre son cœur que je n’ose pas le lui retirer. Je crois qu’elle est en train de mémoriser ces vers :
CLAVIER D’ANTAN
Clavier vibrant de remembrance,
J’évoque un peu des jours anciens,
Et l’Éden d’or de mon enfance
Se dresse avec les printemps siens,
Souriant de vierge espérance
Et de rêves musiciens…
Vous êtes morte tristement,
Ma Muse des choses dorées,
Et c’est de vous qu’est mon tourment;
Et c’est pour vous que sont pleurées
Au luth âpre de votre amant
Tant de musiques éplorées.











