Lali

14 octobre 2007

Magma d’images

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 10:33

ramee

Le livre est ouvert, mais trop de souvenirs affluent en même temps pour qu’il puisse poursuivre sa lecture. Le lecteur de Daniel Ramée se perd en eux, tentant de rétablir l’ordre dans ce magma d’images qui datent de si longtemps. Des images souriantes, d’autres moins, certaines faisant surface alors qu’il les croyait définitivement enterrées. Des images tendres, certaines beaucoup moins, et des phrases murmurées à l’oreille dont il ne se souvenait plus.

Le livre est ouvert, mais le lecteur n’est pas là. Il regarde la lave des moments disparus couler de son esprit et se jeter sur la page. Prendre toute la place. Il sait que dix ans passeront peut-être avant que tout ça ne surgisse à nouveau.

Comme un dimanche matin

Filed under: États d'âme,Couleurs et textures — Lali @ 9:54

d_cohen

Puisse le pays de Lali toujours être à l’image de la toile de Dolores Cohen, un lieu où les livres, où les toiles, où les mots sont là, accompagnés d’une tasse de café ou de thé, au choix. Un lieu où vous aurez envie de vous arrêter, de partager, de raconter, et même de vous taire et de lire ces pages qui n’en finissent pas de s’écrire.

Puisse le pays de Lali être comme un dimanche matin où on s’attarde au lit, devant un bol de café, dans les pages d’un livre ou dans le regard de celui ou celle qu’on aime.

En vos mots 27

Filed under: Couleurs et textures,En vos mots — Lali @ 8:00

vermeer 1

Pour marquer le coup de six mois de création, de six mois d’En vos mots, voilà des heures que je traîne dans ma galerie, examinant un tableau et puis l’autre, les scrutant. Tout en sachant que l’un écarté pour le moment, des centaines sont là à attendre que je décide de leur sort.

J’ai longtemps, longuement hésité. Tout ça pour en arriver à me dire pourquoi pas… Pourquoi pas, en effet, un tableau archi connu d’un grand maître? Pourquoi ne pourriez-vous pas le raconter à votre manière, avec ce qu’il vous inspire, même s’il a maintes et maintes fois été analysé sous toutes les coutures?

Le voilà donc à vous. Ou plutôt, LA voilà à vous pour sept jours. La femme en bleu lisant une lettre de Johannes Vermeer.

Puisse-t-elle se raconter un peu. Puisse-t-elle se dire en vos mots. En toute simplicité.

Alors que le jour ne va plus tarder à naître

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 6:38

a_john

A-t-elle commencé le livre il y a des heures de cela pour que ses traits soient ceux de quelqu’un qui n’a pas dormi de la nuit? A-t-elle voulu aller jusqu’au bout de ce roman épique pour vaincre l’ennui ou attendre celui qui n’est jamais rentré? S’est-elle juste laissée prendre au jeu sans entendre les quarts d’heure sonner à l’horloge du salon? Fatigue et déception se lisent sur le visage de la lectrice d’Augustus John. On ne saura jamais pourquoi, mais libre à nous d’imaginer les raisons de ces traits tirés alors que le jour ne va plus tarder à naître.

Perceptions

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 0:16

cm

Et parfois, des lectures nous transforment tellement que nous en perdons nos repères et nos balises. Et parfois, des lectures nous transportent à un point tel que nos perceptions s’en trouvent modifiées. Plus rien n’est tout à fait à la même place. C’est peut-être ce qui est arrivé à la lectrice de Çane Matevski. Reste à savoir quel livre a pu avoir cet effet!

