Lali

29 janvier 2008

La lectrice et sa mise en scène

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 18:51

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Elle se fait sa petite mise en scène, déplace le livre comme elle le ferait d’un acteur. Pour trouver là où sa voix porte le mieux. Là où il fera sens. Là où elle sera le seul public des mots qu’elle lira à haute voix.

Elle s’amuse. Et je crois que le livre de la lectrice de Matthew Krishanu aussi.

Une chanson venue de très loin

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 18:30

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La lectrice de Michael Mao a une fois de plus cédé à la fatigue et s’est enveloppée de sommeil, livre à la main. Comme ça lui arrive presque tous les soirs. Et comme chaque fois, il la réveillera par un baiser et elle dira « Je me suis encore endormie »? Et il sourira.

Et cette scène qui lui est si familière fait monter ce soir les mots d’une chanson à ses lèvres, les mots d’Aragon chantés par Ferrat venus de très loin, dont il ne se rappelle que le début :

Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre
Que serais-je sans toi qu’un cœur au bois dormant
Que cette heure arrêtée au cadran de la montre
Que serais-je sans toi que ce balbutiement

J’ai tout appris de toi sur les choses humaines
Et j’ai vu désormais le monde à ta façon
J’ai tout appris de toi comme on boit aux fontaines
Comme on lit dans le ciel les étoiles lointaines
Comme au passant qui chante on reprend sa chanson
J’ai tout appris de toi jusqu’au sens du frisson

Et il a envie de la laisser encore un peu dans ses rêves.

Les lecteurs entassés

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 18:12

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Ils s’entassent dans des autobus engloutissant et déglutissant des passagers à chaque arrêt. Ils se pressent d’entrer dans les wagons surchauffés et bondés de la ligne verte ou orange. S’ils ont un peu de place, les lecteurs de Randy Catoe peuvent déplier un journal.

Ils rentrent après une dure journée de labeur. Certains sont attendus les bras ouverts. D’autres, un peu moins, mais il y a chez eux le confort des habitudes qui rassure. D’autres ne sont plus attendus depuis des lunes, et d’autres encore ne l’ont jamais été. Il en va ainsi des lecteurs qui traversent la ville d’est en ouest, un soir d’hiver, le journal ouvert sur des nouvelles qui n’en sont plus. Ailleurs, on prépare déjà la prochaine édition.

La beauté est partout où ils sont

Filed under: Signé Lilas,Vos traces — Lali @ 8:01

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Le bonheur est dans le ravissement procuré par la beauté. Celle que Denise et Armando et ici Géraldine, savent trouver au détour d’une route, là où personne ne regarde plus, tous trop pressés d’aller de A à Z sur des chemins sans détour. Mais pas eux, mais pas elle. La beauté est partout où ils sont et surtout, et avant tout, dans leur cœur et leur sens du mot amitié.

Leurs jeux

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 7:55

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Elle tracera quelques mots sur le papier choisi avec soin. Puis elle pliera la feuille et la glissera dans l’enveloppe. Comme chaque matin. Et l’écrivaine de Johnnie Liliedahl la déposera pour qu’il la trouve. Elle ne sait pas encore où. Ça fait partie de leurs jeux.

La plume inutile

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 7:25

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Il y a en elle tous ces mots, toutes ces histoires, toutes ces images, tant de mots, tant d’histoires, tant d’images. Tant qu’elle ne sait que choisir dans le matin tremblant alors que le soleil s’est déployé dans un ciel de feu dont elle aurait voulu garder la trace ailleurs que dans sa mémoire. L’écrivaine de Phung Pham voudrait savoir raconter les ciels flamboyants, elle qui aime tant se plonger en eux. Elle aimerait tant pouvoir dire combien ils réchauffent le corps et le cœur. Combien l’horizon qui s’embrase sous son regard a la douceur d’une caresse. Mais la plume reste là, presque inutile.

28 janvier 2008

C’est ce qu’elle croit…

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 20:45

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A-t-elle fait autre depuis dix ans que s’asseoir dans cette chaise avec un livre soir après soir? Il lui semble que non, si elle soustrait du calendrier les quelques fêtes obligatoires auxquelles elle s’est pliée jusqu’à ne plus y aller du tout. Non pas qu’on ne l’invite plus. Elle a juste choisi de ne plus y aller, de plus être spectatrice pendant quelques heures d’un monde auquel elle n’appartiendra jamais, malgré ses humbles efforts.

La lectrice de Paul Hagemans est si silencieuse. Elle n’a d’enthousiasme que quand elle peut glisser quelques mots sur les livres et sur les écrivains. Et il y a si longtemps que le vieil oncle bibliothécaire a quitté ce monde qu’elle n’a plus personne avec qui partager sa passion, sinon qu’elle-même. Enfin, c’est ce qu’elle croit… Ou plutôt, c’est ce qu’elle croira, jusqu’à ce que tombe du livre un billet écrit à son intention. Il y a, je crois, un autre lecteur qui n’a plus personne avec qui parler de sa passion et qui s’est reconnu en elle.

Mille mots heureux aux lèvres

Filed under: Vos traces — Lali @ 7:43

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On dit souvent qu’une photo vaut mille mots. Je le crois. Celle de Denise prise hier et d’autres que j’ai en tête ont ce pouvoir.

Il suffit d’entrer dans celle-ci pour sentir l’air vivifiant de la montagne. Il suffit d’entrer dans celle-ci pour voir le sourire de Denise et de Michel. Il suffit d’entrer dans celle-ci pour que mille mots heureux nous viennent aux lèvres.

27 janvier 2008

La lectrice et son optométriste

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 22:56

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Elle s’installera autant pour la lecture que pour le sommeil. Bien sûr, elle aura une pensée pour son optométriste qui lui dit qu’elle abîme sa vue à lire ainsi, avec trop peu d’éclairage. Bien sûr. Mais la lectrice d’Alois Kolb sait très bien que si elle allume le plafonnier plutôt que la petite lampe, elle devra se lever pour éteindre, et ça, pas question. On ne s’installe pas pour lire et dormir pour se relever. Non, mais. Et ce n’est sûrement pas lui qui va venir éteindre la lumière. Et de quoi se plaint-il, au fond? Il va de nouveau lui vendre de nouvelles lunettes lors de son examen annuel…

Une phrase, une seule

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 21:46

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Elle a parfois si peur de l’amour qui s’en va sans qu’on sache pourquoi. Si peur qu’elle imagine le pire. Qu’il ne sera pas là à son réveil ou autre malheur.

Et quand la lectrice d’Igor Markovsky lui raconte tous les drames qu’elle a pu imaginer, il n’a qu’une phrase à dire pour que ses peurs disparaissent d’un coup. Une phrase. Une seule. « Tu en as d’autres, des bêtises comme ça? »

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