13 octobre 2007

Des mots qui éclairent la nuit

Filed under: À livres ouverts,Couleurs et textures — Lali @ 19:53

j_philip

Tout est seul
On se prend à citer
ses maximes d’enfance
langue de rouille
mâchoires qui oublient
des dents sur la peau
d’abord l’effacement
on repousse demain
au fond des mots
rien ne sépare plus le silence
d’une rumeur lointaine
en ce point noyé du ciel
où les indices sont abolis

Puis de nouveau une âme
possible pour recueillir
les lambeaux du monde
de nouveaux quelques vérités
le sommeil, le souffle
qui lentement se déploie
des tristesses presque légères
quand la lumière vient voler
jusqu’aux draps froids
on dénoue peu à peu
les doigts des cadavres
on bouge, on crée
une bordure à l’horizon
de nouveau on crée

Il a suffi de ces vers tirés de Noir déjà de Louise Dupré pour que la lectrice de John Philip ait cette impression de saisir l’insaisissable. Quelques mots. Si peu de mots. Mais des mots qui éclairent la nuit qui tombe et le lit défait.

Si peu de choses en vérité

Filed under: États d'âme,Couleurs et textures — Lali @ 11:49

cji

Je sais peu de choses, si peu de choses en vérité. Les certitudes ne sont rien. Elles peuvent voler au vent au détour d’une phrase. Je sais si peu de choses. Je sais seulement le bonheur de me plonger dans les toiles pour y déceler une histoire ou un morceau d’âme. Je sais seulement ces longues heures dans les livres d’art ou sur la toile. Et je sais le bonheur de la tourneuse de pages de Corinne Jordan-Ivers.

Celle qui a choisi de se taire

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 10:08

davids

Un peu comme l’art, le silence est partout.
Dans un coin d’un cœur déçu. Dans le regard pathétique de la fin imprévue d’une histoire qu’on sait pourtant inachevée. Dans les chansons qu’on écoute. Dans chacun de nos rires d’enfant. Insouciants et libres. Vrais.

Un peu comme l’art, le silence est partout.
Et par moments on l’entend tellement fort. Parfois dans nos fêlures le silence, comme un murmure léger, une douce brise maritime, nous cajole de quelques mots non dits, pour nous rappeler, que nous ne sommes que l’addition de nos silences précieux, dilués dans des mots qu’on écoute plus vraiment, puisque seuls les souvenirs nous caressent le cœur, malgré leurs silences.

Ces mots ne sont pas les miens. Ce sont ceux d’Armando il y a six mois. Ce sont ceux que me dictent la lectrice d’André Davids qui a choisi de se taire.

Elle qui n’a plus vingt ans depuis longtemps

Filed under: Couleurs et textures — Lali @ 9:25

ctl

Seuls les yeux ne vieillissent jamais : l’âge passe et ne touche pas le regard. (Tahar Ben Jelloun dans L’auberge des pauvres)

Elle qui n’a plus vingt ans depuis longtemps, elle, cette peut-être grand-mère au cœur chargé de souvenirs, a encore les yeux qu’elle avait quand elle a reçu sa première lettre d’amour. Il y a longtemps, très longtemps.

Ces mêmes yeux qu’aujourd’hui alors que je la vois sourire en lisant un message d’amour d’un peut-être petit-fils. Non, les yeux ne vieillissent jamais. Ceux de la lectrice de Christelle Lods-Taniukiewicz en sont la preuve alors qu’ils brillent comme ils brillaient à vingt ans, comme ils brilleront éternellement,

Le bonheur de pouvoir m’inscrire quelque part

Filed under: États d'âme,Couleurs et textures — Lali @ 9:08

amanda_l

Il me semble, sous cette lumière parfaite pour les photographes et les peintres qui, ce matin, entre dans ma pièce d’écriture, être ce personnage dessiné par Amanda Luv. Celle qui s’habille de mots venus des livres, de lettres d’amour ou d’échanges par courriels.

Il me semble ce matin n’avoir besoin que de mots et de toiles pour tout vêtement, alors que je viens ici, mon âme parfois mise à nue, le cœur ouvert, avec nulle autre intention que de partager quelques morceaux d’éternité.

Il me semble ce matin être plus heureuse que d’habitude. Je ne sais si c’est cette lumière, je ne sais si ce sont les mots, je ne sais si ce sont toutes ces couleurs dehors, je ne sais si c’est parce que je compte écrire une partie de la journée. Je sais juste que le bonheur gonfle ma poitrine alors que le soleil taquine ma joue. Je sais juste le bonheur d’être en vie et de pouvoir m’inscrire quelque part.

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